Windows Server 2003 : questions préliminaires à une migration
Voici quelques points par où commencer un projet de migration pour laisser derrière soi (ou pas) Windows Server 2003.
Le support de Windows Server 2003 s’arrêtera officiellement en juillet 2015. Une échéance qui arrive à très grand pas. Et pourtant.
Vous avez certainement entendu beaucoup de choses sur la fin de Windows XP mais beaucoup moins sur son grand-frère pour serveurs dont la fin annoncée du support n’a pas fait autant de bruit.
La cause en est principalement que les serveurs sous 2003 continuent de fonctionner, et de fonctionner, et de fonctionner. L’OS est solide, très solide même, et très peu de patches ont été sortis (en fait quasiment aucun depuis 10 ans).
Quant à l’applicatif qui tourne sur cette plateforme, il est plus qu’éprouvé et ne demande quasiment plus de maintenance. Voilà pour l’explication de ce silence. Et pourtant il va falloir migrer et laisser derrière vous ce bon vieux Windows Server 2003.
Voici quelques conseils et quelques grandes questions à se poser pour entamer ce projet.
Quels serveurs sous Windows Server 2003 doivent migrer ?
L’exercice demande une certaine priorisation. Considérez donc les éléments suivants :
Vais-je devoir améliorer mon hardware ?
Windows Server 2012 et 2012 R2 sont certes plus gourmands en ressources que la version 2003, mais pas tant que cela. Néanmoins, le support du hardware est très différent entre ces deux générations (lire ci-après).
Vos serveurs qui possèdent déjà les capacités matérielles pour faire tourner le nouvel OS devraient être les premiers à migrer.
Regardez bien le stockage qui peut également être un critère discriminant ici.
Voulez-vous consolider votre parc de serveurs ?
Windows Server 2003 est sorti avant la démocratisation de la virtualisation. Ce qui signifie que vous avez certainement des machines sous 2003 qui font tourner des tâches et des solutions sans exploiter la totalité de leurs capacités.
Conséquence, vous pouvez espérer un ratio de consolidation de 4 :1 voire de 5 :1 en portant ces workloads sur des VM qui tourneront sur un seul serveur cible sous 2012 R2. L’économie de hardware qui en découlera peut grandement diminuer l’addition de la migration.
Migrer vers le Cloud ?
Voulez-vous migrer vers le Cloud ?
Si vous avez, disons, Exchange 2003, la migration pourrait être l’occasion de faire des économies (et de vous éviter des maux de tête) en passant directement à une instance hébergée et managée d’Exchange par un fournisseur.
Voire, carrément, de passer à l'offre SaaS de Microsoft : Office 365.
Que se passe-t-il si une dépendance logicielle à Windows Server 2003 force à rester sous ce même OS ?
C’est souvent le cas pour les équipements industriels. Le serveur qui contrôle les gros appareils (comme les machines-outils à commande numérique ou tout autre dispositif spécialisé) exécute une version verrouillée de Windows Server qui est prise en charge uniquement dans un état défini par un fabricant.
Dans ce cas, la principale menace pour ces machines qui resteront sous Windows Server 2003 sera la connexion à Internet.
Dans la plupart des cas, installer simplement un Air gap ou un Air wall - physique ou virtuel - entre la machine et le réseau vous permettra d'atténuer 90 % de la surface d'attaque contre Windows Server 2003. Il deviendra alors impossible d’installer un malware depuis le web et - autre bénéfice - cela rendra le parc de machines beaucoup moins vulnérable aux infections internes.
Cette solution augmente certes la main-d'œuvre nécessaire pour administrer les serveurs que vous configurez de cette façon, mais ce compromis en vaut certainement la peine.
Ou alors envisagez une extension du support (une option néanmoins très coûteuse, le prix de celle-ci augmentera en effet avec le temps).
Avez-vous bien pensé aux nouvelles spécificités matérielles ?
Même si Windows Server 2003 a 12 ans, il se peut que vous l’ayez déployé sur des serveurs plus jeunes (achetés par exemple en 2006).
Sur la migration Windows Server 2003
Oui mais voilà, cette version 2003 est une des deux dernières de l’OS à supporter l’architecture 32 bits. Si c’est le cas de vos machines, et que vous souhaitez recycler des serveurs achetés en 2005 ou en 2006 avec une version plus récente de Windows, vous allez devoir y réfléchir à deux fois.
Et pour cause, Windows Server 2008 R2 et les versions ultérieures (2012 et 2012 R2) ne tournent que sur des architectures 64 bits.
Si vous souhaitez donner une nouvelle vie à vos vielles machines, cela reste parfaitement possible, mais d’une autre manière : peut-être avec Windows Server 2008 (l’original, pas le R2) ou encore avec une distribution Linux.
Dans tous les cas, vous serez certainement amenés à prendre le taureau par les cornes et à acheter de nouveaux serveurs pour la migration. Ceci dit, cela pourrait vous coûter moins cher que vous ne le pensez. Surtout si vous décidez de consolider vos workloads comme évoqué ci-dessus.
Traduit et adapté par Philippe Ducellier