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Les acteurs français du stockage : l’essentiel sur OpenIO
Il n’y a pas que les fournisseurs américains dans la vie. LeMagIT vous propose un tour d’horizon des solutions des six principaux acteurs français du stockage de données. Aujourd’hui nous poursuivons notre série par l’offre d’OpenIO.
Le français OpenIO est l’un des nouveaux venus dans le monde du stockage objet, mais sa technologie a des racines anciennes puisqu’elle a fait ses débuts il y a plus de 10 ans. La technologie de stockage objet d’OpenIO trouve son origine dans une solution de stockage logicielle développée sur mesure à partir de 2007 par Atos Worldline pour le stockage et l’archivage des services de messagerie électronique de Wanadoo (aujourd’hui Orange) puis également ceux de SFR.
En 2012, le code du logiciel est devenu Open Source à la demande d’Orange et en 2015, plusieurs des mainteneurs de ce code ont profité de la réorientation stratégique de Worldline vers les métiers du bancaire pour créer un fork et en faire un produit à part entière. En juin 2015, OpenIO était née. Depuis, la société n’a cessé de se développer en acquérant de nouveaux clients et en imaginant des services de données et des services de "compute" innovants autour de sa solution de stockage.
Un peu plus de deux ans après les débuts de la commercialisation de sa technologie, la firme compte plus de 25 clients dans le monde pour près de 30 Po de données stockées. Parmi eux figurent plusieurs références prestigieuses, dont SFR, Dailymotion ou le CEA. OpenIO, historiquement adossé au groupe français Okto — la maison mère de l’éditeur Vade Retro, qui protège 265 millions de boîtes aux lettres mails dans le monde — a levé quelque 5 millions d’euros à la fin 2017 pour accélérer son développement.
L’éditeur a conçu une solution de stockage objet compatible avec les API Amazon S3 et OpenStack Swift et capable de délivrer des services de partage de fichiers NFS. Multi-plate-forme - x86 et ARM - et Open Source, le logiciel répond aussi bien aux besoins de développeurs, qu’à des besoins de stockages de données massifs en Pétaoctets. Selon les déploiements, la protection des données est assurée par réplication ou par un mécanisme d’erasure coding et le système intègre également des mécanismes sophistiqués de géodistribution des données afin de se protéger de sinistres.
Une des particularités d’OpenIO est que la firme a compris très tôt que le stockage objet pouvait être associé à des services de compute. La société a imaginé un framework serverless, baptisé Grid for Apps dont la vocation est de traiter des données lors de leur ingestion ou sur la base d’événements. Le premier marché visé est celui du stockage en masse d’images et de vidéos. La firme entend ainsi fournir un certain nombre de fonctions et d’API pour permettre l’indexation avancée des données (via des algorithmes de machine learning pour la reconnaissance de formes, de visages, le sous-titrage des films, etc.). Mais la technologie pourrait être étendue à de multiples domaines.
Aujourd’hui, le cœur du logiciel d’OpenIO est téléchargeable gratuitement, mais les connecteurs avancés ainsi que l’interface d’administration graphique ne sont accessibles que pour les clients ayant souscrit au support de l’éditeur. Le support standard est proposé au prix de 5 centimes d’euro par an par Gigaoctet de données stocké. Il permet aux clients de choisir un pack de connecteurs parmi l’ensemble du catalogue offert par la firme. Le support Premium donne accès à tous les connecteurs, ainsi qu’à l’interface graphique d’administration. Il est offert au prix fixe de 90 000 $ par an pour des capacités allant de 600 To à 5 Po. Le mode de tarification de Grid for Apps, encore en phase de développement avec plusieurs clients n’est pas encore défini.