L’essentiel sur Western Digital Active Archive
La concurrence est âpre sur le marché du stockage objet entre acteurs établis et start-ups. En s’appuyant sur le récent Magic Quadrant de Gartner, LeMagIT fait un tour d’horizon des offres : aujourd’hui Western Digital Active Archive.
En 2015, Western Digital a racheté la société belge Amplidata et sa technologie de stockage objet. Amplidata s’était fait connaître dès 2008 avec son système de stockage objet AmpliStor commercialisé sous la forme d’appliances prêtes à l’emploi en mode scale-out. Amplidata a contribué à populariser l’utilisation des systèmes à codes d’effacement (erasure codes) pour la protection des données, mais a fait l’impasse initialement sur les mécanismes de duplication, un choix qui a notamment pénalisé ses performances pour les applications devant stocker de grandes quantités de petits fichiers.
Peu avant son acquisition par Western Digital, un de ses actionnaires historiques, Amplidata avait dévoilé sa nouvelle génération de système objet, baptisée Himalaya, conçue pour répondre à des besoins de type « hyperscale » et s’appuyant sur les mêmes fondamentaux qu’Amplistor.
Active Archive : un système de stockage objet prêt à l’emploi s’appuyant sur la plate-forme Amplidata
C’est en s’appuyant sur Himalaya que Western Digital a développé la solution Active Archive. Active Archive est une appliance matérielle qui embarque le code Himalaya et le livre aux clients, prêt à l’emploi. L’appliance se présente sous la forme d’un système Rack de 42 U intégrant l’ensemble des éléments (contrôleurs et JBOD) permettant la mise en œuvre d’un système de stockage objet.
D’un point de vue technique, chaque rack est optimisé pour délivrer un système Himalaya optimal. On retrouve ainsi en haut du rack 3 nœuds de contrôle (des serveurs 1U Supermicro) faisant tourner le logiciel BitSpread d’Amplidata, le contrôleur de métadonnées et le logiciel d’administration des nœuds).
Ensuite on trouve six nœuds de stockage (encore des serveurs Supermicro de 1U), raccordés chacun à l’un des JBOD spécialement développé par HGST. Ces tiroirs de disques sont capables d’accueillir 98 disques durs à l’Helium de 8 To (gamme Helio-Seal) dans 4U. Le reste de l’espace dans le rack est occupé par des PDU intelligents et par les commutateurs réseau chargés de fournir l’interconnexion entre les nœuds, mais aussi d’assurer l’interconnexion avec l’extérieur. Il est ainsi possible d’agréger de multiples Rack Active Archive en un système d’archivage massif de plusieurs centaines de pétaoctets.
4,7 pétaoctets de capacité brute par rack
Selon HGST un rack de 42U est conçu pour délivrer une capacité brute de 4,7 Po. Mais la capacité réelle du système, lorsqu’il est configuré pour utiliser l’algorithme de code à effacement maison (BitSpread), est environ 28 % inférieure à ce total. Et elle se dégrade encore plus, si l’on met en œuvre le mécanisme de réplication entre plusieurs datacenters (GeoSpread), etc.
Selon HGST, Active Archive supporte nativement le protocole de stockage objet S3 et peut aussi offrir des accès NAS (NFS et CIFS) si on le couple avec une passerelle NAS d’Avere.
Active Scale : un système de stockage pour des besoins plus « modestes »
Récemment, Western Digital a complété son offre en dévoilant l’ActiveScale P100, un système plus modeste mais aussi plus économique, disponible en trois versions capables de stocker entre 720 To de données dans 6U et 19,4 Po de données dans 5 racks. Les prix publics du nouveau système débutent à 22 cents par Go contre 49 cents pour l’Active Archive System.
HGST recommande l’ActiveSystem P100 pour les clients ayant besoin de moins de 2 Po de données. Le constructeur vise notamment à satisfaire les besoins des applications de streaming de média, de sauvegarde et d’archivage. Il cible aussi le marché du stockage massif de données non structurées.
Pour ce faire, l’ActiveSystem P100 est certifié et intégré avec plusieurs solutions du marché comme le logiciel d’archivage de Versity, les passerelles cloud de Ctera ou les solutions de sauvegarde de Veritas et Commvault. Comme son grand frère, il peut aussi servir de back-end de stockage à faible coût pour les passerelles d’accélération NAS d’Avere.
Une configuration modulaire
Le système se compose d’un minimum de trois nœuds d’ingestion (des serveurs x86 1U chargé d’ingérer les données, d’effectuer les opérations d’erasure coding et de distribution de données) et de nœuds de stockage (chargés de la persistance des données). Ces nœuds de stockages sont délivrés par blocs de six serveurs 1U - des serveurs QuantaGrid D51PH, fabriqués par Quanta Cloud Technologies — chacun capable d’accueillir 12 disques HGST UltraStar HelioSeal de 10 To de capacité. Le système peut évoluer dans plusieurs dimensions. On accroît la performance en augmentant le nombre de serveurs d’ingestion et on fait évoluer la capacité en ajoutant de nouvelles tranches de six serveurs de stockage soit par incréments de 720 To de capacité brute. Dans le cluster, les différents serveurs sont interconnectés via des commutateurs 10G Ethernet.
Selon Western Digital, la capacité utile par bloc de stockage de 720 To varie entre 480 To et 508 To selon le niveau d’erasure coding utilisé pour la protection des données. Ce choix affecte aussi la durabilité des données, qui varie entre 11 neufs (99 999 999 999 %) et 15 neufs, ainsi que les performances. Le système ActiveScale P100 n’est pas capable de répliquer ses données vers un autre ActiveScale, mais il est possible de disperser les données entre plusieurs datacenters via le mécanisme de géo-distribution WD 3-Geo, afin de se protéger contre un sinistre. Il faut alors toutefois mettre en œuvre des systèmes ActiveScale P100 dans trois sites différents…
Comme pour le système Active Archive System, l’ActiveScale P100 peut être supervisé via l’outil analytique en cloud ActiveScale CM de Western Digital. Ce portail cloud permet de suivre la santé du système, de prédire les évolutions de capacités nécessaires et de gérer de façon proactive le stockage sur le système.
La configuration initiale pour un système Active Scale a un prix public de 150 000 $, mais les clients devraient en moyenne le payer un peu moins de 100 000 $ selon Dave Tang, le directeur général de la division Data Center Systems de Western Digital.