Cloud hybride : comment choisir entre AWS et Azure depuis VMware ?
La majorité des entreprises qui ont virtualisé leur datacenter grâce aux outils de VMware peuvent étendre leur environnement vers AWS ou vers Azure. Voici comment les comparer.
Bien que le sujet du cloud hybride occupe les discussions depuis plusieurs années, ce n’est que récemment que les projets d’intégration entre une informatique sur site et des infrastructures en ligne se sont concrétisés. VMware vSphere, qui domine le marché des suites de virtualisation, est naturellement la solution qui fédère le plus d’utilisateurs désireux de basculer en cloud hybride.
Si l’éditeur avait un temps pensé lancer lui-même une activité de cloud public pour simplifier la technique de l’hybridation, le marché l’a finalement incité à collaborer activement avec les acteurs en place. Il en est ressorti à date deux offres : VMware Cloud on AWS, qui existe depuis 2017 et dispose d’un outillage étoffé, ainsi qu’Azure VMware Solutions, arrivées en avril dernier et qui reposent sur l’outillage de CloudSimple.
Précisons que Google, le troisième grand acteur du cloud public, a racheté les outils CloudSimple en novembre 2019 dans le but de reproduire sur son cloud GCP l’offre de cloud hybride entre VMware et Azure. À la date d’écriture de cet article, cette offre n’est cependant par encore disponible. Précisons toutefois que Google s’est engagé à laisser les outils CloudSimple fonctionner avec Azure.
Les entreprises ont donc aujourd’hui le choix d’étendre leur IT virtualisée sur site vers les ressources en ligne d’Amazon AWS ou de Microsoft Azure. Dans cet article, nous comparerons les caractéristiques des deux offres et indiquerons laquelle est plus appropriée dans quels scénarios.
Comparaison des services
D’un point de vue technique, les deux offres reposent sur la même pile technologique pour implémenter en cloud public l’architecture d’un cloud privé VMware. Elles utilisent vSphere (serveurs), NSX (réseau) et vSAN (stockage), afin d’offrir exactement les mêmes services d’administration, lesquels sont définis par Cloud Foundation, la technologie dite de SDDC (Software-Defined DataCenter) de VMware.
Comme on peut le voir dans le tableau suivant, les différences se font surtout sur la quantité de régions disponibles – AWS étant possible en France et Azure à l’échelle européenne –, le fait qu’il faille ajouter soi-même des licences vRealize et SRM avec Azure, ou encore la technologie de liaison WAN entre le site et le cloud – AWS Direct Connect dans un cas et Azure ExpressRoute, dans l’autre.
Comparaison du support et du prix
Les deux services divergent en revanche significativement dans leur support et leur commercialisation. Toute l’infrastructure AWS sur laquelle repose VMware Cloud on AWS est gérée et facturée par VMware. À l’inverse, Azure VMware Cloud Solutions est présenté comme un service Azure, géré et facturé par Microsoft. En clair, la relation fournisseur se fait avec VMware dans le cas d’AWS et avec Microsoft dans le cas d’Azure.
VMware Cloud on AWS est facturé par capacité de nœud par heure, selon le barème en dollars suivant :
Azure VMware Cloud Solutions est quant à lui facturé par capacité de nœud par heure, selon le barème en dollars suivant :
On notera que les machines virtuelles i3.metal chez AWS et CS36 chez Azure proposent toutes les deux 36 cœurs et 512 Go de RAM, mais que celle d’Azure coûte généralement 10 % plus cher.
Scénarios d’usage
Les deux services sont conçus pour les entreprises qui ont standardisé leurs infrastructures internes sur les technologies de virtualisation de calcul, de stockage, de réseau de VMware, ainsi que sur ses outils d’administration. De fait, ils sont censés tous les deux servir à :
– migrer des traitements en cloud,
– étendre le centre de données avec des ressources en cloud débrayables à la demande
– offrir des bureaux distants en VDI, pour peu que les utilisateurs soient reliés avec la bande passante suffisante,
– établir un plan de reprise d’activité en se servant du cloud comme site de secours en cas d’incident sur le site de production,
– exécuter des applications de nouvelle génération, dites cloud-natives, capables aussi bien de se connecter aux services en ligne qu’utiliser des bases de données historiques.
En tenant compte des similarités entre les deux offres, les points de comparaison sont donc les suivants :
– Les relations existantes entre l’entreprise et chacun de ses fournisseurs, y compris la consommation de ressources AWS ou Azure, qui peuvent impliquer des tarifs préférentiels. Il faut par exemple savoir que l’utilisation du service CloudSimple sur Azure peut déclencher des réductions sur le coût des licences Windows Server qu’une entreprise utilise déjà via le contrat Azure Hybrid Benefits.
– Le fait de négocier le mode facturation et le type de support directement avec VMware en tant que fournisseur, dans le cas de VMware Cloud on AWS, ou plus indirectement avec Microsoft en tant que prestataire, dans le cas d’Azure VMware Solutions.
– Le type de stockage nécessaire : si les deux offres permettent d’accéder à des ressources tierces partagées pour servir les applications modernes, seul AWS donne aux bases de données historiques l’accès à des nœuds de stockage vSAN très capacitifs.