Comment migrer une machine virtuelle vers le cloud
Déplacer simplement l’image disque d’une machine virtuelle du datacenter vers le cloud ne fonctionnera pas. Il faut faire des paramétrages au sein des VMs et utiliser des outils pour les convertir.
Il ne faut jamais se précipiter pour migrer des VMs en cloud. Des configurations, des paramètres et des outils appropriés sont nécessaires. Pour commencer, vous ne pouvez pas – et ne devriez jamais – migrer une VM d’un serveur local vers un cloud pendant que la VM est en cours de fonctionnement.
Ensuite, le processus de prémigration peut être long et varier en fonction du système d’exploitation sous-jacent et des préférences du fournisseur de cloud cible. Il est difficile de détailler toutes les étapes possibles, mais un exemple de préparation d’une VM fonctionnant sous Windows Server et destinée à une instance de Google Compute Engine peut mettre en évidence certaines des étapes courantes.
Des préparatifs dans la VM elle-même pour GCP
Un préparatif classique pour la migration d’une VM dans le cloud est l’activation du protocole de bureau à distance (RDP) sur la VM. Il permet aux systèmes locaux de se connecter à l’instance une fois la migration terminée.
Vous pouvez activer des ressources de support de dépannage supplémentaires, telles que la commande bootcfg/ems pour fournir une aide au dépannage si l’instance refuse de démarrer après la migration vers le cloud. Vous pouvez également ajouter l’option SOS à vos paramètres de démarrage, comme bootcfg/addsw/so, qui affiche les pilotes au fur et à mesure de leur chargement. Cela permet d’identifier les pilotes en difficulté une fois la migration terminée.
Prenez en compte l’intégrité administrative de la VM Windows Server. Par exemple, assurez-vous que la VM possède tous les comptes d’administrateur local dont elle a besoin et ajoutez ou mettez à jour tout compte important sur la VM avant de procéder à la migration. À ce stade, vous pouvez exécuter la migration manuellement ou utiliser un outil pour automatiser le processus.
Des préparatifs dans la VM elle-même pour AWS
De nombreux préparatifs sont similaires lors de la préparation d’une VM pour une instance de calcul AWS, mais les recommandations d’AWS sont plus précises. Par exemple, AWS recommande d’activer RDP pour les machines virtuelles Windows, ou Secure Shell (SSH) pour les machines virtuelles Linux, en veillant à autoriser l’accès RDP et SSH à travers le pare-feu.
AWS suggère de configurer et de sécuriser les mots de passe pour tous les comptes d’utilisateurs et de désactiver les fonctions de connexion automatique pour une VM Windows. AWS suggère également de désinstaller les outils inutiles qui pourraient entrer en conflit avec les ressources AWS. Citons par exemple les outils propres à VMware.
Ensuite, déconnectez tous les lecteurs physiques ou virtuels sur lesquels la VM pourrait s’appuyer localement, tels que les CD-ROM ou les lecteurs flash. Sinon, la VM continuera à rechercher ces ressources et à provoquer des erreurs.
AWS recommande par ailleurs d’utiliser un adressage IP dynamique via DHCP, plutôt qu’un adressage IP statique. Cela permet au cloud d’attribuer des adresses IP une fois la migration terminée. Les VM Linux doivent également utiliser un gestionnaire de boot – comme Grand Unified Bootloader (GRUB) ou GRUB 2 – ainsi qu’un système de fichiers compatible, comme ext2, ext3, ext4, btrfs, jfs ou xfs.
La migration avec des outils
À ce stade, vous devez arrêter la VM et l’exporter vers un format d’image approprié pour migrer vers le cloud.
Si vous cherchez à transférer des VM vers des instances AWS Elastic Compute Cloud, il faudra installer les outils en ligne de commande EC2 sur le système local qui accède aux images des VMs. La commande ec2-import-instance, au premier chef, vous permet de spécifier le nom de l’image de la VM, son format, le type d’instance cible souhaité, l’instance de stockage cible et d’autres paramètres. Vous pouvez ensuite vérifier l’état de l’importation en utilisant la commande ec2-describe-conversion-tasks, qui indique le statut de l’importation comme étant active, annulée ou terminée. Si l’importation échoue pour une raison quelconque, vous pouvez déterminer le problème, le corriger et réessayer l’importation en cloud public.
Les utilisateurs de la Google Cloud Platform peuvent choisir d’utiliser un outil de flux comme Daisy, qui peut créer des images d’OS invités pour GCP, importer des disques physiques ou virtuels dans les instances du moteur de calcul de Google, déployer des environnements GCE et effectuer des tests dans GCE.
Ne vous précipitez pas
Une fois l’importation en cloud terminée, l’image de la VM résidera dans une instance de stockage, comme Amazon Simple Storage Service (S3). Vous pouvez alors vous connecter à la console de gestion habituelle du fournisseur de cloud, localiser et sélectionner l’instance importée et démarrer cette instance. Après le démarrage de l’instance, vous pouvez la connecter à d’autres composants, la tester et la vérifier et supprimer l’image importée du stockage, ce qui élimine le coût du stockage d’image en cours.
Il est parfois préférable de migrer les applications au coup par coup. Dans ce processus, vous commencerez par migrer certains composants ou ressources vers le cloud, comme les données de base, puis vous migrerez systématiquement d’autres composants ou dépendances au fil du temps, comme des bases de données supplémentaires ou d’autres logiciels périphériques. Cela garantit que l’application globale continue de fonctionner correctement à chaque étape du processus.
Vous pouvez également réorganiser fondamentalement vos applications dans une forme native du cloud, comme une architecture dite de microservices basée sur des conteneurs, et les concevoir pour fonctionner expressément en cloud plutôt que sur un datacenter local. Toutefois, cet effort est long et les entreprises réservent généralement les initiatives d’applications orientées cloud aux nouveaux projets ; la refonte des applications existantes, quoique plébiscitée par les fournisseurs, reste rare.