Smart Cities : les villes doivent consolider leur architecture de données
Pas question d’entamer une transition vers la Smart City si la ville ne dispose pas déjà de solides outils pour gérer, sécuriser et analyser les données. Jennifer Belissent, analyste chez Forrester, fait le point.
Le concept des villes intelligentes se répand à travers le monde, avec pour objectif, de modifier un paysage urbain devenu peu adapté aux nouveaux modes de consommation et à la sur-population des métropoles. Mais il est un constat : avant que les DSI et l’ensemble des équipes locales de ces grandes villes mondiales commencent à partager ces technologies intelligentes avec leurs administrés ainsi que leurs employés, il est nécessaire de disposer d’une bonne fondation – comme dans toute construction : les données. Pour Jennifer Belissent, analyste chez Forrester Research, il convient donc logiquement de d’abord mettre de l’ordre dans sa propre infrastructure, avant même de consentir le moindre investissement dans ces « Smart Cities ».
« Après avoir échangé avec ces villes, je me suis aperçu que certaines d’entre elles n’étaient pas forcément prêtes à recevoir toutes ces technologies avancées », confirme l’analyste qui observe le secteur depuis 2009. Elle recommande aux DSI souhaitant transformer les villes de démarrer plutôt en consolidant les fondamentaux, avant de se jeter dans le grand bain.
Jennifer Belissent leur conseille de démarrer en auditant leur infrastructure, de consolider les différentes versions de leurs applications (en usant par exemple d’outils d’Asset Management) et de mettre à jour leurs applications patrimoniales (l’encombrant legacy), installées depuis 30 ans et codées dans des langages que personne ne maîtrise plus, assure-t-elle.
« Certains prétendent parfois que cette approche ne rentre pas dans le cadre de Smart Cities. Mais cela en est une réellement. Il s’agit d’un usage bien plus rationnel des budgets de la ville, et une fondation sur laquelle vous pouvez bâtir une ville intelligente », ajoute-t-elle.
Assainir la gestion des données
Une des priorités est de considérer attentivement le traitement des données. « Nombre de solutions qui sous-tendent ce concept de Smart Cities reposent sur les réseaux de capteurs connectés aux systèmes de la ville. L’idée est de collecter des données à partir de ces capteurs », explique-t-elle. Mais si les villes ne disposent de capacités avancées de gestion des données, de gouvernance et n’ont pas une maturité suffisante en matière d’analytique, les investissements pourraient bien être purement gâchés.
« Vous devez être capable de collecter, stocker, sécuriser, gérer et mettre en place des politiques d’accès et ce, avant même de pouvoir utiliser ces données », soutient l’analyste. Les villes doivent prendre en compte l’ensemble du cycle de vie de la donnée et s’assurer que les bons processus sont en place. Une démarche essentielle avant même de déclencher un projet de Smart City.