Tirer les meilleures performances du stockage à définition logicielle (SDS)
Lorsque vous implémentez une nouvelle technologie, comme le stockage à définition logicielle, vous devez réfléchir aux points d'accès, aux interfaces de programmation et au format initial pour atteindre les meilleurs résultats en matière de performances et de capacité.
Correctement mis en œuvre, le Software Defined Storage forme une couche de stockage indépendante du matériel et de la charge de travail entre les applications et les ressources de stockage physique. Comme pour toute technologie, il existe de bonnes et de mauvaises façons de procéder pour implémenter cette couche d'abstraction SDS.
Une approche consiste à établir la couche de virtualisation de stockage en utilisant les interfaces de programmation (API) du matériel de stockage, et en tirant ainsi parti des mécanismes de « connexion » ajoutés par les fournisseurs de matériel dans leurs OS de stockage pour construire des volumes et associer ces volumes aux services fournis sur la baie en tant que logiciel à valeur ajoutée.
Le revers de la médaille est le coût induit par les changements à répétition apportés aux équipements des nombreux fournisseurs, qui se répercute dans les coûts logiciels. Si un fabricant de matériel modifie son microprogramme ou son logiciel, un fournisseur SDS requiert du temps se remettre à niveau, ce qui peut au passage porter préjudice aux clients.
De même, lorsqu'une nouvelle technologie est mise sur le marché, le risque est que les clients ne puissent en profiter tant qu'un fournisseur d'hyperviseurs de stockage ne l'a pas ajoutée à sa liste de produits pris en charge.
Des problèmes de support peuvent aussi se produire lorsqu'un fabricant de matériel se retire du marché ou est racheté par un concurrent qui ne partage pas ses API avec le fournisseur d'hyperviseurs de stockage. En conclusion, garder plusieurs connexions API sur plusieurs plateformes de stockage s'apparente quelque peu au mariage de la carpe et du lapin : la stratégie est périlleuse.
Vous pouvez alternativement utiliser les points de montage de l'équipement de stockage comme point de virtualisation. Au lieu de se connecter individuellement à chaque plateforme matérielle, et donc de dépendre des fournisseurs de stockage pour l'accès aux API, les professionnels peuvent exploiter les connexions offertes par les fournisseurs pour un système d'exploitation serveur leader du marché (tout le monde doit rendre son kit compatible avec le système d'exploitation Microsoft Windows Server). La virtualisation du stockage via les points de montage est aussi efficace que si elle se faisait au niveau des API du matériel de stockage, et risque bien moins d'interruptions.
Lorsque les connexions à l'infrastructure physique sont établies, la plupart des produits de virtualisation de stockage exigent du contrôleur virtuel la prise de contrôle de la capacité exposée par les points de montage. De la même façon qu'un volume peut être formaté avec un système de fichiers, les logiciels de virtualisation de stockage ont généralement besoin d'un processus leur permettant de contrôler la capacité exposée via les montages de stockage physique. Cela peut prendre un certain temps et demander l'écriture de zéros sur chaque bit de chaque volume ou disque exposé par l'infrastructure. Le pool de stockage qui en résulte peut être régulé efficacement et segmenté en volumes virtuels dotés de services de protection de données et de caractéristiques de performance spécifiques. Des pools peuvent être constitués à partir de ces volumes pour servir de fondation au stockage hiérarchisé.
Le premier formatage de l'environnement SDS peut prendre un certain temps. L'opération exige généralement la migration des données de chacune des baies à virtualiser et à intégrer, puis leur retour sur les volumes virtuels. Si vous procédez de façon progressive, une application ou un processus métier à la fois, vous pourrez accomplir la tâche de façon méthodique et fiable. Les fournisseurs proposent généralement des Assistants pour vous faciliter le travail.
Veillez à ce que les produits SDS ne soient pas liés exclusivement (ni même principalement) au matériel ou au logiciel de virtualisation de serveur d'un fournisseur donné. Dans le monde de l'infrastructure à définition logicielle, l'indépendance est extrêmement appréciée pour des questions de liberté d'architecture et de maîtrise des coûts.
Choisissez un produit qui permet une implémentation à la fois comme serveur centralisé et comme gestionnaire de ressources fédéré. Le serveur centralisé, qui supporte le basculement en cluster avec un ou plusieurs homologues, facilite la gestion et le contrôle même dans une infrastructure SAN complexe.
La fonctionnalité de déploiement fédéré permet de répondre aux exigences de fourniture des services de stockage virtualisé à proximité de la charge applicative, comme c'est le cas pour la plupart des modèles de déploiement SSD côté serveur. La meilleure offre logicielle est celle qui prend en charge les implémentations centralisées et fédérées, avec des outils de gestion de la configuration centralisés sur plusieurs déploiements logiciels.
Commencez modestement et adaptez le développement à votre rythme. La bonne nouvelle, c'est qu'une implémentation SDS bien conçue multiplie par deux à quatre les performances des applications, simplement avec la fonction de mise en cache sur un étage flash des files d'attente d’entrées/sorties en amont de l'infrastructure de disques durs traditionnels. Rien de miraculeux ici : c'est également ce qui se produit lorsque la mémoire cache est placée en tête d'un réseau ou d'un dispositif de stockage de type fabric-attached (comme le module d'accélération des performances ou les contrôleurs flash sur des filers NetApp).
En plus des gains de performances, vous pouvez assurer la protection des données et la gestion de la capacité au niveau du stockage SDS, ce qui vous évite de souscrire des contrats annuels coûteux pour les logiciels à valeur ajoutée des baies individuelles. Au final, vous aurez plus que rentabilisé votre investissement en technologie SDS.