WebRTC : une norme de communications en devenir dans les entreprises
Dans le domaine du WebRTC, 2018 sera à coup sûr le témoin de la guerre des codecs vidéo. Cet article explique également comment les navigateurs peuvent devenir inutiles dans la communications Web ?
Depuis qu’Apple a rejoint le cercle de moins en moins fermé des supporters de WebRTC (dans Safari), le standard a pris de l’embonpoint. Après six ans de développement, celui-ci se rapproche désormais d'une spécification officielle. Le World Wide Web Consortium (W3C) a annoncé cette année que la spécification WebRTC était enfin finalisée d’un point de vie conception, soit de plus en plus proche de la norme.
Toutefois, dans la réalité, les choses sont allées plus vite. La plupart des acteurs de l'industrie n'a pas attendu et a déjà présenté ses propres produits commerciaux basés sur WebRTC.
Une autre inconnue est venue s’ajouter à cette équation : Adobe a finalement annoncé la fin de vie de Flash d'ici 2020. Il aura fallu du temps et quelques recommandations de la part des vendeurs de navigateurs pour faire de Flash une alternative optionnelle, plutôt qu’un outil par défaut. Le message est désormais clair pour tous ceux qui se méfieraient encore de WebRTC : la solution Web n’a jamais été aussi puissante.
Le support de WebRTC varie selon les navigateurs
Tous les éditeurs de navigateurs fondent désormais leurs implémentations sur l'ébauche officielle de WebRTC, mais aucun d'entre eux n'y est encore. En 2018, l'utilisation de shims (tel qu’Adaptateur. Js), sera d’ailleurs indispensable pour développer des applications WebRTC supportées par tous les navigateurs.
Microsoft, avec Edge (et non pas IE), a ajouté le support de WebRTC - le navigateur prend désormais en charge les codecs vidéo H. 264 et VP8. Mais, la qualité et la richesse d'Edge ne sont pas encore à la hauteur de Chrome ou Firefox. La surprise est donc venue d'Apple, qui a annoncé le support de WebRTC dans Safari sur Mac et iOS 11. Il ne supporte que le H. 264 et présente une certaine instabilité. Il lui faudra du temps pour arriver à maturité - ce qui ne manquera pas d’arriver en 2018.
Apple restera centré sur H. 264 et n'ajoutera pas VP8 ou VP9 en 2018. La firme à la pomme n'ajoutera probablement pas le High Efficiency Video Coding (HEVC) ou le support de H. 265 en 2018 – mais peut-être en 2019. Résultats, si les applications vocales seront supportées par tous les navigateurs modernes en 2018, les éditeurs d’applications vidéo devront repenser leurs choix en matière de codec vidéo. La guerre des codec vidéo du WebRTC sera de retour en 2018.
Les navigateurs deviennent-ils inutiles?
WebRTC a été développé pour intégrer des communications en temps réel dans les navigateurs Web. Le navigateur a toujours été la base, mais les entreprises utilisent WebRTC différemment.
Si le mobile se repose généralement sur des applications, le support par les navigateurs de WebRTC change quelque peu la donne. De nombreux utilisateurs sont aujourd’hui satisfaits de voir Safari sur iOS et de disposer ainsi du support de WebRTC, car cela ne nécessite pas d'installer une application.
Si sur le poste de travail, WebRTC a toujours été question de navigateur, en 2017, un changement s'est produit. Les développeurs et les entreprises travaillent à proposer une application bureautique bâtie sur le norme. Cela est possible via Electron, un wrapper pour Chromium - le moteur Open Source derrière Chrome.
Guerre des Codecs vidéo : épisode II
Une nouvelle guerre des codecs vidéo se prépare donc autour de WebRTC. Lors du round précédent, les codecs VP8 et H. 264 étaient considérés comme indispensables. Mais, rappelons-le, Apple a modifié le paysage en n’implémentant que le H. 264 dans Safari, et en taisant l’ajout d’éventuels codecs supplémentaires. En même temps, Apple a ajouté la prise en charge HEVC à son appareil photo et à ses lecteurs sur les périphériques Mac et iOS.
Si la génération actuelle de codecs vidéo repose donc bien sur VP8 et H. 264, la prochaine génération pourrait prendre en compte VP9 et HEVC. Dans un futur prochain, AV1, le successeur de VP9, pourrait faire son apparition. AV1 est un codec Open Source soutenu par la communauté de l'Alliance for Open Media. En 2017, ce groupement est passée à 32 fournisseurs, Facebook devenant membre en novembre. Apple n’en fait actuellement pas partie.
Les API et le live streaming continuent de se développer
En 2018, l’activité autour de WebRTC devrait s’intensifier. Et son écosystème se développer : Cisco a par exemple stoppé la vente à sa plate-forme Tropo à de nouveaux clients, Sonus et Genband ont fusionné. NTT Communications a également lancé une plateforme API pour WebRTC.
En 2018, le mouvement derrière WebRTC devrait être rejoint par des acteurs de plateforme de CaaS (Communications-as-a-Service). Du côté des plateformes d’API pour WebRTC, le Machine Learning et la réalité augmentée et virtuelle sont les prochaines étapes.
L’autre technologie qui devrait se développer en 2018 et embrassé le standard est le streaming vidéo en live. A l’image de Wowza et Red5 Pro, deux fournisseurs de technologie de streaming vidéo qui ont officiellement présenté leurs plateformes de streaming WebRTC à faible latence.
Autre exemple : Akamai teste actuellement WebRTC et Limelight Networks a annoncé un service de streaming à faible latence.
Dans les entreprises, WebRTC trouve également sa place dans les plateformes pour webinars. Cela améliore la qualité du flux et réduit la latence. Cette tendance se poursuivra en 2018.