L'essentiel sur l'offre hyperconvergée de HPE (après le rachat de Simplivity)
À la traîne sur le marché de l’hyperconvergence, HPE a officialisé en janvier 2017 le rachat de l’un des pionniers du marché, Simplivity, afin de disposer de sa propre technologie.
Curieusement, HPE ne figurait pas parmi les partenaires historiques de Simplivity qui réalisait l’essentiel des ventes de sa technologie OmniStack sur des serveurs Cisco, Dell et Lenovo. Ces partenariats n’ont d’ailleurs pas survécu au rachat par HPE, qui a décidé dans un premier temps d’intégrer la technologie de l’éditeur sur ses serveurs rack Proliant DL380 (avec des configurations hybrides et 100 % Flash. D’autres configurations devraient progressivement venir enrichir l’offre du constructeur.
Avec Simplivity, HPE a mis la main sur l’un des deux pionniers du marché de l’hyperconvergence (avec Nutanix). La plate-forme de l’éditeur se différencie de nombre de ses concurrentes en offrant une riche palette de services de protection de données.
Le fondement de l’offre de Simplivity est son utilisation systématique de la déduplication de données, un processus assisté par un accélérateur matériel (sous forme de carte PCIe) afin de préserver au maximum la performance processeur pour les VM. La déduplication est mise en œuvre à l’ingestion des données pour minimiser l’espace disque, mais aussi pour optimiser les opérations de réplication (LAN ou WAN), et les opérations de sauvegarde et de protection de données.
Contrairement à certains de ces concurrents, l’architecture de stockage de Simplivity ne repose pas sur un système de fichiers clusterisé. Cela permet - et c’est assez unique - de déployer la technologie avec un seul nœud (ce qui est notamment pratique pour les petites filiales, les sites distants, etc.).
Dans la pratique, chaque serveur met en œuvre son propre mécanisme de protection de données (Raid-5 pour les SSD ou Raid-6 pour les disques durs), ce qui permet de se protéger contre une défaillance d’un ou plusieurs périphériques de stockage sur un nœud.
Sur chaque serveur hyperconvergé, la machine virtuelle de contrôle Simplivity installée sur le système assure l’interface entre le stockage et l’hyperviseur (pour l’instant vSphere et bientôt aussi Hyper-V) et présente les volumes comme s’il s’agissait de partages NFS (ces partages NFS sont accessibles à des serveurs vSphere ne participant pas au cluster de stockage).
Dans une configuration monoserveur, lorsque cette VM de contrôle reçoit une donnée, celle-ci est transmise à la carte PCIe qui acquitte la transaction avant de dédupliquer les données et de les enregistrer sur le serveur local.
Si plusieurs serveurs Simplivity participent à un même cluster, le schéma d’écriture est un peu différent. Lorsqu’une opération d’entrées/sorties est traitée par la machine virtuelle de contrôle, elle est envoyée à deux cartes accélératrices qui acquittent chacune la transaction. Ce n’est qu’alors que les données sont dédupliquées par chaque carte et inscrites sur le stockage de chaque serveur. Dans la pratique, cela veut dire que les données de chaque VM sont présentes sur une paire de nœuds.
Afin d’optimiser les performances, Simplivity fait aussi le pari de la localité des données et tente autant que possible de maintenir l’exécution des VM sur le nœud qui dispose des données de la VM.
Des services de protection de données avancés
L’une des grandes forces de Simplivity est que la firme a intégré nativement des services avancés de sauvegarde et de protection de données à son architecture.
Un cluster Simplivity peut ainsi sauvegarder ses données vers un autre cluster Simplivity (le constructeur parle de fédération pour un ensemble composé de plusieurs nœuds) par simple création d’une politique de sauvegarde. La granularité de base pour une politique de sauvegarde est le datastore vSphere, mais il est possible d’affiner les règles VM par VM. La sauvegarde tire parti au maximum des capacités de déduplication de la plate-forme.
Une sauvegarde Simplivity est en fait une capture « point in time » autonome des métadonnées de la VM, ce qui ne nécessite aucune opération d’entrées/sorties. Lorsque les sauvegardes sont répliquées vers un site distant, la déduplication est là encore utilisée à plein. Seuls les blocs dont ne dispose pas déjà la cible sont envoyés. Les échanges sur le réseau sont donc très fortement réduits.
Restaurer une VM en cas d’incident est l’affaire de quelques clics dans l’interface d’administration. La dernière mouture de l’OS de Simplivity a ajouté une fonction baptisée Rapid DR, qui permet d’automatiser et d’accélérer les processus de reprise en cas de sinistre. Rapid DR est une alternative à VMware SRM qui permet à un administrateur d’orchestrer la reprise après désastre des différentes machines virtuelles participant à une chaîne applicative.
Pour les utilisateurs, l’outil se présente sous la forme d’un gestionnaire de workflows permettant d’automatiser et d’orchestrer la reprise de VM en cas d’incident ou la bascule complète d’une production sur un site de reprise après sinistre.
HPE a été récemment assez discret sur Simplivity, se bornant à indiquer lors de ses derniers résultats financiers que les ventes avaient progressé de près de 200 % au cours du dernier trimestre. Il est probable que le constructeur devrait en dire beaucoup plus dans les mois à venir avec l’élargissement de sa gamme et la présentation d’une nouvelle mouture de la plate-forme Simplivity.
En parallèle de l’offre Simplivity, HPE propose un large choix de systèmes compatibles « VSAN Ready Nodes ». La firme a aussi récemment noué un accord avec VMware pour propose la plate-forme VMware Cloud Foundation sur les châssis « Synergy », transformant ces derniers en infrastructure hyperconvergée VMware prête à l’emploi.