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Les cinq circonstances qui justifient de mettre ses données en cloud
Nous examinons dans quelles mesures le stockage en cloud peut constituer le meilleur choix, en prenant en considération les performances, l’évolutivité et l’agilité, le coût, la simplicité de gestion, ainsi que la sécurité et la résilience.
Utiliser le cloud pour stocker des données est sans doute la pratique des services en ligne la plus répandue chez les entreprises. Selon une enquête récente, un tiers des entreprises vont cette année souscrire à un nouveau service de stockage en cloud et cet investissement est globalement le plus important juste après celui dans des outils de cybersécurité.
Le stockage en cloud est depuis longtemps une option attrayante pour les entreprises qui préfèrent ne pas posséder ou ne pas gérer leur propre infrastructure. Et la multiplication des fournisseurs de cloud public, comme des éditeurs de solutions en SaaS permet à de nombreux clients de fonctionner avec peu, voire pas, d’informatique sur site.
Bien entendu, le transfert des capacités de calcul et de stockage vers des plateformes en cloud s’accompagne de ses propres difficultés, de ses propres risques. Une approche « lift-and-shift », soit adapter l’existant (typiquement un NAS) avant de le migrer en cloud, plutôt que de tout recréer en cloud (par exemple au format objet) signifie que l’on passe à côté de nombreux avantages des services en ligne. Pour autant, il existe cinq situations dans lesquelles simplement transférer ses NAS en cloud est une bonne idée.
Les performances
Lorsque les fournisseurs ont commencé à proposer des solutions de stockage en cloud, les performances n’étaient pas le critère le plus important. L’accent était mis sur la flexibilité de la capacité de stockage. Les applications telles que la sauvegarde et l’archivage, pour lesquelles les performances ne sont pas essentielles, ont donc été privilégiées.
Les fournisseurs de solutions en cloud proposent désormais différents niveaux de performance, même si cela a un coût. Ces options sont par exemple basées sur des SSD très rapides, pour les applications qui ont besoin de performances, ou sur des disques durs quand le rapport capacité/coût prédomine. Il existe aussi des services de stockage adaptés au supercalcul et qui se caractérisent par une multiplication des liens parallèles entre les serveurs et le stockage de données.
Parmi les exemples, citons Amazon FSx pour Lustre et Filestore de Google, axés sur le calcul haute performance (basé sur l’acquisition d’Elastifile en 2019). Microsoft, quant à lui, commercialise le stockage premium Azure pour les environnements HPC.
Un deuxième facteur en faveur du cloud est que plus les données sont sollicitées par des traitements, plus il est logique de les conserver à proximité de la couche de calcul. Même si des baies de SSD sur site resteront toujours plus rapides en termes de lecture/écriture, le temps nécessaire pour déplacer de gros volumes de données vers et depuis des services de traitement en cloud annule largement cet avantage.
Comme le fait remarquer Jon Collins, analyste chez GigaOm, la principale raison de ne pas stocker les données dans le cloud est que la latence doit être aussi faible que possible, par exemple dans les domaines de la R&D et de l’industrie. « Il s’agit d’applications telles qu’une soufflerie, où vous avez besoin des résultats à proximité immédiate de l’endroit où vous travaillez », explique-t-il.
L’évolutivité et la souplesse
La possibilité de faire évoluer à l’envi, à la hausse comme à la baisse, les capacités reste l’un des plus grands attraits du stockage en cloud : les clients paient pour ce qu’ils utilisent, quand ils l’utilisent. Dans le contexte du stockage, cela est utile pour adapter la capacité aux charges de travail saisonnières, pour mettre en ligne une capacité d’appoint dans le cadre d’analyses ponctuelles, et de plus en plus, pour stocker des données le temps qu’elles servent à entraîner un modèle d’IA.
Mais cela ne fonctionne que si les clients sont suffisamment disciplinés pour désactiver le stockage qu’ils n’utilisent pas, ou pour déplacer les données vers le bon niveau de stockage.
