Bien comprendre comment les Blockchains fonctionnent
Comprendre les bases des Blockchains, leur diversité (livre comptable distribué et Smart Contracts, Blockchains privées et publiques) et les règles communes d’implémentation est la première qui doit permettre aux DSI de tirer parti de cette technologie naissante.
Une Blockchain est un grand livre comptable distribué qui utilise des technologies de chiffrement pour stocker, de manière permanente et infalsifiable, des enregistrements de données de transactions. La donnée est stockée via un réseau « peer-to-peer » (directement entre les membres du réseau donc) et utilise un principe de « consensus » entre les utilisateurs pour valider chaque transaction.
Parmi leurs avantages escomptés, les Blockchains promettent d’éliminer, ou en tout cas de diminuer, les délais et les coûts des transactions. En premier lieu dans les services financiers du fait qu’ils éliminent le besoin de recourir à une autorité centrale (dite « de confiance »), comme par exemple une chambre de compensation.
Mais si la Blokchain est connue pour être le système derrière les crypto-monnaies – comme Bitcoin – elle est aujourd’hui envisagée indépendamment de celles-ci (paiement mobile, cadastre ou exécution de conditions contractuelles par exemple).
Comment ça marche ?
Pour bien appréhender la manière dont une entreprise peut tirer parti des Blockchains, un DSI doit d’abord comprendre comment une « unité de valeur » (monnaie ou donnée) transite d’une entité A (individu ou entreprise) vers une entité B lors d’une transaction qui utilise cette technologie.
Un dessin valant mieux qu’un long discours, voici une infographie qui résume la chose :
Comment implémenter des Blockchains ?
Les services financiers sont les plus directement intéressés par la Blockchain, donc. Mais bien d’autres industries peuvent en tirer des bénéfices conséquents.
Par exemple, aux Etats-Unis, le National Institute of Standards and Technology (une agence du Département du Commerce, dont une des missions et d’explorer la manière dont l’IT peut créer de la croissance) a identifié lors d’un « Blockchain Challenge » pas moins de 70 manières d’exploiter les Blockchains dans le domaine de la santé.
Mais peu importe le secteur ou l’industrie. Et peu importe l’objectif visé – réduction de coûts ou meilleure efficacité des process existants – une méthodologie rigoureuse est nécessaire.
Jeff Garzik - co-fondateur de Bloq, société spécialiste des Blockchains - recommande aux DSI d’établir un plan d’attaque en 4 parties, quasiment communes à tous les projets Blockchains :
Etape 1 : Identifiez un cas d’usage et mettez au point un plan technologique. Bien choisir le cas d’usage est critique pour illustrer les bénéfices de manière claire (tout comme pour les projets BI ou comme pour les projets IT ou pour tout projet de transformation d’ailleurs).
Etape 2 : Faîtes un Proof-of-Concept (une démonstration expérimentale mais concrète)
Etape 3 : Faîtes un test en conditions réelles mais commencer de manière limitée, puis montez progressivement en puissance – quelques données et quelques clients, puis de plus en plus des deux.
Etape 4 : Mettez le projet en production dans sa totalité quand l’étape 3 est concluante.
Différents types de Blockchain
La compréhension de la Blockchain ne saurait être complète sans un mot sur la diversité de ces Blockchains.
La première distinction à faire est entre les Blockchains publiques et privées.
Les Blockchains publiques sont ouvertes à tous (Bitcoins par exemple), ce qui signifie que tout un chacun peut devenir un « vérificateur » des transactions et stocker une partie du livre de compte. Ce système a l’avantage d’être infalsifiable (il faudrait corrompre la quasi-totalité des machines participantes)… à condition d’atteindre une taille critique qui le rende inattaquable.
Les Blockchains privées, elles, sont des Blockchains mises en place entre plusieurs acteurs (entreprises) et seulement entre eux. Elles n’ont pas vocation à s’ouvrir à des acteurs extérieurs. Elles permettent par exemple à un groupement d’entreprises de créer un cadre commun, de confiance, pour leurs échanges.
La deuxième distinction à faire concerne le contenu véhiculé par les Blockchains. Dans le cas des monnaies virtuelles, il s’agit de certifier un livre de compte, donc des données. Mais un autre usage vise à rendre « inaltérable » tout type de contenu : des programmes par exemple.
Ce sont les « Smart Contracts ». Concrètement, ce ne sont plus simplement des données qui sont stockées mais des contrats et leurs conditions d’utilisation (typiquement, « si un évènement E arrive, alors la partie 1 accepte de réaliser l’action A en faveur de la partie 2 »). Les Smart Contracts ont deux avantages : ils automatisent la réalisation du contrat (mais ceci n’est pas exclusif aux Blockchains), et surtout ils assurent que le contenu de l’accord et ses règles d’exécution ne sont pas modifiables par l’une ou l’autre des parties.
Selon « l’enfant prodige » du Bitcoin, Vitalik Buterin – le développeur senior qui a imaginé Ethereum – un Smart Contract est « un programme qui contrôle directement des actifs numériques ». Et leur potentiel est à ce point énorme qu’il est encore difficile aujourd’hui de l’évaluer dans toute son ampleur.