Quand utiliser un disque SSD devient une mauvaise idée
En général, il est important de savoir quand utiliser ou non une technologie. Le disque SSD n'échappe pas à la règle. Voici cinq cas où l'utilisation d'un disque SSD est une mauvaise idée.
Le disque à semiconducteurs, ou disque SSD (Solid-State Drive), s'est imposé dans les datacenters. Installés côté serveur, les disques SSD permettent d'améliorer les performances des machines. Coté stockage, ils éliminent le goulet d'étranglement qu'induisent des connexions en avalanche de type « boot-storm ».
Toutefois, comme la plupart des technologies, il est aussi important de savoir dans quels cas utiliser ou non ces équipements. Voici donc quelques situations dans lesquelles il est préférable de trouver une autre solution.
N’utilisez pas de disques SSD lorsque les applications affichent peu d'accès intensifs en lecture
En effet, les temps d'accès en lecture des disques SSD sont particulièrement courts. Sur ce plan, leurs performances peuvent être plus de dix fois supérieures à celles des disques mécaniques (HDD).
Mais chaque médaille ayant son revers, les disques SSD perdent tout leur intérêt dans les accès en écriture. Non seulement les écritures sont lentes, mais elles usent les cellules de mémoire SSD. Passée une durée de vie d'écriture moyenne, ces cellules commencent à s'épuiser (consultez le fabricant pour plus de détails sur les spécificités de son système). Et à mesure que les cellules s'épuisent, les performances globales se dégradent.
Au bout du compte, les disques SSD doivent être remplacés pour rétablir les performances, et nous savons tous qu'ils sont loin d'être bon marché. Certains fournisseurs offrent pourtant d'importantes garanties.
Le ratio lecture/écriture idéal ?
Il n'existe probablement pas, mais commencez avec un ratio idéal de 90/10. Les besoins spécifiques de vos applications risquent de vous obliger à un compromis en la matière, mais c'est un point de référence qui permettra aux responsables informatiques de prendre des décisions en connaissance de cause.
En tout état de cause, si le ratio est inférieur à 50/50, il est évident que la meilleure option sera le disque mécanique. Dans ce cas, en effet, sur le plan du fonctionnement des applications, les performances en lecture du disque SSD seront annulées par ses mauvaises performances en écriture.
Enfin, si vous avez besoin d'un disque SSD pour ses performances en lecture, mais si la vitesse d'écriture pose problème, pensez à des fournisseurs qui utilisent des mécanismes de contrôle d'usure et limitent l'amplification des opérations d'écriture pour réduire son incidence. La taille du disque SSD a également son importance. Qui plus est, le choix d'un SSD bon marché augmente les risques d'emballement, car il réduit les chances de lecture récursive.
N’utilisez pas de disques SSD en cas d'accès aux données fortement aléatoires
La technologie SSD est parfois appelée « cache-tier » et désigne alors un niveau de cache intermédiaire ; un nom parfaitement approprié.
Fondamentalement, lorsque les données résident dans le cache, celui-ci élimine le recours à leur extraction sur un disque mécanique. Les applications qui impliquent des accès hautement aléatoires ne tireront purement et simplement aucun parti du disque SSD : le contrôleur de batterie dirigera l'opération de lecture vers le disque mécanique, et un disque SSD constituera alors une dépense peu rentable.
N’utilisez pas de disques SSD polyvalents dans un environnement hautement virtualisé
Bon, cette recommandation prête à controverse, car il existe certaines situations où l’utilisation d’un disque SSD se justifie vraiment avec des machines virtuelles. Par exemple en cas de connexions en avalanche (boot-storm).
Toutefois, lorsqu'un grand nombre de machines virtuelles accèdent au même disque SSD, les données prennent un caractère hautement aléatoires, au moins du point de vue du stockage. Lorsque plusieurs centaines de machines virtuelles accèdent en lecture et en écriture au même support de stockage, une machine écrase constamment les données d'une autre machine.
Cependant, il existe des solutions SSD conçues spécifiquement pour les environnements virtuels, ce qui explique la mise en garde ci-dessus concernant les disques « polyvalents ».
N’utilisez pas de disque SSD côté serveur pour résoudre les problèmes de goulet d'étranglement des E/S de stockage
Côté serveur, le disque SSD est essentiellement un cache de serveur. Il permet ainsi de résoudre un problème de traitement, voire un problème de bande passante réseau.
La répartition des disques SSD à l'échelle de centaines de serveurs physiques – chaque serveur étant alors équipé de son propre SSD – peut certes contribuer à résoudre le problème de goulet d'étranglement des E/S. Mais pas aussi efficacement que la même capacité en agrégat sur un niveau de stockage.
N'utilisez pas le Niveau 0 pour résoudre les problèmes de goulet d'étranglement réseau.
Si c'est le réseau qui empêche la distribution des données, il est évident que l'optimisation du système de stockage sous-jacent n'aidera pas à résoudre le problème. Un disque SSD coté serveur peut nénamoins limiter le besoin d'accéder au système de stockage et ainsi diminuer la sollicitation du réseau.
Ne déployez pas de disque SSD grand public pour des applications d'entreprise
Les fabricants de disques SSD utilisent trois types de mémoires : SLC (single-layer cell), MLC (multi-layer cell) et eMLC (enterprise multi-layer cell).
La technologie MLC est considérée comme celle de la mémoire grand public. Elle équipe la plupart des applications du commerce. Elle autorise une capacité de 3 000 à 10 000 opérations d'écriture par cellule.
Plutôt destinée aux entreprises, la mémoire SLC affiche, quant à elle, une capacité pouvant aller jusqu'à 100 000 opérations d'écriture par cellule.
Avec la mémoire eMLC, les fabricants ont essayé de trouver un équilibre entre prix et performances, en proposant environ 30 000 opérations d'écriture par cellule, mais à un prix inférieur à celui de la mémoire SLC. Acheteurs, soyez vigilants, car la qualité a toujours un prix.