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Réseau : quels sont les cas d’usage du NaaS ?

Le NaaS est un service d’infrastructure réseau payable à l’usage. Cet article explique comment y souscrire et comment l’utiliser.

Nouvel entrant parmi les services qui dématérialisent l’infrastructure, le NaaS est l’équivalent pour le réseau des machines et des baies de stockage virtuelles payables à l’usage. Il est censé simplifier le déploiement, la configuration des règles de routage et d’accès, ainsi que les investissements. Il serait avantageux pour les petites comme pour les grandes entreprises.

Selon les cabinets d’études, alors que le secteur des réseaux est traditionnellement axé sur les achats d’équipements, les entreprises rechercheraient de plus en plus la flexibilité, la simplicité et l’évolutivité d’un service pour ce type d’infrastructure. Le NaaS (Network-as-a-Service) aurait le potentiel de fournir ces caractéristiques, mais sa normalisation et son adoption sont encore lentes.

« Le NaaS simplifie la configuration, introduit plus de programmabilité et permet une connectivité à la demande. »
Steve WoodIngénieur, Cisco

Selon le groupe de travail ONUG NaaS, le NaaS est un « modèle de consommation basé sur le cloud et l’usage, qui permet aux entreprises d’acquérir et d’orchestrer un réseau sans posséder, construire ou entretenir leur propre infrastructure. »

« Le NaaS simplifie la configuration, introduit plus de programmabilité et permet une connectivité à la demande », argumente Steve Wood, ingénieur chez Cisco. « En fin de compte, il devrait fournir des services basés sur les résultats. Ces services répondent aux exigences des entreprises modernes en matière de politiques de sécurité, de connectivité aux applications – en cloud ou sur site – et d’expérience utilisateur. »

« Il s’agit d’une façon différente de penser, où l’on consomme des services de réseau comme on consomme des services en cloud », ajoute-t-il.

Chris Moretti, directeur technique chez Cigna, un courtier américain en assurances de santé, témoigne que le NaaS bouleverse les habitudes dans son entreprise, ce qui ralentit son adoption. « Par rapport aux concepts de réseau traditionnels, les réseaux NaaS montent plus haut dans la pile des fonctions informatiques. Ce changement remet en question le fonctionnement des équipes techniques qui sont transverses aux métiers, parce que le NaaS implique intrinsèquement de toucher aux applications, au cloud et à la sécurité », dit-il.

Quels sont les différents moyens de souscrire à un NaaS ?

Les services NaaS sont vendus soit comme un service managé par un tiers, soit comme une couche fonctionnelle PaaS, soit comme une infrastructure virtuelle IaaS.

Dans le cas d’un service managé, une ESN package les fonctions qui concernent les besoins d’une entreprise. « Cette option permet à une entreprise de se reposer sur l’expertise de son ESN, tout en conservant le contrôle et les résultats contractuels qu’elle souhaite. Elle peut ainsi augmenter ou diminuer les composants associés au service managé », explique Ken Patel, spécialiste NaaS chez Verizon Business Global Solutions, l’équivalent américain d’OBS.

Dans un modèle PaaS, un fournisseur – a priori un hébergeur de cloud – propose à l’entreprise de payer à l’usage des fonctions réseau prépackagées, comme une bande passante, un routage et des droits d’accès vers une certaine application ou vers certains services en ligne.

« Physiquement, les réseaux NaaS s’appuient souvent sur les infrastructures réseau des datacenters en colocation pour distribuer localement leurs principaux services. »
Steve WoodIngénieur, Cisco

Dans un modèle IaaS, enfin, l’hébergeur de cloud propose à l’entreprise un réseau virtuel qu’elle peut configurer elle-même. « Dans ce cas, le client est propriétaire de la pile de services réseau et contrôle plus étroitement les règles de routage et de sécurité », explique Robert Wysocki, directeur technique chez Microland, une ESN américaine qui est également hébergeur de clouds privés.

« Physiquement, les réseaux NaaS s’appuient souvent sur les infrastructures réseau des datacenters en colocation pour distribuer localement leurs principaux services. Il s’agit notamment d’une connectivité multicloud, du SD-WAN, de la répartition de charge, de la sécurité et des garanties de niveau de service (SLA) », précise Steve Wood. « Les hébergeurs et les prestataires de services sont de grands consommateurs de ce type d’architectures en colocation pour personnaliser leurs propres services à la demande. »

Comment les réseaux NaaS sont-ils utilisés ?

« Les fournisseurs de services prennent en charge la majeure partie de la complexité technique derrière les déploiements NaaS, tandis que les entreprises clientes conservent le niveau de contrôle qu’elles souhaitent », indique Luc Boivin, responsable 5G et Solutions d’entreprise chez Verizon. « Par conséquent, ce modèle se montre attrayant pour de nombreux secteurs d’activité. »

Chris Moretti raconte que son entreprise Cigna a utilisé un NaaS pour se connecter à l’informatique d’une franchise de plusieurs cliniques rurales. « Le NaaS peut également être utile en cas de fusion-acquisition, car il simplifie la configuration des règles de routage, celles des firewalls et les intégrations entre les différents systèmes. En ce qui nous concerne, cela a été incarné par une console de contrôle très simple, à base de cliquer-pointer entre les éléments d’infrastructures que nous avions renseignés. »

Ricky Tsui, directeur commercial chez AT&T Business, raconte avoir travaillé avec un client qui a utilisé un réseau NaaS pour déployer plus rapidement des antennes de test du Covid-19.

« Il faut comprendre qu’une offre NaaS est aussi un moyen flexible et très rentable de renouvellement des équipements réseau. En passant par une offre NaaS plutôt qu’en achetant des équipements, une entreprise souffre moins des fluctuations de prix sur les matériels, puisqu’elle paie au fur et à mesure », dit-il.

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