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Les 5 avantages des infrastructures hyperconvergées
Les infrastructures hyperconvergées sont plus simples à mettre en œuvre, leurs offres sont versatiles, leurs coûts sont réduits, leur intégration est plus fiable et leur administration est plus simple.
Les infrastructures hyperconvergées, abrégées HCI en anglais, promettent une informatique plus simple, plus versatile et potentiellement moins chère. En combinant dans une seule machine les capacités de calcul et de stockage – souvent de manière étroitement liée à la virtualisation –, les infrastructures hyperconvergées ont l’avantage de regrouper toutes les tâches d’administration dans une seule console.
Initialement, les infrastructures hyperconvergées n’étaient que des matériels, mais il est de plus en plus fréquent qu’elles correspondent à des solutions logicielles à installer sur des matériels génériques, dont la configuration répond à certains critères.
Une infrastructure hyperconvergée présente une multitude d’avantages, mais ne répond pas forcément le mieux à tous les besoins. Par exemple, elle promet d’être plus rapide à déployer et, donc, plus facile à faire évoluer que des serveurs classiques. En revanche, elle n’est pas conçue pour atteindre les mêmes performances qu’un ensemble serveur+stockage spécialement optimisé pour une application. De même, si une solution hyperconvergée est idéale pour un déploiement informatique d’appoint ou en succursale, il ne s’agit pas souvent du meilleur choix pour équiper les rayonnages d’un datacenter.
1/ La simplicité de mise en œuvre
Une infrastructure hyperconvergée est souvent présentée comme une solution clés en main. En l’occurrence, puisque les éléments technologiques clés sont préinstallés et préconfigurés par le fournisseur (serveurs, stockage, voire réseau et virtualisation), un système HCI est plus facile à déployer que des produits séparés.
Il s’agit donc d’une opportunité sur les sites distants ou dans les succursales dépourvues d’équipe informatique. C’est également un modèle intéressant pour les petites et moyennes entreprises (PME). Dans les deux cas, l’infrastructure hyperconvergée est livrée avec un système d’administration à distance qui sera piloté par l’équipe IT du siège ou par le partenaire intégrateur.
La simplicité de la mise en œuvre est également intéressante pour les startups et autres entreprises à croissance rapide qui privilégient la facilité de faire évoluer l’informatique au détriment de l’optimisation sur mesure des performances.
« Toutes ces considérations relatives à la facilité de mise en œuvre concernent essentiellement la partie stockage. Si vous souhaitez bénéficier des avantages d’un SAN sans avoir à supporter ses coûts élevés et sa complexité, alors il faut opter pour un SAN virtuel, qui va de pair avec une infrastructure hyperconvergée », commente l’analyste Bryan Betts, du cabinet de conseil Freeform Dynamics.
2/ La versatilité des offres
Le bureau d’études Forrester rapporte que ses clients citent la versatilité des offres en tête des raisons qui justifient le déploiement d’une infrastructure hyperconvergée.
Les entreprises peuvent acheter des systèmes HCI sous forme de matériels prêts à l’emploi chez leurs fournisseurs, ou construire leurs propres solutions à partir de logiciels d’infrastructure, dits de « Software-defined ». Toutefois, Naveen Chhabra, expert des infrastructures chez Forrester, note qu’assembler des solutions Software-Defined n’est courant que pour la couche de stockage (en l’occurrence, les SDS, ou Software-Defined Storage) : « Vous ne pouvez acheter des pièces pour construire une infrastructure hyperconvergée complète, que si votre entreprise a la culture de l’ingénierie. C’est pourquoi nous constatons que les fournisseurs proposant des appliances prêtes à l’emploi gagnent des parts de marché importantes. »
En vérité, ce sont plutôt les nouvelles offres commerciales dédiées à certains usages qui ont renforcé l’attrait des infrastructures hyperconvergées. Ainsi, on trouve à présent des systèmes HCI vendus comme les composants matériels d’une infrastructure de cloud hybride, voire dans le cas des seules couches logicielles, comme des infrastructures prêtes à l’emploi qui fonctionnent entièrement depuis le cloud. Les fournisseurs de matériels commencent d’ailleurs à s’orienter vers des modèles de paiement à l’usage. Citons GreenLake chez HPE et Project Apex chez Dell.
Le nombre d’options commerciales proposées aux entreprises compense le choix relativement réduit d’équipements qui composent l’appliance hyperconvergée clés en main que vend un fournisseur. Les entreprises qui entreprennent plutôt d’assembler elles-mêmes tels types de nœuds serveurs avec tels types de disques, grâce aux solutions Software-Defined – parce que ces équipements sont mieux maîtrisés, voire parce qu’ils existent déjà dans le stock –, obtiennent quant à elles la garantie de ne pas être pieds et poings liés aux matériels d’une seule marque.
