Les systèmes SQL Server BI sont-ils compatibles avec la virtualisation ?
Alors que SQL Server Business Intelligence séduit de plus en plus les petites entreprises, des questions sur sa compatibilité avec la virtualisation se posent. Un expert vous donne sa vision et vous livre de ce que vous devez savoir sur la BI virtualisée.
Alors que de plus en plus de PME se mettent à réfléchir, puis à adopter les technologies de BI pour SQL Server, une question peut en fin de compte se poser : pouvons-nous virtualiser SQL Server BI ?
Les entreprises choisissent de plus en plus de virtualiser SQL Server, pour réduire le nombre de serveurs qu’ils ont à maintenir, profiter d’une meilleure disponibilité et se doter de capacités de tolérance aux pannes ou encore de récupération après sinistre. Votre système SQL Server BI est donc clé dans la réussite de votre entreprise. Alors pourquoi ne pas l’installer dans une machine virtuelle ?
Dans ce cas, la prudence s’impose et il convient de consulter votre spécialiste de BI avant d’entreprendre tous travaux. Gardez à l’esprit le fait que la virtualisation est une solution fiable, car la plupart des ressources des serveurs physiques sont sous-utilisées ; les applications ne sont pas utilisées avec la même intensité pendant toute la journée. Pendant ces périodes, justement, les machines sont suffisamment rapides pour passer d’une tâche à l’autre, faisant de la virtualisation une expression ultime du multi-tâche.
Aujourd’hui, les systèmes de BI sont des cas à part. Vous n’aurez probablement pas à utiliser votre système SQL Server BI à plein régime à chaque moment de la journée, mais lorsque vous souhaitez l’utiliser, vous attendez de lui qu’il réponde rapidement. A cause de la façon dont ils consomment les ressources, les systèmes de BI risquent de ne pas disposer de la puissance nécessaire, si par exemple leurs ressources sont partagées avec d’autres machines virtuelles sur un hôte virtuel.
Cela est particulièrement vrai pour les systèmes de BI modernes, qui s’adossent à des analyses en mémoire. Plutôt que de se reposer entièrement sur des entrepôts de données spécifiques pour stocker et traiter les données, l’analytique In-Memory construit des modèles d’analyses à la volée, dans la mémoire du serveur – comme son nom l’indique. Il n’est pas inhabituel pour des serveurs réservés à l’analyse de données de disposer d’une forte capacité de mémoire, bien plus qu’une base de données très sollicitée pourrait alors en avoir besoin. C’est parce que les serveurs de bases de données se reposent essentiellement sur leur disque pour le stockage et exploitent la mémoire seulement pour traiter les requêtes ou cacher de petites quantités de données. Un serveur analytique avec 32 Go de mémoire est chose courante. Et obtenir 32 Go de mémoire d’un hôte virtuel peut être compliqué.
A cette complexité s’ajoute une autre : la plupart des hôtes virtuels pour SQL Server sont configurés pour utiliser la surcharge de mémoire. Un hôte avec 64 Go de mémoire peut allouer 16 Go à deux serveurs virtuels de bases de données chacun, 32 Go à un serveur analytique virtuel et 8 Go pour quelques serveurs de messagerie virtuels et peut-être 8 autres Go pour des serveurs dédiés à la collaboration. Ce qui fait 112 Go de mémoire allouée – bien plus que ce dont disposent physiquement les serveurs. Encore une fois, l’idée est qu’aucun serveur virtuel n’a besoin de toute sa mémoire allouée en une seule fois. L’hôte transfère sa mémoire disponible en fonction des appels. En revanche, un serveur analytique pourrait toutefois n’utiliser que très peu (si son accès est réduit) de sa mémoire allouée ou a contrario toute sa mémoire allouée, en fonction des usages, et briser ce modèle de surcharge de la mémoire. Provoquant ainsi une dégradation des performances.
De plus, les systèmes de BI pour PME comprennent également un serveur Web et un moteur de base de données, notamment. Ce qui peut rendre ses systèmes moins fiables dans une VM.
La morale ? Simplement ne pas partir du principe que votre système de BI est un bon candidat à la virtualisation de SQL Server. Travailler en collaboration avec l’éditeur, analyser les recommandations et assurez-vous – si vous optez pour la virtualisation – que votre serveur de Bi virtuel dispose de toutes les ressources nécessaires pour son bon fonctionnement.
A propos de l’auteur
Don Jones est partenaire et spécialiste des technologies au sein du cabinet de conseil Concentrated Technology. Vous pouvez le contacter à partir du site de la société www.ConcentratedTech.com.