IBM a-t-il trouvé sa place dans ce nouveau monde numérique
Signature de contrats à répétition, n°1 du marché pour Forrester…IBM semble avoir trouvé sa place sur le marché de l’externalisation de l’infrastructure IT, dopée par les transformations numériques des entreprises. Explications.
Fin 2014, et à quelques semaines d’intervalle, IBM a signé une série de contrats d’externalisation IT d’une valeur totale de 3,6 milliards de dollars. Et ce, en dépit même de résultats financiers quelque peu ternes. Big Blue semble ainsi s’être imposé, ou du moins s’être positionné, comme un acteur cadre dans la transformation numérique des entreprises.
Parmi les contrats d’envergue signés sur cette période, un accord de 1,25 Md$ sur 7 ans passé avec WPP autour de la mise en place d’un environnement de Cloud hybride et de son administration à l’échelle mondiale. Citons également l’extension pour 10 années supplémentaires du contrat d’externalisation signé avec ABN Amro - pour plusieurs milliards d’euros - sans oublier le très médiatisé accord avec la compagnie aérienne allemande, Lufthansa, portant que un contrat de 7 ans à 1,25 Md$ - accord qui s’accompagne également d’une cession d’un filiale de la compagnie aérienne à Big Blue.
Des accords cadres à répétition qui viennent étayer les résultats du rapport du cabinet d’analystes Forrester Research (Forrester Wave : Global Infrastructure Outsourcing) qui classe IBM au premier rang du marché de l’externalisation IT parmi les 13 fournisseurs majeurs dans le monde. Ce rapport portait sur le premier trimestre 2015. Forrester estime que ce vaste segment de marché représente quelque 187,5 Md$ dans le monde.
Selon Forrester, IBM aurait largement une longueur d’avance. « IBM était loin devant sur ce segment de l’externalisation de l’infrastructure dans le monde, malgré la croissance limitée d’IBM Global Services lors des précédents trimestres », explique le cabinet. « Si IBM avait d’ailleurs connu une progression plus notable, son avance sur les autres se serait accentuée. »
Evidemment, le cabinet attribue cela à une forte tendance dans les entreprises : la transformation numérique. Alors que les entreprises placent le numérique au coeur de leurs processus, l’infrastructure IT est logiquement devenue une composante clé. « Le marché des services d’externalisation d’infrastructure reste extrêmement critique alors que les entreprises préparent leur IT à cette nouvelle ère numérique », commente Forrester.
IBM : un catalogue complet qui le place devant
Les économies de coûts ne sont plus la principale motivation pour avoir recours à l’externalisation, confirme d’ailleurs Forrester. « Les décideurs veulent également accroitre leurs revenus et améliorer l’expérience clients. »
Par voie de conséquence, ce marché se concentre désormais sur le prédictif, via l’analytique, l’automatisation et le self-service en utilisant par exemple des modèles Cloud, ou encore des catalogues de services. Dans ce contexte, Forrester pensent que les autres fournisseurs batailleront ferme pour rattraper IBM sur le terrain des possibilités offertes aux clients.
Ces autres fournisseurs sont HCL, Accenture, TCL, HP, Capgemini, CSC, Wipro, Atos et T-System qui sont tous dans un mouchoir de poche. Un 3e groupe se distingue ensuite, et réunit GWA, Fujitsu et CGI.
Lee Ayling, du cabinet KPMG, estime de son côté qu’IBM était vraiment plus centré sur l’externalisation que les sept précédentes années. « Sur ce segment, il est l’un des seuls parmi une poignée d’acteurs mondiaux à avoir une offre mature d’infrastructure de Cloud privé », explique-t-il. Selon lui, IBM doit désormais développer un portefeuille simple de services d’externalisation.
« Je pense qu’il dispose d’un portefeuille suffisamment diversifié pour avoir à proposer à quelque chose sur ce marché. Il a par exemple les datacenters, les services managés, les technologies d’administration et l’outillage. Il doit en revanche travailler à l’accompagnement des entreprises dans la transition de leurs processus et de leurs applications vers le Cloud. »