Pourquoi iOS continue de séduire les entreprises
Apple a supplanté BlackBerry à la tête du marché de la mobilité d’entreprise, et fait de Windows une arrière-pensée. Google poursuit toutefois ses efforts avec Android.
L’iOS d’Apple continue d’animer la majorité des terminaux mobiles dans le monde de l’entreprise, mais Android continue de revendiquer sa part du gâteau.
Fut un temps, BlackBerry dominait la mobilité d’entreprise, mais il n’a pas réussi à résister à l’assaut d’Apple. Et même si Microsoft met gratuitement la version mobile de Windows à disposition des constructeurs de smartphones, il n’a rencontré que peu de succès dans le monde professionnel. Sans surprise, la bataille se joue donc entre iOS et Android.
L’édition du quatrième trimestre 2014 de l’index mobilité de Good Technology faisait ainsi état de 73 % d’activations en faveur d’iOS, contre 25 % pour Android et seulement 1 % pour Windows. Pour le système d’exploitation d’Apple, c’était 7 points de mieux que deux trimestres plus tôt.
Le MDM ouvre la voie au support d’iOS
Il y a une bonne raison à cela. La version 7 d’iOS a introduit nombre de fonctionnalités d’administration conçues directement pour les entreprises, comme le SSO, et surtout une refonte complète de services de MDM apparus avec iOS 4.
Mais aussi prometteuses qu’elles aient pu paraître, ces fonctionnalités ne couvraient qu’un périmètre limité. Par exemple, la DSI ne pouvait interdire l’usage de la fonction de partage de données AirDrop que sur les terminaux en mode supervisé. Mais associées à la réputation de sûreté d’iOS – notamment par rapport à Android –, ces fonctionnalités ont convaincu de nombreux DSI de supporter l’OS mobile d’Apple.
Avec iOS 8, Apple a ajouté de nouvelles capacités d’administration. Les administrateurs ont ainsi commencé à pouvoir pousser des livres électroniques à leurs utilisateurs, verrouiller certains domaines d’un terminal, et contrôles quels fichiers sont accessibles à une application. Cette nouvelle mouture d’iOS a également ajouté le support de connexions VPN à la demande et par application, étendu l’usage du mot de passe, et automatisé l’enrôlement dans les MDM. De quoi satisfaire un peu plus les DSI.
Apple est allé plus loin avec iOS 9, notamment en modernisant son programme d’achat de licences en volume, ou encore en permettant l’affectation d’une application à un appareil plutôt qu’à un utilisateur. La DSI gagne ainsi un contrôle complet sur la manière dont ses applications sont installées, configurées, administrées et mises à jour.
En outre, le succès d’iOS en entreprise a eu un effet d’entrainement sur les éditeurs : ceux-ci ont commencé à produire des applications mobiles de classe entreprise, comme Roambi et Salesforce. Même Microsoft propose désormais des versions iOS de sa suite bureautique Office. Et le partenariat d’Apple avec IBM sur le terrain de la mobilité d’entreprise encourage au développement d’applications métiers.
Android résiste
Google n’est pas resté les bras croisés et s’est lui aussi attaché à faire évoluer Android pour répondre aux besoins des entreprises. Avec la version 4.0 de son système d’exploitation mobile, il a par exemple introduit le chiffrement complet des terminaux et une API pour les VPN.
Android 5.0 Lollipop prolonge ce travail avec de nouvelles fonctionnalités de MDM. Mais même si Android s’affiche comme une alternative économique à iOS, Google peine encore à convaincre les DSI.
Android for Work constitue la réponse de Google aux doutes des DSI : il s’agit d’une plateforme d’administration qui supporte à la fois les terminaux propriété des employés et les appareils provisionnés par les entreprises, avec à la clé administration à distance et simplification des déploiements applicatifs. Android for Work permet également aux outils MDM tiers d’enrôler les terminaux Android par lots, ou encore de gérer les applications et données professionnelles de manière distincte des applications et données personnelles.
Mais c’est aux constructeurs de terminaux qu’il revient d’implémenter ces fonctionnalités additionnelles de manière transparente et cohérente. Et nombre d’entre eux se concentrent uniquement sur le marché grand public, négligeant les fonctionnalités pensées pour les entreprises. En outre, Google est dépendant des constructeurs pour la distribution des mises à jour sur les appareils qu’ils ont déjà vendus. Ce qui prend souvent du temps. Et ces constructeurs sont même susceptibles d’altérer Android de telle manière que leurs appareils restent bloqués de manière définitive sur une ancienne version de l’OS.
Mais peu importe qu’iOS domine aujourd’hui le marché des entreprises : Apple ne restera pas les bras ballants, attendant que ses concurrents cherchent à rattraper leur retard.
Adapté de l’anglais.