Cet article fait partie de notre guide: Cloud hybride : l'avenir du Cloud se dessine

To Cloud or not to Cloud : que migrer vers le Cloud ?

On entend souvent dire que la migration vers le Cloud est un jeu d’enfant. Pourtant, tous les workloads n’en tirent pas profit : une solide stratégie de migration vers le Cloud s’impose.

En dix ans, le Cloud a révolutionné l’informatique. Le battage est tel autour des services Cloud qu’on pourrait croire que toutes les ressources de l’entreprise doivent immédiatement migrer. S’il est bien évident que, dans certains cas, les services Cloud s’avèrent extrêmement bénéfiques, dans d’autres, une migration serait tout bonnement absurde.

Les organisations doivent donc examiner avec attention leurs investissements actuels dans l’infrastructure - notamment le matériel, le portefeuille d’applications et l’architecture réseau - pour décider de la pertinence d’une transition vers le Cloud. Certains critères sont d’ordre technique : les performances d’une application donnée seront-elles satisfaisantes une fois dans le Cloud ?

D’autres critères seront budgétaires, par exemple : la migration est-elle une décision rentable au regard des investissements actuels dans l’infrastructure ?

Nous abordons ici les facteurs à prendre en compte pour élaborer votre stratégie de migration vers le Cloud et décider de l’éventuel transfert de workload vers le Cloud.

Evaluer l'existant

Le premier aspect à prendre en compte est l’investissement actuel de l’entreprise dans un datacenter. Même si vous utilisez des technologies comme la virtualisation de serveurs, le déploiement de serveurs sur site entraîne des coûts réels, à commencer par des coûts de licence, mais aussi d’autres coûts associés aux ressources matérielles et à l’infrastructure à mettre en place. En d’autres termes, un serveur sur site représente presque toujours un investissement substantiel.

En externalisant vos données et/ou la fonctionnalité d’un serveur vers le Cloud, vous abandonnez votre investissement en local (sauf si vous donnez une autre utilité à votre serveur sur site).

Certaines organisations ont lourdement investi dans leur datacenter. Le « remplacement intégral » ne leur convient pas forcément, tandis que la migration sélective de certaines ressources vers le Cloud pourra s’avérer un choix judicieux.

Tous les serveurs, même les meilleurs, finissent par devenir obsolètes. Face à cette obsolescence annoncée, les organisations définissent généralement une stratégie de cycle de vie du matériel. Une entreprise peut par exemple remplacer ses serveurs tous les cinq ans. Mais elle peut aussi intégrer à cette stratégie un plan de migration vers le Cloud : les équipes informatiques migrent alors des ressources au lieu de les remplacer par des nouveaux matériels.

La perspective des services Cloud attire particulièrement les petites ou les jeunes entreprises. Les services Cloud donnent en effet accès à du matériel haut de gamme et à des fonctionnalités resistantes aux pannes qui seraient autrement hors de la bourse des petites organisations. De même, les jeunes entreprises tirent profit des services Cloud car elles peuvent exercer rapidement leurs activités sans avoir à investir dans des ressources de datacenter sur site.

Quels critères de migration des applications vers le Cloud ?

En ce qui concerne les serveurs d’application, les administrateurs doivent établir si l’application fonctionnera bien dans le Cloud. Ils doivent aussi prendre en compte les performances de l’application.

Les plus récentes, qui s’exécutent sur les systèmes d’exploitation modernes, ne posent généralement pas de réel problème de compatibilité. Et selon toute vraisemblance, leurs performances ne devraient pas poser de souci. En effet, la plupart des prestataires Cloud proposent, au besoin, d’attribuer des ressources matérielles aux serveurs hôtes.

Toutefois, deux points importants sont à prendre en compte.

Le premier a trait aux performances. Même si vous fournissez des ressources quasi illimitées de mémoire et de calcul au serveur d’application hébergé, la bande passante d’Internet peut ralentir les performances de l’application. Et quel intérêt y a-t-il à utiliser un serveur d’application hébergé hautes performances si la largeur de bande limitée vient détériorer l’expérience utilisateur ?

Le deuxième point concerne la portabilité des applications. Même s’il est souvent facile de migrer un serveur d’application virtualisé vers le Cloud, les dépendances externes de l’application peuvent exclure ou compliquer singulièrement la migration. Par exemple, l’application peut être dépendante d’Active Directory ou nécessiter l’accès à une base de données SQL Server sur site.

Cloud

Pour les applications plus anciennes qui s’exécutent sur des systèmes d’exploitation historiques, la transition vers le Cloud risque d’être impossible. Seuls des essais en environnement de tests vous permettront d’évaluer le comportement d’une application dans le Cloud.

Avant de transférer les serveurs d’application vers le Cloud, prenez aussi en compte l’évolutivité du matériel. Les services Cloud sont parfaitement adaptés pour héberger les charges de travail gourmandes en ressources matérielles, grâce à leur évolutivité quasiment illimitée. Effectivement, un prestataire de services de Cloud peut normalement faire évoluer son offre et satisfaire les charges de travail les plus exigeantes, mais cette évolutivité a un prix.

Les fournisseurs d’infrastructure à la demande (IaaS) comme Microsoft et Amazon Web Services facturent leurs clients au mois selon leur consommation de ressources. Le coût d’un environnement informatique Cloud haute performance peut vite devenir prohibitif. Par exemple, un client m’a récemment confié qu’une seule application haute performance lui coûtait plus de 10.000 dollars par mois. Ce coût s’explique principalement par la consommation de CPU et des entrées/sorties de disques.

La virtualisation facilite la migration vers le Cloud

Les organisations de toute taille doivent déterminer si les workload à migrer vers le Cloud sont déjà virtualisées.

Dans certains cas, lorsque les serveurs sur site sont déjà virtualisés, la transition vers le Cloud se trouve largement simplifiée.

Certains prestataires permettent même aux entreprises de transférer directement leurs machines virtuelles. Quand les serveurs sur site ne sont pas virtualisés, la migration vers le Cloud sera sans doute possible, mais elle demandera davantage de travail.

Considérations sur l’infrastructure Cloud

Le réseau sur site est encore un facteur à prendre en compte. Lorsqu’une organisation prévoit de conserver des ressources sur site, même temporairement, le réseau du Cloud doit fonctionner comme une extension d'Active Directory sur site : il faudra généralement déployer des contrôleurs de domaine Cloud, des serveurs DNS et éventuellement des serveurs DHCP.

Plus important encore, l’organisation devra établir une voie de communication sécurisée entre le réseau virtuel Cloud et son réseau sur site.

Rarement décisif pour les organisations déjà dotées d’un réseau sur site, ce point peut considérablement alourdir le travail de planification préalable à la migration.

Conclusion

Lorsque vous évaluez les risques et les bénéfices de la migration vers le Cloud, gardez à l’esprit que les migrations Cloud ne sont pas des solutions « tout ou rien ». Il ne s’agit pas de tout miser sur les migrations Cloud : dans la plupart des cas, les entreprises auront intérêt à migrer certains services et à en conserver d’autres sur site.

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