Efficacité énergétique : Interxion bute sur le mur de l'hétérogénéité technologique

Avec un coefficient d’efficacité énergétique minimal estimé à 1,45, le centre d’hébergement P3 d’Interxion a des airs de parangon du Green IT. Serait-il pour autant possible de faire mieux ? Oui. Mais peut-être faudra-t-il, pour cela, changer le modèle économique même de l’hébergement.

C’était à l’automne 2008 : le coefficient d’efficacité énergétique (PUE, puissance électrique consommée par le centre divisée par celle utilisée par les équipements informatiques eux-mêmes) du centre d’hébergement PAR3 d’Interxion, à Saint Denis, venait de passer à 1,62 contre 1,7 quinze jours plus tôt. Le fruit de travaux sur les infrastructures ? De mises à jour des serveurs ? Non. La solution est bien plus simple : « un de nos clients a ajouté une grosse plate-forme ; elle permet de coller plus près à l’infrastructure en service », raconte Fabrice Coquio, directeur général d’Interxion. En clair, les capacités d’alimentation électrique et de refroidissement, notamment, sont mieux exploitées du fait de l'amélioration du taux de remplissage du centre. Mais le centre d’hébergement n’est pas encore utilisé au maximum de son potentiel : à pleine charge, Interxion estime son PUE à 1,45. De quoi renvoyer, d’une part, aux propos d’Albert Esser – selon lequel plus l’informatique est productive, plus elle est Green – et, d’autre part, au témoignage de Prosodie, un hébergeur confronté aux mêmes questions qu’Interxion.

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Choix technologiques : la volonté du client

Car le point noir est bien là : « on ne peut pas contrôler pleinement le taux d’équipement réel de nos salles par les clients », explique Fabrice Coquio. Et de préciser n’héberger « que des machines fournies par [ses] clients, sans capacité d’influer sur leurs choix technologiques. » Avec une petite subtilité : « contractuellement, nous figeons l’urbanisation des clients : il ne leur est pas possible d’installer une baie sans notre accord sur les spécifications. » Les paramètres d'implantation des machines restent donc maîtrisés par Interxion.

L’impossible entente avec les collectivités
Recycler les calories dégagées par le centre de calcul pour du chauffage urbain ? Pourquoi pas. Mais cela ressemble à une gageure : « dans la ZAC, nous avons essayé de travailler avec l’aménageur pour redistribuer la chaleur évacuée. Mais il y avait un décalage de phase énorme avec les élus », commente Fabrice Coquio, directeur général d’Interxion. Sans compter qu’un centre de calcul peut fournir des calories en appoint mais qu’il ne faut pas non plus le considérer comme un chauffagiste…
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Le centre de calcul PAR3 d’Interxion affiche une surface brute de 7000 m2, pour 2050 m2 de salles clients et une puissance de 2500 W/m2 client – une capacité répartie à 60 % pour l’alimentation électrique et 40 % pour la production de froid. Surtout, Interxion revendique, sur ce centre de calcul, une infrastructure « plug & play que l’on peut déclencher en fonction de la demande, par modules de 1200 kW sur les onduleurs APC », par exemple. « De même, on peut faire monter des groupes froids et des aérocondenseurs à la demande, en fonction de la montée en charge. » Une logique technique mais aussi financière « qui permet de gérer les investissements au mieux. »

Régulation des débits d'air

Conçu en 2006, ce centre de calcul ne profite pas de technologies telles que le freecooling. Il utilise toujours des faux planchers pour pulser l’air frais. Mais « il est intelligent, avec régulation des débits via des sondes. » De même, les salles sont organisées en allées froides et chaudes. