Gartner : c’est le moment d’investir dans l'IT
Avec la pression sur les prix, les décideurs peuvent désormais négocier de meilleurs contrats avec les fournisseurs IT. C’est ainsi que Gartner analyse les informations qu’il a recueillies dans ses dernières prévisions portant sur les dépenses IT pour 2014.
Avec la pression sur les prix, les décideurs peuvent désormais négocier de meilleurs contrats avec les fournisseurs IT. C’est ainsi que Gartner analyse les informations qu’il a recueillies dans ses dernières prévisions portant sur les dépenses IT pour 2014. Selon ses calculs, les fournisseurs sont confrontés à une pression des prix, provoquée par une concurrence montante et des alternatives cloud à bas coûts.
Les éditeurs traditionnels ne parviennent pas à différencier suffisamment leurs produits pour justifier un coût plus élevé. Les intégrateurs systèmes y perdent également car les services cloud sont d’une façon générale plus faciles à déployer.
Dans ses prévisions, Gartner estime que la pression sur les prix, provoquée par une concurrence accrue, le manque de différenciation entre produits et Cloud, tire vers le bas les prix chez les fournisseurs IT.
Richard Gordon, vice président chez Gartner, soutient que la « banalisation » (« commoditisation » ) a eu un effet sur les prix. « Au trimestre dernier, nous avions une croissance marginale, mais aucune croissance ce trimestre. La pression sur les prix est forte, les fournisseurs ne facturent plus autant », affirme-t-il.
« Nous assistons à l’émergence d’alternatives, le cloud devient de plus en plus populaire. Il existe une pression sur les modèles économiques existants et également une saturation sur les marchés des terminaux. »
Le marché des terminaux, que ce soit des PC, des ultramobiles, des smartphones, des tablettes et des imprimantes, doit atteindre 685 milliards de dollars en 2014, en progression de 1,2% en un an, selon les chiffres du cabinet d’analystes. Cela est dû à une contraction des prix sur le segment des smartphones et des tablettes, assure-t-il.
Selon Richard Gordon, le cloud computing a un fort impact. « Les produits Cloud sont généralement vendus en standard et avec moins de personnalisation ; ce qui signifie que les acheteurs n’ont pas à dépenser plus pour de l’intégration système », indique-t-il. Les acheteurs bénéficient également d’un paiement à l’usage, ajoute-t-il. « A cause de cette pression sur les prix, les fournisseurs devront chercher à créer de la valeur avec leurs produits. »
Prévisions Dépenses IT mondiales
Dépenses 2014 | Croissance 2014 | Dépenses 2015 | Croissance 2015 | |
Terminaux | 685 Md$ | 1,2% | 725 Md$ | 5,8% |
Datacenters | 140 Md$ | 0,4% | 144 Md$ | 2,9% |
Applications d'entreprise | 321 Md$ | 6,9% | 344 Md$ | 7,3% |
Services IT | 967 Md$ | 3,8% | 1 007 Md$ | 4,1% |
Services Télécoms | 1 635 Md$ | 0,7% | 1 668 Md$ | 2% |
Total | 3 749 Md$ | 2,1% | 3 888 Md$ | 3,7% |
Source: Gartner (Juin 2014)
Le Cloud, moteur de la consolidation des datacenters
Gartner estime que les dépenses en systèmes pour datacenters atteindront 140 milliards de dollars en 2014, en augmentation de 0,4% par rapport à 2013. Une croissance lente due à la consolidation. Selon Gartner, le marché des serveurs a également montré des faiblesses, les entreprises étant en train de migrer leurs couteuses plates-formes vers des alternatives à bas coûts.
Le segment des serveurs hyperscales a eu un impact positif sur le marché, y compris pour les plates-formes d’entrée de gamme, qui affectent d’autant plus le niveau des dépenses des systèmes pour datacenters. « On assiste également à une consolidation des plates-formes de stockage pour datacenter – la tendance est à avoir de plus gros datacenters mais en nombre moins élevé », soutient Gordon. En même temps, les fournisseurs de cloud exploitent des centres plus importants pour proposer des services, qui s’appuient sur du hardware x86 à à des coûts relativement bas. »
Sur le segment du logiciel pour entreprise, Gartner s’attend à ce que les dépenses atteignent 321 milliards de dollars en 2014, en progression de 6,9% en un an. «Le Big Data et l’analytique sont les deux moteurs du segment du logiciel », affirme Gordon. « L’ère du numérique provoque un accroissement du volume de données, qui doivent alors être analysées et stockées ; l’accent est davantage mis sur les systèmes de gestion de bases de données. »
La croissance devrait ralentir sur le segment des applications, particulièrement sur les suites bureautiques et les solutions de création numérique (DCC – Digital Content Creation), qui seront affectées par la baisse des ventes de PC et la migration à grande vitesse vers les offres cloud, note encore Gartner.
Valeur en baisse des contrats d’outsourcing
Sur le segment services IT, Gartner anticipe une amélioration modeste des dépenses en 2014, comparé à l’année dernière. « En termes de services, les acheteurs sont encore peu prédisposés à prendre des risques. Les projets sont plus réduits, les acheteurs ne se dirigent pas vers les mega-deals. Cela affecte les grands fournisseurs », affirme Gordon.
Ces conclusions rejoignent celles tirées d’autres études, comme le baromêtre d’ISG (ISG Outsourcing Index). Celui-ci indique qu’au quatrième trimestre 2013, si le nombre de signatures de contrats avait augmenté, la valeur globale des contrats avait quant à elle chuté.
L’externalisation est également touchée par la vague des services Cloud et la croissance est plus lente que prévu, soutient Gartner. Les plus gros fournisseurs abaissent leurs prix, ce qui a impacté le marché du stockage dans le cloud.
Lors du lancement de sa Google Cloud Platform plus tôt dans l’année, le Californien a baissé de 60% les prix de son offre de stockage en mode bloc. En janvier, Amazon lui a répondu en réduisant de 50% les tarifs d’Elastic Block Store. Microsoft lui emboita le pas, cherchant à concurrencer AWS sur les services dits de commodité.
Alors que Gartner et d’autres analystes ont prédit l’émergence du CDO (Chief Digital Officer), et de la transformation numérique, poussée par la nécessité des entreprises à trouver de nouveaux relais de croissance, Gordon ne croit pas que les sociétés de services soient les mieux placées pour supporter cela. Pour lui, les services IT et l’externalisation ont évolué vers l’automatisation des fonctions traditionnelles de back-office. « Le numérique impose une nouvelle façon de penser. Cela implique que la technologie soit utilisée à travers les entreprises. » D’un point de vue général, Gordon soutient la stratégie n’est pas conduite par le CIO, mais le CEO et le CDO. »
Sur le marché des télécoms, Gartner prévoit que le revenu moyen par utilisateur (ARPU) devrait décliner d’environ 10% par an jusqu’en 2018 à cause d’une chute de l’usage des services voix chez le grand public, particulièrement chez les utilisateurs de pré-payé. Globalement, Gartner prévoit une croissance de 0,7% en 2014, à 1,64 milliards de dollars.
Traduit et adapté par la rédaction