Trois moyens de parvenir à la Smart City
Les projets pilotes fleurissent, mais peinent à se transformer en véritables déploiements. Cet article liste trois façons de concevoir ses projets de Smart City.
Le concept de Smart City occupe nombre de Unes des magazines, et est au cœur de nombreuses sessions dans les conférences internationales. Un buzz évident qui pourrait laisser penser que les systèmes ont été déployés en nombre, que les gouvernements et municipalités ont déployé intelligemment les technologies de l’IoT pour améliorer la vie de leurs citoyens. Vraiment ?
La réalité est tout autre : les réalisations sont rares, et peu de projets sont véritablement opérationnels, et budgétés. Selon une étude de Machina Research, sponsorisée par Nokia, beaucoup de projets de villes intelligentes ne sont encore qu’à l’état de pilotes. Cette étude a analysé 22 projets et évalué pour chacun d’entre eux le niveau de maturité et l’étendue de leur programme.
Parmi les surprises, le programme de parking intelligent, SFPark, mis en place par la ville de San Francisco, n’est en fait qu’un pilote, qui n’a pas été complètement déployé, faute de modèle économique. Et cela, malgré le fait que les évaluations du projet montrent une technologie qui fonctionne et des objectifs qui ont été finalement atteints.
Cette pléthore de projet pilote, que révèle cette étude, n’est finalement pas surprenant. Toutefois, pour les villes, le passage du pilote à la production n’est pas sans difficulté, même si la technologie fonctionne et donne les résultats escomptés. Dans certains cas, la raison est que ces gains ne se traduisent pas en ROI qui puisse justifier un déploiement. Par exemple, la mise en place d’un système de parking intelligent a pour effet de réduire certes les embouteillages dans le centre de la ville, mais de réduire aussi les amendes et les revenus issus de ces parkings. C’est exactement ce qui semble s’être passé à San Francisco : leur SFPark a réduit les temps de recherche de parking, mais il a été difficile de le monétiser.
La ville britannique de Birmingham s’est aussi essayée au parking intelligent, et n’a pas pu trouver de justification « business » au déploiement. Autrement dit, pour certaines réalisations, les gains peuvent être mesurés mais ne trouvent leur place que s’ils s’inscrivent dans une vision globale.
Dans d’autres cas, toutefois, il existe bien un ROI qui justifie les déploiements, mais pas de budgets qui puissent supporter les investissements. Ici, le financement d’acteurs, tels que les fournisseurs IT, les gouvernements et les partenariats public-privé ont leur carte à jouer.
Cette étude a ainsi permis d’identifier au moins 3 chemins qui mènent à une ville intelligente mature :
- Une approche « ancrage ». La ville y raccorde des applications existantes. Ici, la ville a un besoin pressant de son application. D’autres s’y ajoutent en fonction des priorités.
- Une approche « plateforme ». La ville déploie d’abord son infrastructure pour y héberger plus tard des applications.
- Une approche « ville pilote ». La ville poursuit ses expérimentations dans plusieurs domaines, mais sans plan précis pour porter ces pilotes vers des déploiements. Ces villes acceptent que les technologies et les modèles économiques soient provisoires et donnent la priorité à l’expérience plutôt qu’aux résultats tangibles sur le court et le moyen terme.
Il n’existe pas une unique bonne approche : cela dépend des ressources de la ville, de ses problèmes et de ses priorités. Une approche « ville pilote » peut donner des résultats rapides ; « Ancrage » être centrée sur une seule thématique et mis en place pour résoudre un unique problème, comme se préparer à des catastrophes naturelles par exemple.