DevOps : une clé pour l’automatisation des processus et le BPM Low Code
Le BPM Low Code et les nouveaux outils d'automatisation des processus favorisent certes le développement d'applications centrées sur le métier. Mais sans BPM et une gestion rigoureuse de DevOps, l'automatisation pourrait bien mener au chaos.
Une fois associés à DevOps, les outils Low Code ont facilité le développement d’applications centrées sur les processus. Ils ouvrent maintenant la voie à l’automatisation de ces mêmes processus. Créé pour réduire l'intervention manuelle dans la mise en œuvre des processus dans les entreprises, le BPM (Business Process Management) a bien automatisé les tâches qui nécessitait une intervention « à la main » Cependant, le déploiement de ce logiciel n'était pas, quant à lui, une affaire automatisée. Jusqu'à récemment.
Au cours d'un projet de BPM il y a dix ans, Reshma Nagrani, un Scrum master, s'est appuyé sur des outils codés en dur. Il était difficile de modifier le logiciel existant, mais le projet devait être personnalisé. Il n'était pas facile de trouver les compétences pour effectuer ces travaux de personnalisation.
Aujourd'hui, les anciennes suites BPM (BPMS) sont plus robustes que jamais, sont personnalisables et centrées sur le client. Les nouveaux outils de BPM Low Code sont si simples que les métiers non informaticiens peuvent y développer des applications. Mais cela ne veut pas dire nécessairement que ces entreprises n'aient pas besoin de développeurs et de gestionnaires de processus. En effet, leur rôle au sein des équipes DevOps et de projets d'automatisation des processus (DPA – Digital Process Automation) demeure critique.
Les utilisateurs avertis pilotent l'évolution du BPM
Ces progrès, en matière de méthodes de développement, sont amenés par les utilisateurs, eux-mêmes, de ces processus qui connaissent bien l'informatique.
« Les utilisateurs ont besoin de logiciels pour faire plus en moins de temps, et ils le veulent immédiatement », explique Reshma Nagrani, aujourd’hui directeur chez Agile for Growth, une société de formation et de conseil basée en Inde. La demande des utilisateurs a poussé les fournisseurs d’outils de BPM et les développeurs à changer leurs pratiques : d’une approche « vous utilisez ce que nous construisons », nous sommes passés à une ère « nous allons co-créer des applications avec vous », soutient-elle.
Cette proximité des clients a conduit à la création d'outils de BPM Low Code et, plus récemment, d'outils de DPA. Une classe évolutive d'outils BizDevOps est aujourd’hui utilisée pour automatiser la conception et la construction, puis pour exécuter du code.
« Les suites BPM ont évolué pour devenir des outils de développement de processus plus simples et centrés sur les métiers », commente Carl Lehmann, analyste principal chez 451 Research.
Aujourd'hui, ces outils qui suivent le mouvement DevOps ont simplifié l’agrégation visuelle des workflows, leur test, leur conversion en code exécutable, et leur exploitation dans l'environnement BPM.
Du BPMS à l'automatisation des processus
Aux capacités traditionnelles du BPMS (case management, conformité, modélisation, gestion des données), les outils d’automatisation de processus ont apporté des éléments aujourd’hui essentiels : des capacités de développement automatisé de type No Code / Low Code, une expérience utilisateur léché et de l’AI. Cependant, le DPA va au-delà de la gestion des processus. Il supporte également des outils d’intégration et d'automatisation pour numériser toutes les fonctions de l'entreprise.
Ces outils favorisent la collaboration et la participation des métiers lors des développements de processus. « Ils mettent l'accent sur l'expérience utilisateur, et ils se concentrent sur l'innovation au rythme de ce que veulent les consommateurs », souligne Rob Koplowitz, analyste principal chez Forrester Research.
Parmi la pléthore de fournisseurs d’outils d’automatisation de processus suivis par Forrester figurent Appian, Bizagi, DST Systems, IBM, K2, Newgen Software, Nintex, Oracle, Pegasystems, Software AG, Tibco Software – pour les principaux.
BPM : plusieurs catégories de processus
Rob Koplowitz classe aujourd'hui les logiciels de BPM en deux catégories :
- Des processus « profonds » qui s’apparentent aux processus traditionnels, complexes et de longue durée. Ils sont critiques pour les workflows métiers et nécessitent un développement et une gestion orchestrée par des pros de DevOps.
- Des processus « étendus » qui ressemblent davantage à des applications Low Code et sont largement adaptés au développement de logiciels qui codifient les processus manuels.
Parce que les processus étendus sont des processus plus simples, les développeurs et les métiers peuvent les construire rapidement, en fonction de leurs besoins. En conséquence, les portefeuilles applications centrées sur les processus se sont multipliés par deux ou plus dans les entreprises, confirme Carl Lehmann de 451 Research.
DevOps en chef de file
Les équipes de DevOps ont la responsabilité de gérer les activités de développement. Il doit y avoir des contrôles stricts sur les données ainsi que sur les applications développées par les métiers afin que leurs activités n'interrompent ou ne perturbent pas les autres systèmes et les autres processus de l'entreprise.
« Nous devons bâtir une fine frontière entre contrôle et chaos », souligne Rob Koplowitz. « Si les utilisateurs métier doivent être habilités, ils doivent aussi suivre des objectifs organisationnels communs avec une bonne gouvernance, des garde-fous et une gestion du changement.
Pour Carl Lehmann, une plateforme DPA peut être vue comme un feu de camp autour duquel métiers et IT peuvent se rassembler. Un DPA permet aux utilisateurs métiers de faire ce qu'ils ont besoin de faire sans avoir besoin constamment de l’IT, tant qu'ils respectent les limites de DevOps. Les développeurs ont de leur côté plus de temps pour innover.