Les 4 contraintes des infrastructures hyperconvergées pour le VDI
Plateformes matérielles idéales pour exécuter des bureaux virtuels, les infrastructures hyperconvergées ont un format générique qui peut poser problème dans certains scénarios.
L’infrastructure hyperconvergée est une excellente solution pour la virtualisation des postes de travail (VDI), mais des contraintes peuvent s’appliquer selon les scénarios. Les infrastructures hyperconvergées se composent de serveurs denses, à double socket et leur stockage fonctionne en cluster. Elles se veulent génériques. Cependant, lorsqu’un projet de VDI n’est pas générique, il convient d’adapter spécifiquement l’infrastructure.
Voici dans cet article les quatre caractéristiques qui peuvent s’avérer problématiques.
Des serveurs à seulement deux sockets
Tous les fournisseurs d’infrastructures hyperconvergées utilisent des serveurs à double socket pour leurs nœuds et la plupart dédient au sein de chacun d’eux, de quatre à douze cœurs, rien que pour exécuter le système de stockage. Il reste donc généralement une vingtaine de cœurs par nœud pour l’exécution des bureaux virtuels, ce qui est beaucoup de puissance quand la DSI considère qu’elle peut lancer, dans un usage typique du VDI, 4 processeurs virtuels (vCPU) par cœur physique.
En revanche, cette puissance fond comme neige au soleil, dès lors que les salariés utilisent des applications si gourmandes en puissance processeur qu’il faut attribuer au moins deux vCPU – voire plus – à chaque bureau virtuel, au point de se retrouver à ne plus pouvoir faire fonctionner qu’une vingtaine de bureaux virtuels par serveur.
Dans ces conditions, il serait économiquement préférable d’utiliser plutôt des serveurs quadrisockets avec une baie de stockage externe, car cela permettrait de multiplier par trois le nombre de bureaux virtuels par serveur physique.
Il ne faut cependant pas perdre de vue que le nombre d’ordinateurs de bureau par hôte n’est pas une mesure fiable. Une DSI souhaite surtout connaître le coût par ordinateur de bureau virtuel. Il faut donc comparer le prix d’un certain nombre de serveurs physiques quadrisockets accompagnés d’une baie SAN, avec le prix d’une flotte de nœuds à double socket trois fois plus importante.
Un design compact qui limite la puissance GPU
Dans de nombreux modèles d’infrastructures hyperconvergées, les nœuds sont au format 2U et ont une taille raccourcie. Ces modèles n’ont généralement qu’un ou deux emplacements PCIe pour loger des cartes d’extension, et la plupart n’ont même pas la capacité d’alimentation suffisante pour faire fonctionner un GPU puissant. Quant aux serveurs 2U de taille normale, ils n’ont généralement de la place que pour une ou deux cartes GPU.
La présence et la puissance d’un GPU conditionnent les performances graphiques des bureaux virtuels. Un seul GPU par serveur est susceptible de fournir assez de performances graphiques pour les applications professionnelles, mais il peut ne pas être suffisant pour des utilisations plus spécialisées. Si celles-ci sont nécessaires, il faudra sans doute opter pour des serveurs non génériques. Ceux livrés dans un format 4U ou 6U peuvent embarquer au moins quatre GPU.
Trois nœuds au minimum, c’est parfois trop
La plupart des infrastructures hyperconvergées n’utilisent pas la fonction de RAID offerte par le contrôleur des disques dans chaque nœud. Elles reposent plutôt sur un dispositif logiciel de réplication entre les nœuds pour se protéger contre la perte de données en cas de défaillance d’un disque. Ce dispositif logiciel impose de déployer au moins trois nœuds avant de pouvoir lancer le moindre bureau virtuel.
Il en résulte qu’une infrastructure hyperconvergée devient rentable, à partir du moment où l’on doit exécuter le nombre de bureaux virtuels qui correspond à la quantité optimale sur trois nœuds. Autrement dit, cette configuration est potentiellement plus chère que des PC physiques s’il s’agit juste d’exécuter une douzaine de postes de travail dans un service, dans une succursale, ou depuis un point de vente.
Dans les scénarios où le nombre de bureaux virtuels est minime, il sera économiquement préférable d’opter pour un serveur capable d’exécuter un hyperviseur et accompagné d’une baie de stockage locale.
Le casse-tête de mixer des charges de travail très différentes
Il est tentant de condenser – « rationnaliser » – des bureaux virtuels et des serveurs virtuels dans le même cluster pour économiser l’espace et l’énergie du datacenter. Cependant, mixer des bureaux virtuels dont l’activité alterne les pics et les creux avec des serveurs dont le fonctionnement est plus linéaire est un vrai défi technique et économique.
Le but est que chaque type de traitements accède à du stockage suffisamment performant pour ses besoins, sans pour autant tomber dans le travers de prendre du stockage très puissant – et donc très cher – pour parer à toute éventualité.
En pratique, les sièges des entreprises ont suffisamment de traitements à exécuter pour multiplier les clusters et donc répartir physiquement les machines virtuelles selon leur usage. Quant aux succursales, même si l’espace y est précieux, la complexité d’un cluster mixte risque plus de poser problème aux personnels en place que d’apporter des solutions. Encore une fois, il est sans doute préférable d’opter à ces endroits pour des serveurs avec hyperviseur, accolés à une baie de stockage, plutôt que de vouloir à tout prix rentabiliser des infrastructures hyperconvergées d’au moins trois nœuds.
Des contraintes qui restent marginales
On le constate, ces contraintes sont liées à l’aspect matériel des infrastructures hyperconvergées. Les entreprises seront donc bien inspirées de choisir des infrastructures hyperconvergées à la carte, au sein d’offres qui leur permettent de sélectionner des nœuds avec certaines tailles et un certain nombre de processeurs comme de GPUs. Attention toutefois, car, dans ce cas, la mise au point de la solution sera nécessairement plus longue.
Mais n’oublions pas que les scénarios présentés ici sont marginaux. Dans la plupart des cas, il est peu probable que l’infrastructure hyperconvergée limite un déploiement VDI, d’autant que chaque nœud permet de croître facilement en mémoire et en performance de stockage au fur et à mesure des besoins.
Même la taille maximale d’une infrastructure hyperconvergée ne devrait pas poser de problème en VDI, car le service informatique construit généralement des clusters VDI avec des blocs de huit à seize nœuds physiques, tandis que ces solutions peuvent grimper à 32, voire 64 nœuds.