L’agilité comporte un autre aspect, à savoir la capacité à répondre rapidement aux besoins de l’entreprise. La mise en service de serveurs et l’ajout de stockage dans le cloud peuvent prendre quelques secondes, quelques minutes ou quelques heures. Aménager un centre de données avec des baies de stockage peut prendre des mois.
L’utilisation de services en ligne permet aux entreprises d’expérimenter de nouvelles applications, de nouveaux produits et de nouveaux services. Comme le souligne Jon Collins de GigaOm, cela est particulièrement important pour l’IA : « il y a une urgence chez les entreprises à expérimenter les différents services d’IA les uns après les autres ; c’est un contexte dans lequel vous ne pouvez pas vous entendre dire qu’il faudrait patienter 60 jours avant de pouvoir mettre quoi que ce soit en marche. »
Le transfert de la technologie vers le cloud permet également aux entreprises de se concentrer sur leurs activités plutôt que sur la gestion du stockage.
Le coût
Les arguments en faveur d’une réduction des coûts grâce au stockage en cloud sont plus nuancés que ceux concernant l’agilité. Au début, trop de DSI pensaient que le cloud réduirait automatiquement les coûts. Ce ne fut pas le cas, et les entreprises se sont retrouvées avec des factures plus élevées que prévu.
Dans la plupart des cas, cela est dû à la façon d’utiliser le stockage en cloud. Conserver des données archivées dans un système de stockage à haute performance coûte de l’argent, tout comme conserver des données « au cas où ». L’optimisation des coûts du cloud, ou FinOps, est une discipline encore relativement jeune.
Mais avec une bonne gestion des données et des niveaux de stockage adaptés aux usages, le cloud devient économiquement intéressant. D’autant plus vrai si l’on tient compte des frais annexes, comme la maintenance d’un site, sa sécurité, ses options de reprise après sinistre.
L’administration
Le stockage en cloud se justifie aussi pour sa couche d’administration plus moderne, qui intègre des fonctions d’automatisation intelligentes et autres, reposant sur l’IA, pour gérer plus simplement la hiérarchisation, les sauvegardes ou encore la détection de ransomwares.
Comparé à d’importants actifs sur site, le cloud devrait être plus facile à gérer. Au pire, une entreprise aura une poignée de fournisseurs de cloud, contre peut-être des dizaines de fournisseurs de matériel, de logiciels et d’outils sur site.
Cela dit, il s’agit là d’un domaine où des efforts sont encore à fournir. Les outils d’administration des hyperscalers ne sont efficaces que pour leurs propres services de stockage ; nous sommes encore loin d’une console unique pour gérer toutes les instances en cloud. Les entreprises éprouvent également des difficultés à devoir se familiariser avec des concepts distribués, notamment tout ce qui a trait aux containers.
La sécurité et la résilience
La sécurité et les performances sont deux domaines dans lesquels le stockage en cloud s’est réellement amélioré au cours des dernières années.
Les premiers systèmes en cloud étaient loin d’être sûrs. Aujourd’hui, les données stockées dans le cloud sont au moins aussi sûres que les données sur site, à condition toutefois que les systèmes en cloud soient correctement configurés. Les grands fournisseurs de services en cloud ont investi des sommes considérables et disposent sans doute d’une meilleure sécurité que de nombreux clients, à l’exception peut-être des banques, des gouvernements et de la défense.
Les clients peuvent tirer parti de cet investissement pour sécuriser leurs propres données, généralement à un coût inférieur à celui de la mise en place de mesures de sécurité équivalentes en interne, et les fournisseurs de services en cloud se tiendront également au courant des nouvelles menaces.
La sécurité va de pair avec la résilience. Les fournisseurs de services en cloud ont tout intérêt à éviter les pannes. Pour leurs clients, les installations de basculement et les sauvegardes devraient être moins coûteuses et plus faciles à gérer dans l’informatique dématérialisée.
Même si les entreprises préfèrent conserver leurs données primaires sur site, il est de plus en plus logique d’utiliser l’informatique dématérialisée comme lieu de sauvegarde. Bien menée, cette solution devrait être moins coûteuse et plus sûre que la plupart des autres solutions.