VDI : comparer RemoteFX, HDX et PCoIP
Qu’est-ce qui différencie ces trois protocoles de déport d’affichage utilisés par les fournisseurs de solutions de VDI ? Voici quelques éléments de réponse pour vous aider dans votre choix.
Dans les environnements VDI, le protocole de déport d’affichage supporte une importante responsabilité : transmettre les données entre le terminal de l’utilisateur et son poste de travail virtuel hébergé dans le centre de calcul.
Les protocoles de déport d’affichage populaires supportent les sessions en haute résolution, l’affichage multimédia en flux, les configurations à moniteurs multiples, la compression dynamique d’objets, la redirection USB, ou encore le mapping de disques. RDP de Microsoft, PCoIP de VMware, ou encore HDX de Citrix sont les plus couramment utilisés. Mais d’autres protocoles sont disponibles sur le marché, à commencer par ceux d’Ericom et de HP.
Chaque protocole de déport d’affichage fonctionne différemment, en fonction du réseau et des applications utilisées. C’est pour cela qu’il est important d’en mesurer les différences.
Que cache un protocole de déport d’affichage ?
RemoteFX, HDX et PCoIP sont des protocoles de couche 7 basés sur deux protocoles de la couche 4 du modèle OSI : UDP et TCP. TCP segmente les données en paquets et les recomposent au point de réception, tandis qu’UDP fait l’impasse sur l’ordonnancement de paquets en séquences.
TCP s’avère plus fiable parce qu’il assure le maintien de la connexion jusqu’à la réception de toutes les données. En outre, lorsqu’une erreur survient, TCP retransmet les données affectées. UDP ne confirme pas que tous les paquets sont bien arrivés à bon port, mais cette absence de contrôle d’intégrité lui permet de délivrer plus rapidement des messages lourds tels qu’un flux vidéo.
Les protocoles de déport d’affichage ont chacun leurs limites, en particulier en matière d’applications fortement consommatrices de ressources graphiques. Des performances élevées requièrent une importante bande passante, ce qui peut étrangler le réseau. Et plus la consommation de ressources processeur est contrainte, plus le protocole est susceptible de se reporter sur le réseau, pénalisant les performances perçues par les utilisateurs. Comme le résume l’expert de la virtualisation du poste de travail Brian Madden : vous pouvez avoir « une faible consommation de bonne passante, une bonne expérience, ou une faible consommation CPU… choisissez deux options. »
Microsoft RDP/RemoteFX
RemoteFX est une amélioration du protocole RDP de Microsoft, lancée avec Windows Server 2008 R2 pour renforcer les performances du rendu graphique à haute définition. RemoteFX fonctionne uniquement sur Hyper-V, bien que Citrix le supporte dans les environnements XenDesktop. Windows Server 2012 permet aux Remote Desktop Services d’utiliser UDP lorsque c’est nécessaire, alors que les précédentes versions n’utilisaient que TCP.
RemoteFX et Windows Server 2012
RDP était initialement conçu exclusivement pour les LAN, mais sa dernière version ajoute l’optimisation WAN. Dans Windows Server 2012, RemoteFX intègre en outre le support des écrans tactiles multipoints et la fonction Adaptive Graphics qui assure le rendu des éléments visuels sur le serveur plutôt que sur le client.
Il convient là de retenir qu’il est nécessaire de passer à Windows 8 pour profiter de certaines de ces améliorations. Toutefois, Microsoft a ajouté le support de RDP 8.0 aux clients exploitant Windows 7 SP1 et Windows Server 2008 R2 – bien que toutes les capacités de RemoteFX ne soient pas inclues.
RemoteFX vs Citrix HDX
Les différences entre RemoteFX et HDX étaient plus évidentes avant les apports de Windows Server 2012. Mais HDX reste plus réputé pour ses performances sur les réseaux WAN. En outre, Citrix propose historiquement plus de clients pour HDX. De fait, si Microsoft propose des clients RDP pour Windows et Mac, Citrix fournit des clients HDX pour Windows, Mac, Linux, BlackBerry, iOS, Android, Sun, et plus encore.
Citrix HDX
Le protocole de déport d’affichage de Citrix s’appelait initialement ICA, mais l’éditeur a fait évoluer son offre en 2009, au sein de la suite HDX, à l’occasion du lancement de XenDesktop 3.0. HDX fait référence à l’ensemble de technologies que propose Citrix pour l’expérience utilisateur : redirection multimédia, accélération du navigateur Web, contrôle de bande passante, etc. Basé sur TCP, le protocole utilise UDP dans certaines situations.
Citrix propose également HDX 3D Pro pour les applications graphiques les plus exigeantes.
Une accélération WAN améliorée avec XenDesktop 5.5
Les connexions WAN tendent à souffrir d’une latence importante et d’une bande passante limitée. Les protocoles de déport d’affichage peuvent alors peiner à fournir les applications rapidement. XenDesktop 5.5 intègre une technologie d’accélération WAN qui accélère le trafic HDX grâce à la compression de paquets.
HDX MediaStream et RichGraphics
XenDesktop 5.5 a introduit une version mise à jour de HDX MediaStram, avec une meilleure redirection Flash et un nouveau contrôle de flux de bout-en-bout, épaulé par une fonction d’abandon de trames. La version 5.6 de la suite a amélioré l’accès mobile aux applications avec XenApp et renforcé le support du protocole par Citrix Receiver.
VMware PCoIP
Le protocole de déport d’affichage de VMware, PCoIP, développé par Teradici, fonctionne avec la suite de virtualisation de l’éditeur, View. Si RemoteFX s’appuie sur un processeur graphique pour l’encodage bitmap, PCoIP utilise simplement le processeur du serveur. PCoIP diffère des autres protocoles en fonctionnant essentiellement sur UDP.
Les apports de VMware View 5
Les performances WAN tendent à être meilleures avec Citrix HDX qu’avec le protocole de déport d’affichage de VMware. Toutefois, View 5 a amélioré PCoIP en augmentant la densité d’utilisateurs rapportée à la banque passante et en réduisant la consommation de celle-ci sur le LAN comme sur le WAN. Des réglages supplémentaires pour le cache ont été ajoutés.
Le support de PCoIP pour RDS
Traditionnellement confiné aux environnements VDI VMware View, le support de PCoIP a été ajouté par Teradici aux environnements Microsoft RDS. De quoi permettre aux utilisateurs de View d’éliminer XenApp pour la fourniture de postes virtuels. Toutefois, Arch, l’offre de poste de travail à distance par sessions de Teradici, souffre de quelques limites, à commencer par le fait de ne pas fonctionner sur Windows Server 2012.
Traduit par la rédaction