4e licence 3G : François Fillon opte pour le découpage en trois lots
Le rêve de Free de mettre la main sur les 15 MHz de la 4e licence 3G s'éloigne. Le gouvernement vient en effet de décider que les fréquences de la 4e licence 3G seront allouées en trois lots, dont un réservé à un nouvel entrant. Le problème, c'est que dans ces conditions, il n'est pas sûr qu'un nouvel entrant soit intéressé...
Le gouvernement français a finalement opté pour le charcutage de la réserve de fréquence 3G encore disponible suite à la non attribution de la 4e licence 3G. Après avoir beaucoup tergiversé et retardé sa décision, le Premier ministre François Fillon, indique dans un communiqué publié ce jour « qu'il est urgent de mettre à la disposition du marché les fréquences de la bande 2,1 GHz correspondant à la quatrième licence UMTS non encore attribuée ». Problème : les conditions définies par le premier ministre ne semble guère favorables à l'entrée d'un nouvel opérateur.
Car les fréquences ne seront pas attribuées en un bloc de 15 MHz, comme pour les licences de Bouygues Télécom, Orange et SFR, mais en trois blocs de 5 MHz. Certes un de ces lots de fréquences sera en priorité réservé à un nouvel entrant... à condition qu'un se présente. Car le plus drôle dans cette décision est que 5MHz ne permettent que difficilement d'envisager le déploiement crédible d'un réseau 3G alternatif. Le gouvernement en est d'ailleurs conscient, de même que l'Arcep (Autorité de régulation des télécoms), qui ont autorisés Bouygues, Orage et SFR à réutiliser leurs fréquences 2G pour étendre leurs réseaux 3G notamment parce que ces opérateurs commençaient à se plaindre de manquer de fréquences. 5MHz est un strict minimum puisque une station de base UMTS/HSPA demande au minimum un canal de 5 MHz de largeur) et on voit mal comment un nouvel entrant pourrait se battre avec des concurrents disposant de trois à quatre fois plus de ressources radio que lui et utilisant les mêmes technologies.
Un nouvel appel à candidatures d'ici la fin du premier trimestre
Il sera donc intéressant de voir comment Free répondra à l'attitude du gouvernement. On voit mal l'opérateur s'intéresser à un tel appel s'il ne peut, au minimum, mettre la main sur 10 MHz de capacité. Il faudra donc suivre de près l'attitude des trois grands, qui n'ont, semble-t-il, pas vraiment besoin de la capacité offerte par le gouvernement mais qui pourraient tenter de la préempter, simplement pour empêcher Free d'opérer dans des conditions techniques viables.
Pour y voir plus clair, il faudra vraisemblablement attendre le deuxième ou le troisième trimestre. La stratégie de fréquence du gouvernement ne sera en effet présentée au parlement qu'en février et ce n'est qu'à la fin du premier trimestre que l' Arcep devrait lancer un nouvel appel à candidatures auprès des opérateurs.
Signalons enfin que le schéma de réaffectation du dividende numérique prévoit qu'une partie du dividende sera affecté à l'Internet mobile à très haut débit et à la 4G. Dans le prolongement de cette décision, le gouvernement demande à l'ARCEP de lancer, avant la fin février une consultation publique sur les conditions et modalités d'un appel à candidatures conjoint dans les bandes 790-862 MHz et 2,6 GHz. De quoi alimenter le débat télécoms pour les prochains mois.