Pour et contre la virtualisation mobile du poste de travail
Il est des cas où la virtualisation mobile du poste de travail peut s’avérer pertinente. Mais les entreprises devraient l’utiliser conjointement avec des applications mobiles.
La virtualisation mobile du poste de travail permet de faire fonctionner des machines virtuelles (VM) sur des smartphones et des tablettes. Très souvent, il s’agit de fournir un accès aux applications de la suite bureautique Microsoft Office. Les entreprises virtualisent en outre souvent leurs applications propriétaires de gestion de la relation client, de comptabilité, et de gestion des ressources humaines.
Pour la virtualisation
Il y a des avantages à l’utilisation d’un logiciel de virtualisation mobile du poste de travail. La mise à jour de systèmes d’exploitation est plus simple en environnement virtualisé. Et il est possible de changer une unique instance du logiciel virtualisé, dans le centre de calcul, pour que le changement soit répercuté immédiatement sur tous les utilisateurs.
La virtualisation mobile du poste de travail offre en outre des fonctionnalités étendues. Un logiciel tel qu’Outlook s’avère plus complet qu’un client de messagerie électronique mobile qui s’intègre à Microsoft Exchange avec Activesync, par exemple. Avec Outlook dans une VM, les utilisateurs peuvent consulter l’annuaire Active Directory, connaître la disponibilité de leurs collègues ; des fonctions qui ne sont pas natives dans les clients mobiles. Et si certains logiciels, comme les outils ventes, ont leur version mobile, il y a de bonnes chances que la version poste de travail fournisse plus de fonctionnalités.
La sécurité est également renforcée par la virtualisation. Dans un environnement BYOD, les données de l’entreprise restent dans le centre de calcul et le terminal n’a pas à être administré. Et il n’y a virtuellement aucun lien retour depuis le poste de travail vers l’environnement interne de l’entreprise ; un pirate ne peut pas pousser un virus via une application virtualisée.
Contre la virtualisation
Mais il y a aussi des inconvénients à la virtualisation mobile du poste de travail. Par exemple, l’interface graphique des applications Windows n’est pas adaptée aux écrans tactiles. Et certaines fonctions peuvent ne pas fonctionner. Et si l’application a recours au clic droit ou nécessite la manipulation de barres de défilement, cela va ralentir les utilisateurs mobiles.
Le stockage de fichiers à partir d’une application virtualisée peut également être compliqué, parce que les VM ont rarement les mêmes options de stockage que celles disponibles physiquement au bureau ou dans le Cloud. De nombreuses entreprises - grandes et moyennes - utilisent une forme de virtualisation du poste de travail qui permet à leurs utilisateurs d’accéder à leur environnement de travail à distance et de stocker des fichiers, comme ils le feraient normalement. Mais le processus de chargement d’un poste distant n’est pas aussi rapide et confortable que le lancement d’une application mobile ou Cloud.
Enfin, lorsqu’une VM est arrêtée, elle est inaccessible. Ce qui signifie que les employés ne peuvent plus travailler si la VM est leur unique point d’accès à leurs outils de travail. Que l’indisponibilité soit liée à la couche de virtualisation ou au réseau, elle survient toujours au mauvais moment, en plein travail. Les outils de virtualisation s’améliorent toutefois et il est rare que le travail en cours soit perdu. Les utilisateurs peuvent donc généralement reprendre leurs activités là où ils les avaient laissées, une fois l'accès à la VM restauré.
La décision d’utiliser la virtualisation mobile du poste de travail se résume finalement à une analyse coûts/bénéfices et à quelques sérieuses questions. L’entreprise doit se demander si la couche de virtualisation est là pour durer ou si une application mobile est prévue à court ou moyen terme.
Par Matt Schultz, expert en mobilité. Il a notamment piloté le programme mobilité d’American Family Insurance. Adapté de l’anglais par la rédaction