DaaS : un marché qui doit encore mûrir
Le poste de travail en mode service convertit doucement les entreprises, d’abord de petite et moyenne taille. Mais également les plus grandes, pour des cas d’usage bien précis.
Bien qu’émergent, le poste de travail en mode service semble être une réalité. Selon une note d’information de Gartner à l’intention de ses clients, les petites entreprises semblent se positionner à l’avant-garde, suivies par les entreprises de taille intermédiaire. Leurs grandes sœurs l’adoptent aussi, mais par saupoudrage, misant sur des cas d’usage spécifiques.
Toutefois, pour les analystes du cabinet, le DaaS s’oriente vers l’abîme de la désillusion. Comprendre : de nombreux défis persistent en matière de « coûts, performances, sécurité », notamment. C’est sans compter avec des entreprises susceptibles de rechigner à renoncer à des investissements existants, par exemple dans leurs outils d’administration. Alors Gartner dresse un état des lieux sans concession : « l’adoption du DaaS reste significativement inférieure à celle du VDI ».
Une approche service qui reste à ajuster
Mais le DaaS n’en a pas moins de quoi convaincre pour plusieurs cas d’usage précis : démonstrateurs et systèmes de test ; accueil d’employés temporaires, de sous-traitants ou de tiers ; environnement de travail secondaire dans le cadre d’un plan de continuité de l’activité ; accélération de l’intégration en phase de fusion/acquisition ; et enfin provisionnement de nouvelles succursales.
De fait, le DaaS se prête bien à de multiples modèles de propriété et de mise à disposition des terminaux physiques : tablettes, smartphones, PC sous Windows, Linux et macOS sont supportés. Le tout pour donner accès à des environnements de travail sous Windows 7 à 10, mais aussi Windows Server 2008 à 2016, ainsi que Linux.
Mais certains acteurs peinent encore à tailler leurs offres de sorte à les rendre attractives pour tous ces cas d’usage. Ainsi, Gartner note que Dizzion, Evolve IP, et MTM Technologies demandent une durée d’engagement minimale de 12 mois. Pour un minimum de 25 à 50 utilisateurs selon les fournisseurs. VMware n’est pas véritablement mieux placé avec un minimum de 50 utilisateurs – même si la durée minimale d’engagement n’est que d’un mois.
OVH se contente d’un minimum d’un utilisateur et d’un mois d’engagement. AWS s’avère encore plus flexible, avec un minimum d’un utilisateur, mais aucune durée d’engagement.
Un coût susceptible d’être encore rédhibitoire
Les tarifs ne sont pas encore négligeables. Pour un environnement serveur partagé, il faut compter entre 10 et 30 $ par mois, généralement pour des sessions non persistantes, précise Gartner. Avec un environnement serveur dédié, le prix passe de 20 à 40 $ par mois et par utilisateur. Et pour un environnement poste de travail, il faut compter entre 25 et 50 $ par mois et par utilisateur – hors licence du système d’exploitation client.
Le coût s’avère encore plus élevé dès lors que l’on souhaite disposer d’un GPU virtualisé. Là, il faut compter de 60 à 600 $ par mois et par utilisateur, selon les chiffres du cabinet. Ce dernier précise que « la fourchette est large en raison de la possibilité de partager un GPU sur plusieurs sessions utilisateurs », ainsi que les modèles à GPU dédié.
Les analystes de Gartner soulignent en outre que les engagements de niveau de service « peuvent augmenter les coûts significativement ». D’autres éléments – « adjacents que le fournisseur ne considère pas comme relevant de son offre DaaS » – peuvent encore venir gonfler la facture. Et cela vaut notamment pour le stockage lié à un poste persistant ou aux données des utilisateurs.