Petya Petrova - Fotolia
L’automatisation des processus digitaux ou le renouveau du BPM
L’accélération des phases de développement d'applications a fait de l'automatisation du BPM une nécessité. Apprenez-en davantage sur l'automatisation des processus numériques et sur la façon dont elle peut aider les entreprises à répondre à ce besoin.
La transition des entreprises vers le numérique a modifié la perception du BPM (Business Process Management) et des technologies associées. La raison : ces technologies de gestion des processus métier se sont d’abord confrontées à la transformation des systèmes patrimoniaux et monolithiques, puis aux phases de développements accélérées avec lesquelles le BPM entretient de plus en plus d’étroites relations.
Ce changement a d’ailleurs poussé le cabinet d'analystes Forrester à façonner le terme d'automatisation des processus digitaux pour décrire l'ensemble des capacités désormais essentielles à toute stratégie de BPM. Et selon les experts, deux technologies - l'automatisation robotique et l'intelligence artificielle - joueront un rôle crucial dans l'avenir de la gestion de processus.
Changer les attitudes à l'égard du BPM
Le terme BPM a souffert du fait que pour beaucoup, il constitue un frein à l'innovation, souligne Rob Koplowitz, analyste senior chez Forrester. Cette perception ne doit pas exister à une époque où le déploiement rapide de logiciels est devenu une priorité pour les entreprises. Forrester a donc créé une nouvelle terminologie autour du BPM. « Les applications qui orchestrent les processus internes sont de plus en plus rapidement déployées », explique l’analyste. « Forrester a adopté le terme d'automatisation numérique. »
Les experts de l'industrie vont également dans ce sens. Pour eux, il est temps que les architectes oublient cet aspect dépassé du BPM et se concentrent sur la valeur métier de l’entreprise.
« Le cloud, la SOA (architecture orientée services) ne doivent pas se reposer sur une notion de BPM, mais plutôt sur des capacités », explique à son tour William Ulrich, président de TSG, une société de conseils IT. « Il s'agit d'un consensus parmi les principaux architectes. Si vous continuez à utiliser le BPM pour mener une stratégie de cloud [ou] d’AI, vous vous dirigez dans une impasse. »
L'une de ces capacités clés est l'automatisation. L'automatisation des processus robotiques (RPA) et l'intelligence artificielle font ainsi leur entrée dans l’écosystème du BPM.
La promesse du RPA
Selon Paul Gaynor, associé chez PwC, le RPA est en train d'émerger comme une technologie forte de BPM. En fait, le RPA ressemble au screen-scraping que les développeurs utilisaient il y a quelques années, se souvient-il. « Nous sommes passés de la nature simpliste du processus à l'utilisation d'un degré plus élevé d'automatisation », ajoute-t-il.
L’intérêt pour le RPA provient notamment de la nécessité pour les entreprises de se tenir au courant des nouvelles réglementations et des mandats gouvernementaux, explique encore Paul Gaynor. Par conséquent, les entreprises cherchent à limiter l'intervention humaine et à répondre à ces exigences réglementaires. « Nous considérons l'automatisation robotique et le terme bot comme les précurseurs de l'automatisation intelligente des processus », explique-t-il.
Sur le court terme les robots sont très prometteurs, affirme l’analyste, car ils permettent aux entreprises de créer un niveau d'intégration entre les applications patrimoniales et les nouveaux services cloud.
RPA et intégration cloud
Selon lui, le cloud joue également un rôle pour accroître l'agilité, accéder et utiliser des données et pour obtenir une plus grande prévisibilité. Sa facilité d'utilisation et ses coûts y sont pour quelque chose. « Le cloud donne accès à une couche d'intelligence qui permet d’exploiter des capacités Big Data à un coût plus réaliste.»
Le RPA peut aider les entreprises à automatiser de nombreux processus en place, commente Paul Gaynor. Il peut également faciliter la mise en œuvre de modèles d'intégration qui ne sont pas toujours proposés avec les applications cloud. Nombre de processus métier consistent à apporter les bonnes réponses au bon moment, soutient-il, et le RPA peut justement aider les entreprises à obtenir ces réponses plus rapidement.
L'intelligence artificielle pilote les processus numériques
Une autre tendance qui, selon les experts de l'industrie, façonnera le marché du BPM dans les années à venir : l’AI. Cette technologie donne la possibilité aux entreprises d'automatiser davantage leurs processus métier et d'améliorer leur efficacité, souligne à son tour Jeff Kaplan, directeur général de THINK strategies, un cabinet de conseil IT.
« Ironiquement, la plus grande difficulté sera de développer et d’implémenter les bonnes solutions d'intelligence artificielle et de machine learning pour atteindre les objectifs », dit-il. « Les architectes d'entreprise seront les bons interlocuteurs pour résoudre ces problèmes et permettre à leur entreprise de capitaliser sur les dernières innovations. »
Les entreprises sont également intéressées par les nouvelles interfaces (comme la voix) pour interagir avec les processus, ajoute Rob Koplowitz de Forrester. Dans certains cas, il peut s'agir d'une question de commodité, comme mettre à jour une adresse par l'intermédiaire d'un appareil comme Alexa.
« Les cas d'utilisation les plus intéressants reposent sur de nouveaux modèles organisationnels : celui d'un commercial sur le terrain qui peut accéder à un contenu client par le biais d'une interface vocale, sans qu'il n'ait besoin d'arrêter de travailler avec ses mains sur l'écran. »
L’AI peut également être utilisée pour améliorer les processus de développement d’applications, confirme l’analyste. « Une autre réalisation autour de l’AI que nous avons décelée tourne autour de l’amélioration des performances applicatives. Par exemple, plutôt que d’utiliser de l’analytique à un processus, le système pourrait au démarrage identifier les raisons d’un incident et s’ajuster en fonction », conclut-il.