Les fondations posées, la maison Cloud de HP peut-elle tenir ?
Ces derniers mois, HP a dépensé beaucoup d’énergie à devenir un acteur de premier ordre du cloud, notamment via sa plate-forme OpenStack Helion . Mais est-ce suffisant ?
Ces derniers mois, HP a dépensé beaucoup d’énergie à devenir un acteur de premier ordre du marché du cloud, avec notamment le lancement de la plate-forme OpenStack maison, Helion, d’une ensemble d’applications liées à l’exploitation, et l'arrivée d’une série de vétéran de l’industrie en tant que dirigeants. 1 Md$ d’investissements devraient aussi être consacrés au cloud sur les 2 prochaines années.
Ces efforts, toutefois, ne semblent être qu’un point de départ. Le gros du travail, qui consiste à créer une technologie capable de changer la donne et un message qui le distingue de ses concurrents comme IBM, Google et Microsoft, reste encore à réaliser.
« Il leur reste encore beaucoup de travail à faire d’un point de vue technologique », affirme Ed Anderson, analyste chez Gartner. « Helion est basé sur OpenStack, qui propose un panel limité de fonctions. Leur présence dans le monde est plutôt réduite comparé à leur parc de datacenters et leur exécution sur le marché en est encore à ses débuts. Ils n’ont pas encore trouvé leur rythme. »
HP a récemment été critiqué pour sa stratégie Cloud fragmentée. Le groupe avait à l’origine une division pour les cloud privés, des équipes serveurs et logiciels pour la gestion et des personnels dans ses divisions services faisant leur travail, résume Anderson. Mais l’arrivée de Helion a bouleversé les lignes. « Helion les a poussés à agir de concert, dans un effort unique, et à formuler un message plus consistent. »
Bien qu’HP mise fortement sur Helion, le groupe essaie également de renforcer ses relations avec ses partenaires de longue date, Microsoft et VMware. Certains professionnels du secteur pensent que ses relations peuvent s’avérer essentielles dans la réussite de la société, tandis que d’autres estiment qu’HP laisse la porte ouverte à différentes options.
Certains observateurs semblent ainsi plus à l’aise avec l’approche d’IBM sur le long terme, car celui-ci offre un guichet unique en vue de proposer une plate-forme Cloud entièrement intégrée. Et même si IBM n’a pas optimisé toutes ses applications serveurs et ses outils pour sa plate-forme SoftLayer, ils semblent enclins à patienter.
« IBM construit une franchise avec SoftLayer comme fondation et le reste au-dessus », affirme un administrateur système, employé dans une entreprise manufacturière du Minnesota. « Pour moi, l’approche d’HP est un peu plus dispersée. HP dispose d’OpenStack et de sa propre application d’administration ainsi que des outils, mais je pense qu’ils se couvrent en supportant d’autres plates-formes en même temps ».
Mais HP se justifie en indiquant que son engagement envers les autres plates-formes tient au fait que les entreprises doivent travailler dans des environnements hétérogènes. « HP se prépare pour considérer dans quel direction se dirige le marché », soutient Dana Gardner, analyste principale chez InterArbor Solutions. « Si c’est OpenStack, il est déjà prêt. S’il se dirige vers le Big Data ou Hadoop, également. Si les containers décollent, le fait qu’ils ne dominent pas le domaine des hyperviseurs ne semble pas être un mauvais pari. »
Edwin Miller, fondateur et CEO de 9 Lenses, éditeur américain d’outils de BI, a choisi HP Helion et OpenStack à cause du réseau mondial de datacenters du groupe. Le groupe compte proposer des services de Cloud public OpenStack dans une vingtaine de datacenters (le groupe en compte 80 dans le monde) dans les 18 prochains mois.
« Nous voulions contourner certaines limitations lorsqu’il s’agit d’aborder le problème du dimensionnement pour fiabiliser un usage massif en entreprise », raconte Miller. « Ce que nous ne voulons pas est un temps de latence de 14 secondes d’un site à l’autre dans le monde. »
Un VPC au régime
HP compte élargir le marché potentiel de ses services cloud en allant chercher les utilisateurs qui n’ont pas besoin des versions haut de gamme de ses produits. Cette semaine, le groupe a dévoilé une offre HP Cloud Iaas à bas coût, Helion Managed Virtual Private Cloud (VPC) Lean. Avec comme fil rouge, des performances améliorées pour des workloads plus classiques telles que le développement et le test d’applications. La solution supporte de nombreuses opérations collaboratives.
HP espèrait que les clients migrerait d’abord des workloads plus réduites – telles que celles des RH – vers le cloud, suivies par celle liées aux applications back-end plus intensives comme SAP ou Oracle. Mais c'est l’inverse qui s'est révélé vrai.
« Tout ce que nous avons mis en place jusqu'alors avec VPC ciblait les systèmes ERP et CRM et leurs très lourdes workloads », affirme Jeff Moyer, directeur des datacenters et des services Cloud chez HP. « Mais en travaillant avec nos clients, il est apparu évident que nous avions aussi besoin de plates-formes plus légères pour faire tourner leurs applications, qui ne nécessitent pas la solution dans son ensemble. »
Pour créer une version allégée, HP a supprimé l'espace de sauvegarde proposé aux utilisateurs dans la version poids lourd de VPC, ainsi que certains services de monitoring. « Certaines applications plus légères n’ont pas besoin de 90 jours de sauvegarde en ligne sur bande virtuelle et les clients avec un faible SLA ne nécessitant pas quatre ou cinq 9, n'ont pas besoin des services de monitoring », indique Moyer.
Avec VPC Lean, les utilisateurs bénéficient aussi d'une certificatgion plus rapide des OS et des applications pour le Cloud. L’offre Account Support du groupe propose des services de classe entreprise, tels que SAP HANA Management Service et de Database-as-a-service, ainsi que de clustering et de virtualisation, selon des représentants de chez HP.
Helion VPC Lean démarre à 168$ par mois pour des configurations de serveurs virtuels réduites et un service de test est désormais disponible pour les professionnels qui souhaitent certifier une application pour le Cloud.
VPC en version entreprise standard coûte 283 dollars par mois, un prix qui n'intègre pas les réductions en volume spécifiques à chaque client. L’offre VPC Lean est également sujette à ces discounts, seule ou associée à d’autres solutions VPC.
Traduit et adapté de l’anglais par la rédaction