Stockage : la Flash et le stockage objet changent la donne dans les entreprises
Deux technologies ont aujourd’hui le vent en poupe sur le marché du stockage, la Flash et le stockage objet. Leur montée en puissance conjointe pourrait transformer en profondeur le paysage du stockage d’entreprise.
Deux technologies ont aujourd’hui le vent en poupe sur le marché du stockage. Au sommet de la pyramide, le stockage Flash promet de révolutionner les performances des applications en fournissant un niveau d’entrées/sorties jusqu’alors inconnu pour les applications transactionnelles et analytiques, et de façon générale pour toutes les applications ayant des besoins de performances élevés qui jusqu’alors n’étaient que partiellement satisfaits par les baies de disque haut de gamme.
Un quart de rack de stockage 100 % Flash délivre aujourd’hui plus d’IOPS qu’une baie de stockage disque critique occupant 3 racks, consomme bien moins d’électricité, libère des cycles CPU et permet au passage de réduire les dépenses en coûteuses licences de bases de données (un même CPU pouvant traiter bien plus de transaction dans un laps donné).
Et c’est sans compter le fait que ces résultats sont obtenus à un coût au gigaoctet de plus en plus comparable (compression et déduplication permettant d’optimiser le coût d’usage de la flash) et avec des coûts d’administration en baisse - les baies flash modernes étant bien plus simples à paramétrer et à administrer que les grandes baies de disques monolithiques.
On s’oriente donc peu à peu vers une cannibalisation du marché haut de gamme par les baies Flash. Peu à peu, car il manque encore aux baies Flash certaines capacités de haute disponibilité des baies de disques, notamment en matière de réplication synchrone, même si ces fonctions arrivent progressivement, soit dans les baies, soit dans des contrôleurs de virtualisation en frontal des baies flash.
À l’inverse pour le stockage capacitif et pour les applications peu sensibles à la latence, le stockage objet commence à devenir une alternative séduisante aux baies NAS.
La technologie se prête bien aux architectures distribuées popularisées par le web et elle répond aussi à l’évolution des modèles programmatiques des applications modernes. De plus, le stockage objet, couplé à des passerelles NAS, satisfait les besoins de réduction des coûts des entreprises pour le stockage de données en volume. Avec parfois des coûts au Gigaoctets inférieurs à ceux proposés dans le Cloud.
L’adoption de la Flash ouvre le terrain au stockage objet
De façon intéressante, les deux technologies suivent des courbes d’adoptions parallèles et ce n’est sans doute pas une coïncidence.
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En satisfaisant les besoins de performances extrêmes jusqu’alors servis par les baies de disques haut de gamme tels que les Symmetrix d’EMC, les VSP d’Hitachi ou les baies DS8x00 d’IBM, le stockage Flash satisfait les contraintes de latence et d’IOPS des applications les plus intensives.
Ces besoins satisfaits, il ne reste alors plus aux entreprises qu’à trouver les systèmes de stockage adaptés à stocker le reste de leurs données, c’est-à-dire pour l’essentiel des données non structurées et des applications non critiques pour lesquels les deux principaux critères de choix sont le coût au gigaoctet et l’évolutivité (ou « scalabilité »). Ce sont en effet les types de données qui connaissent aujourd’hui les plus forts taux de croissante annuels. Et les systèmes idéaux pour ce faire sont bien évidemment les systèmes NAS (et plus particulièrement les systèmes NAS en cluster) et les systèmes de stockage objets.
Ces derniers affichent des ambitions de plus en plus généralistes. Outre les protocoles objets utilisés par les nouvelles applications web, par les infrastructures Cloud, par les outils de sauvegarde et d’archivage et par les systèmes de partage et de synchronisation de fichiers, ils se parent de plus en plus du support de protocoles installés (CIFS, NFS, iSCSI) pour s’intégrer à l’existant applicatif des entreprises. Le stockage objet devient ainsi peu à peu la principale alternative aux systèmes NAS, dès que la volumétrie à gérer approche et dépasse le demi-pétatoctet. Ils sont d’autant plus séduisants que la volumétrie s’accroît.
Dans certains cas, la flash vient même directement épauler l’adoption de ces systèmes. Ainsi, quelques entreprises ont commencé à mettre en œuvre des systèmes de stockage objet pour leur très bas coût au Gigaoctet et ont installé en frontal des systèmes de cache logiciel distribué à base de flash sur des fermes de serveurs virtualisées afin de pallier les problèmes de latence de leur stockage objet (accédé en général via protocole NFS pour ce besoin particulier).
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En combinant les deux technologies, ces entreprises espèrent satisfaire le besoin d’applications requérant des performances moyennes, tout en minimisant le coût au gigaoctet et en évitant le recours à de multiples systèmes de stockage différents.
Cette astuce pourrait leur permettre - à terme - de standardiser sur un ou deux fournisseurs pour les baies 100 % Flash et de ne plus utiliser que le stockage objet pour tous leurs autres besoins, simplifiant au passage les coûts d’administration liés à la gestion de multiples technologies provenant de multiples fournisseurs.
Dernier argument en faveur du stockage objet, il est relativement facile de migrer des données d’un stockage objet interne vers un stockage objet en Cloud. Il pourrait donc faciliter la mise en œuvre de Cloud hybride et à terme pour certains, la mobilité des applications entre Clouds publics et infrastructures internes.