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IPaaS et gestion des API : pourquoi les entreprises ont besoin des deux
L’iPaaS et la gestion des API intègrent tous deux les applications et les données, mais il ne s’agit pas de choisir l’un ou l’autre. Voici pourquoi vous avez probablement besoin des deux, et pourquoi une phase de préparation est nécessaire.
Il y a beaucoup de choix à faire dans le domaine de l’IT, et il y a bien souvent plusieurs meilleures options. C’est le cas quand l’on compare l’iPaaS par rapport à la gestion des API. Ces technologies sont fréquemment mises en opposition, mais il est préférable de les utiliser ensemble. Les arguments visant à déterminer laquelle des deux est supérieure passent tous à côté d’une question essentielle concernant les flux de travail, que nous allons aborder ci-dessous.
Comment et pourquoi utiliser un iPaaS
Le terme « platform as a service » (PaaS) décrit une collection d’outils logiciels proposés pour normaliser certains aspects de l’hébergement et du fonctionnement du cloud. L’IPaaS en est un sous-ensemble. Souvent, il s’agit d’un framework ou d’une boîte à outils logiciels pour le cloud dédié à l’intégration d’applications et de données. L’IPaaS promet d’améliorer la fiabilité des programmes et de réduire l’effort global d’exploitation. Il peut aussi aider à diminuer le nombre d’erreurs.
La composition d’un iPaaS est toutefois loin d’être standard. L’iPaaS est-il un outil qui fonctionne dans le cloud, mais qui crée et gère des composants d’intégration qui résident sur site ? L’intégration de l’iPaaS a-t-elle lieu dans le cloud ? Certains partisans de cette plateforme n’incluent que le logiciel d’intégration, y compris la base de données et les workflows, et d’autres englobent également le développement, les techniques de déploiement, et finalement, tout. Le seul point commun réside dans le fait que l’iPaaS est un service cloud.
Comment fonctionne la gestion des API
L’API Management est l’ensemble des tâches et des outils utilisés pour créer et optimiser l’emploi des composants logiciels dont la fonctionnalité est exposée via des API publiques. Grâce à la gestion des API, vous pouvez piloter et réutiliser les composants et les ressources de données. Les API représentent donc une vaste catégorie d’actifs et, en ce sens, la gestion des API a également une portée relativement large. L’API Management est une stratégie universelle, car vous pouvez la mettre en œuvre partout où se trouvent vos interfaces de programmation, sans détourner les workflows.
Différences entre l’iPaaS et l’API Management
L’iPaaS est un framework accessible depuis le cloud qui intègre les bases de données et autres ressources (pouvant inclure des API) pour les applications qui se déploient dans le cloud, ou qui se connectent de manière simple au cloud. Le développement sur une plateforme iPaaS doit réduire l’effort d’intégration là où elle peut être appliquée. La gestion des API consiste à créer et à utiliser les composants partageables des logiciels. Les deux concepts ne sont devenus concurrents qu’en raison de la « dérive des fonctionnalités » de l’iPaaS.
Personne ne suggère que la gestion des API devrait remplacer l’iPaaS – en fait, c’est le contraire. Des définitions plus larges de l’iPaaS peuvent inclure le management des API, ou intégrer et administrer les ressources que les API représentent d’une manière différente. L’IPaaS est un concept relativement nouveau et, en tant que tel, il fait l’objet d’une grande attention et il est souvent perçu comme une solution d’avenir. L’IPaaS est le bon choix pour de nombreux utilisateurs, mais pas au détriment de l’API Management.
Pourquoi une entreprise a-t-elle besoin à la fois de l’iPaaS et de la gestion des API ?
La plupart des arguments qui définissent cette comparaison entre « iPaaS et API management » ignorent le point le plus fondamental de l’iPaaS. Les flux de travail sont rarement mentionnés dans les débats sur l’iPaaS, si ce n’est comme un élément que l’intégration à la demande pourrait cibler. Problème, l’iPaaS doit voir les workflows pour intégrer les applications et l’accès aux bases de données. Il est difficile d’intégrer quelque chose que l’on ne voit pas.
En outre, si un flux de travail n’implique pas déjà le cloud, l’utilisation de l’iPaaS pour l’intégrer créera un « passage de frontière » en matière de trafic. Outre une traversée non sans risque du firewall, la plupart des fournisseurs de clouds publics facturent les entrées/sorties du trafic.
L’adoption de l’iPaaS sans tenir compte de ces points de passage supplémentaires pourrait donc augmenter considérablement les coûts du cloud. Cela pourrait également avoir un impact sur la qualité de l’expérience des applications, car le détournement des flux de travail dans et hors du cloud, pour les intégrer, génère de la latence. Ce phénomène ne crée pas d’obstacle technique à l’utilisation complète de l’iPaaS, mais crée probablement un frein financier à l’élargissement de sa portée pour inclure toutes les ressources applicatives. Cette barrière n’existe pas avec l’API management.
Les applications qui esquivent cette difficulté de franchissement des frontières vivent entièrement dans le cloud, ou disposent de quelques flux de travail simples vers et depuis le nuage. La plupart des applications d’entreprise suivront le modèle de déploiement du cloud hybride, dans lequel les services iPaaS s’exécutent dans le même cloud que les front-end des applications. Cela ne nécessitera probablement pas de passage de frontières supplémentaires.
De plus, l’usage multicloud de l’iPaaS permet d’éviter le problème du passage aux frontières, tant que vous identifiez un « cloud d’intégration » pour l’iPaaS. Si vous établissez un endroit où tous les flux de travail traversent déjà et que vous les intégrez à cet endroit, il n’y a pas de pénalité de coût ou de performance. Ne détournez pas les workflows dans le seul but de les intégrer.
Même s’il n’y a pas un véritable obstacle financier à une dépendance totale à l’iPaaS, certaines questions de maîtrise logicielle peuvent inciter une entreprise à utiliser à la fois l’iPaaS et l’API Management plutôt que de choisir entre les deux. Une bonne stratégie de gestion des API couvre l’ensemble du cycle de vie des API et présente un cadre de développement cohérent, qui implique l’intégralité du développement et des opérations logiciels. Ce caractère inclusif encourage de nombreuses sociétés à étendre leurs stratégies iPaaS pour incorporer une plus grande partie du cycle de vie des logiciels et générer ce que certains appellent un développement « centré sur le cloud ». Cette expansion augmentera probablement la quantité de flux de travail d’intégration transfrontaliers, et donc les coûts du cloud associés.
L'IPaaS offre beaucoup de valeur aux entreprises qui privilégient l'expérience utilisateur et emploient des techniques de développement rapide pour leurs éléments front-end hébergés dans le cloud. L’IPaaS est également utile pour intégrer les éléments du workflow du cloud qui passent dans le data center. Ces raisons sont plus que suffisantes pour justifier l’évaluation d’un iPaaS.
Les solutions de gestion des API, même si certains les estiment dépassées par rapport à l’iPaaS, sont bénéfiques partout où une entreprise emploie ou génère des API, localement ou dans le cloud. L’idée de remplacer le management des API par l’iPaaS est loin d’être une évidence. Vous avez absolument besoin de l’API Management, et c’est d’autant plus vrai que vos applications sont de plus en plus composites. Complétez-la avec de l’iPaaS lorsque cela s’avère judicieux, mais considérez que les API sont les actifs les plus précieux de votre organisation.