Business ByDesign : pour son offre Saas pour PME, SAP se rapproche de l'orbite Microsoft
Choix de Silverlight pour son interface, kit de développement basé sur Visual Studio : pour la première version commerciale de son ERP pour PME, Business ByDesign, SAP fait un pas en direction de l'environnement Microsoft. Reste qu'avec une sortie programmée pour la mi-2010, le géant allemand débarque bien tardivement dans le champ des applications déployées sur le Cloud.
Après avoir longuement testé son ERP en mode Saas auprès d'une centaine de clients (dont des comptes français comme le spécialiste des semi-conducteurs Sequans), SAP passe enfin aux choses sérieuses, en promettant la commercialisation de son offre Business ByDesign pour la mi-2010. Avec un choix clair : celui des technologies Microsoft. "Nous utiliserons Silverlight (la technologie de RIA de Microsoft, NDLR) pour l'interface de la version 2.5 que nous livrerons mi-2010", a ainsi expliqué Peter Lorenz, responsable des offres pour PME de l'éditeur, à l'occasion du SAP Influencer Summit, qui se tenait en début de semaine à Boston. Tout en précisant que les choix d'architecture de Business ByDesign autorisent le développement rapide d'autres interfaces, avec Flex (le moteur de RIA d'Adobe) ou sur les smartphones Blackberry, sur iPhone, au-dessus d'Office, etc.
Il n'empêche : pour son évolution vers le RIA, SAP penche clairement vers Microsoft. Tout comme pour son environnement de développement : le kit de développement pour Business ByDesign s'intégrant à Visual Studio, l'environnement de développement proposé par Redmond. "Même si, en interne, nous avons également étudié l'option Eclipse, une large majorité de nos partenaires travaillaient avec Visual Studio", remarque Peter Lorenz. Ce kit sera proposé lui-même en mode cloud computing (on parle de Paas pour Platform-as-a-service). "Il sera séparé du Cloud où les applications seront déployées", confirme le dirigeant.
SAP se convertit aux méthodes agiles
Selon lui, après s'être focalisé sur l'architecture de la solution lors de la sortie de la version 2.0 (pour rendre tous les composants multitenant, permettant à une seule instance de servir plusieurs clients), SAP s'est concentré sur la robustesse de son offre Saas, pour cette mouture 2.5 attendue mi-2010. "Nous arrivons sur le marché avec l'objectif de réduction du coût de revient de la solution que nous nous étions fixé", martèle Jim Hagemann Snabe, membre du conseil d'administration et en charge de la toute la stratégie produits de SAP. Une montée en puissance tant technique qu'en matière de réseau de partenaires, capables d'enrichir la solution, assure l'éditeur, qui toutefois n'a pas chiffré le nombre d'intégrateurs s'étant engagés à ses côtés. Sur cette offre Saas, SAP promet une accélération des cycles de développement, avec une nouvelle mouture tous les six mois. "Nous avons regroupé toutes les équipes, des spécifications à l'hébergement, car, désormais, nous fournissons un service de bout en bout", résume Peter Lorenz. L'éditeur évoque notamment l'utilisation de la méthodologie Scrum (méthodes agiles).
Rappelons que, sur le créneau des PME, SAP dispose déjà au catalogue de deux offres, BusinessOne et All-in-One (pour les structures de taille moyenne). Selon Peter Lorenz, ces trois produits s'intégreront nativement, ouvrant la voie à l'utilisation de solutions diverses, par exemple entre différentes filiales.
Business ByDesign : des premiers pas hésitants
Les premiers pas de Business ByDesign seront scrutés à la loupe, SAP n'ayant pas jusqu'à présent rencontré le succès escompté sur le marché des PME. Ni davantage fait figure de pionnier sur le marché du Saas. Après avoir annoncé vouloir conquérir 1 000 clients avant la fin 2008 avec ByDesign, SAP a vite revu ses ambitions à la baisse. En prolongeant notamment la période de commercialisation auprès de quelques clients dans six pays, dont la France.
Les tarifs de la future version 2.5 n'ont pas été annoncés. La mouture actuelle (2.0) est commercialisée 133 euros par utilisateur et par mois pour un accès à toutes les fonctions. S'y ajoutent les coûts d'implémentation (paramétrage, intégration, reprise des données, personnalisation des processus, etc.).
Saas : les grands comptes aussi |
Au-delà de son offensive en direction des PME, SAP lorgne aussi vers le Saas pour les grands comptes. Avec des ambitions plus ciblées : des modules spécialisés venant compléter les solutions ERP installées sur site (et s'intégrant sans couture dans les processus des entreprises exploitant la dernière génération SAP, ECC 6.0), la BI (avec l'offre récupérée de BO) et la collaboration (où l'Allemand a multiplié les initiatives ces derniers mois, avec le projet Constellation ou autour de Google Wave). Selon John Wookey, un transfuge d'Oracle désormais en charge de la stratégie Saas maison, aux modules Saas actuellement disponibles (gestion des fournisseurs, CRM, gestion des émissions de carbone, BI et gestion du capital humain), s'ajouteront l'année prochaine cinq nouvelles offres : automatisation des ventes, gestion des frais de déplacement, gestion des services, nouvelle offre de BI (projet Kona), et gestion de la supply chain. "Le cloud est un endroit naturel pour faire travailler ensemble les entreprises intervenant sur une même chaîne de valeur, explique John Wookey. Et la supply chain s'y prête particulièrement bien" |