3/ Les coûts réduits
Les DSI ont généralement raison de se méfier des promesses de réduction des coûts que leur font les fournisseurs. Néanmoins, les études de cas rendues publiques suggèrent des économies sur le coût total de possession de 30 % et d’environ 20 % pour les dépenses opérationnelles (opex) comme pour les investissements (capex).
Les économies réalisées grâce aux infrastructures hyperconvergées ont deux explications.
D’une part, le fait d’avoir un seul modèle de matériels réduit la facture à l’achat et lors du remplacement de certains éléments. Cela reste vrai lorsque la solution est composée de logiciels d’infrastructure Software-Defined qui s’installent sur des équipements existants, ou négociés au meilleur prix.
D’autre part, cette uniformité réduit d’autant les frais d’installation et d’administration.
On pourra argumenter qu’une solution serveur conçue sur-mesure a justement pour vocation d’atteindre le meilleur rapport/performances prix et qu’il est donc contre-intuitif qu’une infrastructure hyperconvergée à base d’éléments génériques soit plus intéressante. Pour autant, les solutions sur mesure, avec des serveurs d’un côté et des baies de disques de l’autre, supposent des frais d’intégration qui n’existent pas sur les infrastructures hyperconvergées.
4/ La fiabilité
La fiabilité est l’argument numéro un des fournisseurs d’infrastructures hyperconvergées : comme ce sont eux qui intègrent la solution clés en main, il est exclu que son assemblage pose problème. Dès lors, il suffit d’activer une sauvegarde des contenus, typiquement dans le cloud, pour que le remplacement d’un équipement tombé en panne se résume à en brancher un autre dans la prise de courant et dans la prise réseau.
Les infrastructures hyperconvergées assemblées sur des serveurs génériques à partir de logiciels Software-Defined nécessitent en revanche d’être testées dans toutes les conditions, pour s’assurer qu’une faille ne s’est pas glissée quelque part. Cependant, le principe d’une infrastructure hyperconvergée étant des modules interconnectés en cluster, il est assez simple de prévoir des solutions résilientes, qui basculent d’un nœud à l’autre en cas de panne inattendue.
5/ L’administration unifiée et l’automatisation
L’administration unifiée – et, par conséquent, la simplicité de la gestion opérationnelle – est le domaine dans lequel une infrastructure hyperconvergée prend tout son sens. Les divers éléments étant administrés comme une seule entité, le nombre d’outils est réduit et, par extension, les connaissances que les équipes informatiques doivent maîtriser le sont tout autant.
L’automatisation est également plus facile, car la solution est homogène. Les règles liées à l’infrastructure sont les mêmes d’un bout à l’autre du cluster, notamment parce que ces règles s’appliquent au niveau des couches Software-Defined, sans même tenir compte des caractéristiques physiques des nœuds.
L’automatisation et l’administration unifiée facilitent l’évolution de la solution, puisqu’il devient possible d’ajouter des nœuds et de réaffecter des ressources à la volée. La mise en place de systèmes sur un nouveau site, dans une nouvelle succursale, se résume à y livrer des appliances et à cloner dessus la configuration des sites existants.
Désormais, cette administration unifiée s’applique au cloud hybride. Dans ce contexte, les modules Software-Defined sont répliqués comme des services dans le cloud par le fournisseur et se pilotent exactement comme s’il s’agissait de l’infrastructure hyperconvergée d’une nouvelle succursale. À mesure que l’entreprise se développe, il suffit d’ajouter de la capacité de calcul ou de stockage, soit localement, soit dans le cloud.
L’émergence d’offres hyperconvergées payables à la demande constitue un avantage supplémentaire, pour les entreprises qui ont besoin de mettre rapidement en place une infrastructure afin de soutenir l’innovation.
Les enjeux de l’hyperconvergence
Reste que les infrastructures hyperconvergées doivent encore relever des défis. Le plus important d’entre eux est le verrouillage des entreprises sur les nœuds additionnels que les fournisseurs proposent pour étendre la solution au fil du temps. À un certain moment, ces nœuds peuvent devenir plus chers que ceux de la concurrence.
Naveen ChhabraExpert des infrastructures, Forrester
Un autre enjeu est que les DSI doivent tout de même évaluer qu’ils ne perdent pas trop en performances par rapport à une solution à la carte, conçue sur mesure pour leurs besoins.
« Le problème est que les fournisseurs aiment à faire croire que leurs composants matériels sont les éléments les plus importants dans la solution, alors que le principe d’une infrastructure hyperconvergée est justement de cacher la complexité du matériel derrière des composants logiciels Software-Defined. Cela crée beaucoup de confusion dans l’esprit des entreprises lorsqu’elles évaluent des solutions », commente Naveen Chhabra.
Et de conclure : « le marché de l’hyperconvergence est encore en phase de maturation. Il est probable que les entreprises aient à terme besoin d’utiliser plusieurs types d’infrastructures hyperconvergées, pour atteindre leurs différents objectifs commerciaux. »