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SAP ou Oracle : quel ERP pour votre entreprise ?
Le choix se résume souvent à la flexibilité par opposition à la normalisation. Voici les principaux facteurs de différenciation entre les deux fournisseurs et des conseils sur la façon d'adapter leurs forces à vos besoins.
De nombreux DSI qui cherchent un nouvel ERP finiront par se retrouver à faire un choix entre les deux plus mastodontes du secteur : SAP et Oracle. Bien que les deux éditeurs soient clairement leaders en parts de marché, avec des gammes de produits bien établies, les forces, les faiblesses, les risques et les feuilles de route de chacun ne pourraient être plus différents.
Il peut être facile de se laisser griser par les fonctions, les interfaces, et les scores de démo de ces deux fournisseurs. Mais il existe de meilleures façons d'encadrer votre processus d'évaluation.
Car au bout du compte, la comparaison entre SAP et Oracle se résumer à quelques différenciateurs clefs relativement simples.
Au fil des ans, nos analystes ont appris à bien connaître ces deux éditeurs grâce à nos recherches et aux nombreux retours d'expériences que nous avons eus. Les conseils ci-dessous s'appuient sur notre rapport « ERP 2019 », fruit d'une évaluation de plusieurs années.
Flexibilité vs. scalabilité
Il y a deux écoles de pensée dans les ERP.
L'une suggère que l'objectif d'un ERP est de normaliser les processus et les technologies en vue d'assurer l'expansion et la croissance. L'autre suggère qu'un ERP doit ajouter le plus de valeur possible en offrant un maximum de flexibilité.
Si votre objectif est d'uniformiser les processus et les opérations de plusieurs centres d'opération, SAP pourrait être le meilleur choix. En général, SAP excelle dans les situations où la standardisation et la consolidation des processus métiers sont une priorité. Cela est dû en grande partie à la nature relativement rigide du produit, qui permet une certaine uniformisation d'une organisation.
D'un autre côté, si vous êtes une société plus agile avec des besoins clients divers, Oracle va généralement fournir plus de flexibilité. En effet, son ERP fournit plus d'outils et facilite la personnalisation pour mieux s'adapter à l'évolution de vos besoins. Nous avons vu de nombreuses organisations tirer parti d'un ERP Oracle pour répondre à une variété de besoins au fil du temps.
Il est également important de noter que pour chaque option, il existe un revers de la médaille.
Le degré plus élevé de standardisation offert par SAP peut - logiquement - limiter la flexibilité et maintenir vos besoins opérationnels dans un cadre prédéfini et indépassable. D'un autre côté, la flexibilité d'Oracle peut se heurter à la résistance au changement. Dit autrement, ce n'est pas parce que vous pouvez changer le logiciel que vous devez le faire.
Maturité technologique
Tous les éditeurs travaillent - et se battent - pour que leurs produits soient le plus matures et aboutis possible. Depuis des décennies, ils ont investi des millions de dollars dans le développement de produits et la R&D. Mais ces investissements sont largement devenus obsolètes maintenant que les principaux éditeurs d'ERP ont tous migré leurs produits vers le cloud ces dernières années.
La bonne nouvelle, c'est que ce changement dans les modèles de déploiement suscite un certain enthousiasme à l'égard de technologies plus pointues, rendues possibles par les ERP dans le cloud. Par exemple, l'intelligence artificielle, le Machine Learning ou l'IoT sont des technologies émergentes qui sont rendues exploitables avec SAP S/4HANA Cloud, Oracle ERP Cloud et d'autres offres SaaS.
La moins bonne nouvelle, c'est que ces technologies sont relativement immatures, non testées et non éprouvées. Bien que le potentiel à long terme soit élevé, la pénibilité - à court terme - d'être l'un des premiers à adopter ces technologies de pointe (un « early adopter ») peut être considérable.
Si SAP et Oracle ont le même problème à cet égard, SAP a un léger avantage car son ERP de nouvelle génération, S/4HANA a été largement réécrit pour le cloud presque depuis une page blanche - et SAP l'a augmenté avec l'acquisition d'applications « nées dans le cloud » comme SuccessFactors ou Ariba. Oracle, lui, a utilisé une stratégie de portage (lift-and-shift) pour faire passer ses fonctionnalités sur site vers le cloud. L'exception qui confirme la règle est NetSuite, son ERP 100 % cloud racheté en 2016.
In-Memory
SAP et Oracle se vantent tous les deux de la façon dont leurs bases de données en mémoire (In-Memory) respectives vont changer le futur de l'ERP.
SAP possède SAP HANA, qui se présente comme un système « tout-en-mémoire » hautement fonctionnel. Le fait d'avoir une plate-forme unique peut être un grand avantage, mais il comporte aussi des inconvénients, tels que le coût du déploiement et les limites de compatibilité.
En réponse à SAP, Oracle a également fait de grands progrès avec sa nouvelle base de données In-Memory qui se présente comme un système fonctionnel et facile à intégrer avec des bases de données existantes et des applications compatibles. Bien qu'il s'agisse d'un avantage en termes de coûts - surtout pour les organisations qui exploitent déjà des bases de données compatibles - ce système peut ne pas offrir la commodité et l'ampleur d'un système totalement centralisé.
Si l'on met de côté les grandes différences techniques (tout In-Memory pour HANA, sans migration pour Oracle) entre ces deux bases, le résultat final pour l'utilisateur métier est presque le même. Le In-Memory permettra d'exécuter plus rapidement des applications et des analyses essentielles, ce qui se traduira par une productivité et une visibilité accrues.
SAP vs Oracle : quel est le bon système ERP pour vous ?
Il s'agit là de conclusions (très) générales, fondées sur l'expérience de nos clients. Mais chaque organisation peut arriver à des constats différents, selon ses besoins particuliers.
Même si les ERP de SAP et d'Oracle ont chacun leurs forces, leurs faiblesses et leurs inconvénients, on ne peut donner une bonne recommandation qu'en comprenant les besoins, les priorités et la culture propre d'une organisation.
Les critères ci-dessus aident à différencier les deux solutions, mais ils ne sont qu'un point de départ lorsque vous ferez votre évaluation.