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Blockchain : comment éviter les 7 erreurs majeures qui font échouer les projets (Gartner)
Selon le Gartner, la majorité des projets de blockchain échouent. Voici sept précieux conseils du cabinet d'analystes pour, au contraire, les réussir.
Selon l'étude du cabinet Gartner « CIO Agenda Survey 2019 », la majorité des projets blockchain ne dépasseraient pas la phase d'expérimentation. Pour mener à bien un tel projet, il est donc nécessaire de comprendre les causes profondes de ces échecs.
Le cabinet d'analystes a identifié sept erreurs courantes et explique comment les éviter.
Erreur 1 : Une mauvaise compréhension et/ou faire une mauvaise utilisation de la blockchain
Pour Gartner, la majorité des projets blockchain visent uniquement à enregistrer des données via un registre distribué (DLT pour Digital Legder Technology). Ce faisant, ils laissent de côté des caractéristiques clés de la blockchain, comme le consensus décentralisé, la tokenisation ou les Smart Contracts.
« Les DLT sont un composant central de la blockchain, mais ils ne sont pas toute la blockchain », rappelle fort justement l'analyste Alan Leong. « Le fait que les organisations utilisent si peu fréquemment l'ensemble des fonctionnalités de la blockchain pose la question de savoir si elles en ont vraiment besoin ».
L'analyste estime qu'il est légitime de commencer par un DLT. « Mais la priorité des DSI devrait être de clarifier les cas d'utilisation pour une blockchain dans son ensemble et passer ainsi à des projets qui utilisent également des composants autres que le seul registre distribué ».
Erreur 2 : Supposer que la technologie est prête pour la production
Le marché de la blockchain est pléthorique, mais il se compose d'offres fragmentées. Certaines mettent l'accent sur la confidentialité, d'autres sur la tokenisation, etc.
Bien que très différentes, la plupart ont - pour Gartner - un point commun : à quelques exceptions prêtes, elles ne sont pas matures pour une mise en production à grande échelle.
Cette situation changera avec le temps. Mais en attendant, Gartner conseille aux DSI de surveiller l'évolution des capacités et des fonctionnalités et d'adapter le calendrier de leur projet en conséquence.
Erreur 3 : Confondre un protocole avec une solution métier
La blockchain est une fondation. Il ne s'agit pas d'une application.
Pour devenir une application, vous devrez lui ajouter une interface utilisateur, une logique métier, des mécanismes de persistance des données et d'interopérabilité.
« Lorsqu'on parle blockchain, on suppose implicitement qu'il ne faut pas grand chose pour faire de cette fondation technologique une solution applicative complète. C'est totalement faux. Il est utile de considérer la blockchain comme un protocole qui permet d'effectuer certaines tâches au sein d'une application plus large. Personne ne considérerait par exemple qu'un protocole peut être la seule et unique base d'un système de commerce électronique complet ou d'un réseau social », conseille Alan Leong.
Erreur 4 : Voir la blockchain uniquement comme une base de données ou comme un mécanisme de stockage
La blockchain a été conçu pour fournir un enregistrement fiable, non modifiable (inaltérable ou immutable) et au final digne de confiance d'événements (à la base des transactions) entre des parties qui ne se font pas confiance entre elles. Les avantages de ce modèle se font néanmoins au détriment des capacités de gestion classique des bases de données.
Dans sa forme actuelle en tout cas, la blockchain n'implémente pas le modèle CRUD (« créer, lire, mettre à jour, supprimer ») que l'on trouve dans les bases classiques. Seuls « créer » et « lire » sont supportés.
Conséquence, pour Alan Leong, « les DSI doivent évaluer les besoins en matière de gestion des données du projet. Une solution plus conventionnelle pourrait être la meilleure option dans certains cas ».
Erreur 5 : Supposer que l'interopérabilité existe
Bien que certains éditeurs en parlent, il est difficile d'envisager l'interopérabilité entre blockchains alors que la plupart d'entre elles (et leurs protocoles sous-jacents) sont encore en cours de développement.
Les organisations devraient considérer l'interopérabilité comme un pur argument marketing. « Ne choisissez jamais une blockchain avec l'espoir qu'elle sera interopérable avec la technologie de l'année prochaine et / ou d'un autre éditeur », avertit Alan Leong.
Erreur 6 : Supposer que la technologie des Smart Contracts est un problème résolu
Les Smart Contracts sont peut-être l'aspect le plus puissant de la blockchain. Ils donnent en effet un comportement dynamique aux transactions.
Conceptuellement, les Smart Contracts peuvent être compris comme des procédures stockées dans la blockchain qui sont associées à des enregistrements de transactions spécifiques. Mais contrairement à une procédure stockée dans un système centralisé, tous les nœuds du réseau peer-to-peer stockent et exécutent ces Smart Contracts, ce qui entraîne des problèmes d'évolutivité et de gestion qui n'ont pas encore été entièrement résolus.
Pour Gartner, les DSI ne devraient pas planifier une adoption trop rapide et trop large des Smart Contracts, mais au contraire mener de petites expérimentations. Pour le cabinet d'analystes, ce domaine de la blockchain continuera de mûrir encore deux ou trois ans.
Erreur 7 : Ignorer les questions de gouvernance
Bien que les questions de gouvernance dans les blockchains privées (ou de consortium) soient généralement traitées par le propriétaire de blockchain, la situation est différente avec les blockchains publiques.
« La gouvernance dans les blockchains publiques - comme Ethereum ou Bitcoin - est principalement abordé sous l'angle technique. Les comportements humains sont rarement abordés », constate Alan Leong. « Les DSI doivent être conscients du risque que les questions de gouvernance peuvent poser pour le succès de leur projet. Les grandes organisations, en particulier, devraient songer à se joindre à des consortiums ou à en former pour aider à définir des modèles de gouvernance y compris dans le cadre de l'utilisation de la blockchain publique ».