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Cinq questions clés à poser sur le stockage à la consommation
Cet article passe en revue les sujets à discuter avec les fournisseurs de stockage qui facturent à la consommation : quid des coûts de base et de l’élasticité, de la mesure de l’utilisation, des possibilités de mise à niveau ?
Les entreprises doivent depuis longtemps trouver un équilibre entre les dépenses d’investissement et les dépenses opérationnelles (capex/opex). Le stockage ne fait pas exception. Au cours de la dernière décennie, le volume de données stockées a fortement augmenté – et continue de le faire. Les chercheurs de Statista prévoient un taux de croissance annuel moyen de 42 % entre 2020 et 2022.
Mais il reste difficile de prévoir exactement la quantité de stockage dont une entreprise a besoin. « Les entreprises doivent trouver un équilibre entre le coût à l’unité et la quantité totale de stockage nécessaire », explique Naveen Chhabra, analyste spécialisé dans le stockage des données chez Forrester. « Les directeurs informatiques doivent quant à eux trouver un juste milieu entre ce dont ils ont besoin aujourd’hui et ce dont ils auront besoin dans les deux ou trois prochaines années. »
Selon lui, les entreprises risquent de se retrouver avec des équipements surdimensionnés et sous-utilisés, ou d’investir trop peu dans la capacité de stockage, ce qui rendrait plus difficile le déploiement de nouvelles applications. Cette situation a alimenté l’essor des modèles d’approvisionnement en stockage de type « as-a-service » et « à la consommation ».
Les grands fournisseurs de cloud computing – Amazon Web Services (AWS), Google Cloud Platform (GCP) et Microsoft Azure – proposent des modèles de paiement à l’usage. Et le marché au sens large a suivi le mouvement en introduisant des offres par abonnement et des prix basés sur la consommation à la fois pour le matériel sur site, le cloud computing et le stockage hybride.
Les services proposés couvrent un large éventail de capacités, de coûts et de performances. Dans cet article, nous présentons quelques-unes des questions les plus importantes que les acheteurs de stockage devraient poser aux fournisseurs.
1/ Quel est le modèle de paiement, et y a-t-il un engagement de base ?
Les modèles classiques d’achat de stockage, y compris l’achat pur et simple de matériel, le leasing et d’autres modes de financement, sont désormais complétés par une série de modèles de paiement à l’utilisation ou à l’abonnement.
Ces modèles vont de la tarification au gigaoctet (Go) pour les offres « as-a-service » aux abonnements fixes, généralement basés sur une durée d’un, deux ou trois ans.
Le stockage standard S3 d’AWS, par exemple, coûte 0,024 USD par gigaoctet, par mois. Ce niveau s’applique aux premiers 50 To, puis tombe à 0,023 USD par gigaoctet. Amazon ainsi que ses concurrents du cloud public proposent aussi une gamme de prix pour l’archivage à long terme et pour des applications spécifiques.
Le stockage en cloud offre la tarification la plus granulaire. Les abonnements, en revanche, permettent aux entreprises de planifier à l’avance leurs coûts de stockage. En général, il y a un engagement de base – une quantité fixe de stockage que l’organisation paie – et une capacité « tampon » qui est facturée en fonction de son utilisation.
Cela donne aux DSI la flexibilité nécessaire pour faire face aux futures demandes de stockage ou aux pics d’activité inattendus, sans surinvestir, surtout les premières années. Apex Flex on Demand de Dell EMC, par exemple, définit une « capacité engagée » et une capacité « tampon » pour une utilisation future probable. IBM, pour sa part, fournit une capacité de stockage physique par le biais du surprovisionnement, mais ne facture aux clients que le stockage qu’ils utilisent.
Les fournisseurs travaillent généralement avec leurs clients pour calculer la capacité de base et la capacité tampon. Cela implique une certaine dose de négociation.
2/ Comment mesurer et payer le stockage ?
Les fournisseurs qui proposent le stockage en tant que service utilisent des outils de monitoring pour calculer la consommation. Ce point est essentiel, car le constructeur est susceptible d’installer plus de stockage que ce que le client paie réellement, afin de fournir une capacité d’élasticité et une solution de mise à niveau sans difficulté. Le suivi de l’utilisation permet également d’aligner la fourniture du stockage sur l’utilisation réelle, en déplaçant certaines données vers le cloud, par exemple, ou en déplaçant des fichiers vers un stockage ou un archivage moins coûteux, plus résilient.
La plupart des fournisseurs calculent une moyenne de l’utilisation, puis facturent mensuellement ou trimestriellement. IBM mesure l’utilisation quotidienne et fait la moyenne sur un mois. Dell EMC calcule les moyennes quotidiennes et les utilise pour établir une moyenne mensuelle. HPE, pour sa part, déclare qu’il utilise un modèle de paiement à l’utilisation avec GreenLake, et souligne également qu’il propose une tarification basée sur la consommation depuis 2006.
