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Virtualisation : quelles sont les limites pour étendre une VM ?
Cet article détaille les limites imposées par vSphere, Hyper-V et Red Hat Virtualization dans les caractéristiques des machines virtuelles.
L’élasticité verticale, également appelée redimensionnement ou encore mise à l’échelle (scale-up en anglais), consiste pour les administrateurs à affecter des ressources supplémentaires à une VM pour l’agrandir. C’est l’équivalent pour la virtualisation, à l’ajout de processeurs et de barrettes de mémoire dans un serveur. L’interface d’administration graphique de l’hyperviseur ou la console en ligne de commande permettent d’ajouter rapidement ces ressources, mais il y a un plafond.
Les administrateurs peuvent parfois ajouter des ressources à une VM en cours d’exécution. Il est également courant de créer une nouvelle VM plus grande et de migrer la charge de travail en cours vers cette VM plus grande. Par exemple, les administrateurs du cloud Azure peuvent redimensionner une VM via le portail Azure s’ils ouvrent la page de la VM souhaitée, sélectionnent Taille, puis choisissent une nouvelle taille dans la liste des tailles disponibles.
Lorsque la taille d’une VM en cours d’exécution change, elle redémarre, ce qui peut entraîner une brève interruption de la charge de travail pendant le redimensionnement.
Des limites propres à chaque système de virtualisation
Il faut cependant tenir compte des limites. Dans VMware ESXi 6.7, chaque VM peut prendre en charge jusqu’à 128 CPU virtuels (vCPU), 6,1 To de mémoire, des tailles d’image-disque allant jusqu’à 62 To et jusqu’à 10 cartes réseau (NIC) virtuelles.
VMware vSphere prend de plus en charge jusqu’à quatre adaptateurs SCSI virtuels par VM. Chaque VM peut gérer jusqu’à 64 cibles SCSI virtuelles par adaptateur. Avec un stockage étendu, les administrateurs peuvent ainsi gérer jusqu’à 256 cibles SCSI virtuelles.
VMware vSphere 6.7 a introduit la prise en charge de quatre adaptateurs NVMe virtuels avec quinze cibles NVMe virtuelles par adaptateur. Grâce à ce support, une VM peut désormais gérer jusqu’à 60 SSD NVMe virtuels.
Les hyperviseurs imposent chacun différentes limites par VM. Avec Hyper-V, sous Windows Server 2016 et Windows Server 2022, chaque VM peut prendre en charge jusqu’à 240 vCPU, 12 To de mémoire, des tailles d’image-disque jusqu’à 64 To et jusqu’à 12 cartes réseau virtuelles, qu’il s’agisse d’adaptateurs réseau traditionnels ou spécifiques à Hyper-V. Les VM Hyper-V peuvent également prendre en charge jusqu’à quatre contrôleurs SCSI virtuels avec un total de 256 disques SCSI virtuels.
Sous Red Hat Virtualization (RHV) 4.4, chaque VM peut prendre en charge jusqu’à 384 vCPU, 6 To de mémoire et jusqu’à 8 To de stockage. Mais il faut aussi tenir compte de l’élasticité horizontale (quantité de VM en cours d’exécution). RHV Manager est limité à 4 000 machines virtuelles fonctionnant simultanément, réparties parmi un maximum de 400 clusters, avec un maximum de 300 réseaux par cluster, 1 500 volumes de stockage logiques par domaine et des unités de stockage de 500 To au maximum.
Maîtrisez l’évolutivité
Les entreprises qui exigent des niveaux d’extensibilité élevés peuvent avoir besoin de vérifier les capacités des outils de support ou de modifier l’architecture de l’infrastructure pour rester dans les limites de la solution de virtualisation. Dans la pratique, cependant, il est rare de faire évoluer une VM en s’approchant de ses limites absolues. La plupart des charges de travail d’entreprise ne nécessitent pas – ou ne peuvent pas utiliser – des ressources aussi importantes.
Même lorsque la charge de travail peut utiliser de telles ressources étendues, il est souvent préférable de procéder à une extension horizontale. La mise à l’échelle horizontale répartit la charge de travail sur plusieurs machines virtuelles, de préférence sur des serveurs physiques différents, afin de répondre aux exigences de performance. Cette stratégie améliore également la disponibilité et la résilience de la charge de travail, en éliminant le point de défaillance unique que crée une énorme VM étendue de manière verticale.
La technologie de stockage peut limiter la capacité d’évolution. Examinez les limites du matériel avant toute tentative d’évolution verticale ou horizontale. Il peut être nécessaire de mettre à niveau le matériel ou de réorganiser les groupes de disques.
La mise à l’échelle peut être un processus coûteux. Analysez les coûts et les avantages par rapport aux exigences de la charge de travail pour déterminer dans quelle mesure la mise à l’échelle convient à l’infrastructure. Une évaluation rétrospective peut ensuite aider à prendre les décisions de mise à l’échelle futures. Les outils de surveillance facilitent grandement cette tâche. Profitez des données objectives qu’ils fournissent sur les modèles d’infrastructure actuels pour prendre une décision éclairée sur la stratégie de mise à l’échelle.