Les DSI devront étudier comment les modèles de facturation affectent la tarification. Ils devront prêter une attention particulière au dépassement probable dans le temps, car c’est là que les coûts peuvent s’additionner. « Si vous n’utilisez le stockage que pendant cinq minutes, est-ce que cela compte et quelle est la granularité de la tarification si vous dépassez votre capacité engagée ? » s’interroge Naveen Chhabra de Forrester.
3/ Puis-je effectuer une mise à niveau et y a-t-il un engagement minimum ?
L’attrait du stockage par abonnement, du stockage en cloud et du stockage hybride réside en partie dans le fait qu’ils permettent des mises à niveau sans avoir à remplacer le matériel. Dans le cloud, il suffit d’augmenter la capacité.
Pour les systèmes hybrides et sur site, les modalités de mise à niveau dépendent du fournisseur. Le stockage peut être surdimensionné dès le départ, mis à niveau dans le cadre du plan, ou combiné avec la capacité du cloud à court terme ou tout au long du contrat.
Hitachi Vantara, par exemple, propose deux modèles de stockage de type cloud, par le biais de son utilitaire de consommation EverFlex et de son offre Storage as a Service. IBM déclare fournir trois ans de capacité dès le début d’un contrat, mais ne la facture que lorsqu’elle est utilisée. NetApp, qui propose un large éventail de modèles de paiement, permet aux clients de hiérarchiser les données vers un stockage sur site ou dans le cloud public.
La plupart des abonnements au stockage en tant que service ont une durée minimale d’un an, des contrats de 24 et 36 mois étant également disponibles. Selon M. Chhabra de Forrester, cela correspond aux cycles de mise à niveau de la plupart des DSI.
Il est possible de conclure des contrats plus longs, mais il est plus difficile de prévoir l’utilisation au-delà de trois ans et, dans le cas d’une utilisation très stable, la balance pourrait pencher en faveur des dépenses d’investissement.
4/ Quels autres frais doivent être pris en compte, et qu’en est-il des accords de niveau de service ?
Les fournisseurs de stockage en cloud facturent généralement un tarif par gigaoctet pour les données présentes sur leurs systèmes, puis facturent des frais de sortie lorsque les clients retirent des données du cloud. Les frais de téléchargement de données sont moins courants. Les fournisseurs de cloud computing peuvent également facturer des frais distincts pour la surveillance et d’autres outils.
Pour les modèles basés sur l’abonnement, là encore, le diable se cache dans les détails. Le prix inclut-il le système d’exploitation de base (OS) et le support, ou seulement le matériel ? Les outils de surveillance orientés client font-ils partie de l’offre groupée ou l’équipe informatique doit-elle obtenir une licence séparée ?
Pour les modèles de cloud hybride, les DSI doivent également vérifier les frais d’entrée et de sortie, ainsi que tous les autres frais de connexion des systèmes locaux et du cloud. Si un outil de surveillance unique n’est pas disponible ou si une entreprise souhaite prendre en charge les offres de plusieurs fournisseurs, elle devra prévoir un logiciel de gestion du stockage tiers et robuste.
Les acheteurs doivent examiner de près les accords de niveau de service (SLA) et les conditions contractuelles des fournisseurs. Ces accords sont-ils acceptables, notamment en ce qui concerne la disponibilité ? Dans quel délai une panne matérielle sera-t-elle réparée ? Les accords de niveau de service couvriront également des domaines tels que les correctifs de sécurité et les pénalités en cas de panne.
5/ Comment l’offre s’intègre-t-elle dans l’écosystème plus large, y compris le cloud hybride ?
Les DSI doivent également examiner minutieusement le degré de pérennité d’un contrat de stockage.
Bien que l’avantage du stockage en tant que service réside dans la suppression du lien avec les dépenses d’investissement et la possession de matériel, un contrat inflexible peut limiter la capacité de l’entreprise à utiliser les nouvelles technologies, qui vont du stockage SDS aux systèmes les plus performants, et surtout le cloud.
La possibilité de hiérarchiser le stockage vers et depuis le cloud offre des avantages considérables en termes de planification de la capacité, de redondance et de coût. Bien que les fournisseurs se soient lancé dans le stockage en tant que service, en partie pour défendre leur marché contre les hyperscalers du cloud, leur véritable avantage est de pouvoir offrir une technologie hybride et le meilleur des deux mondes.
Les DSI doivent s’assurer que les offres de stockage par abonnement et par consommation exploitent cette flexibilité plutôt que de les verrouiller.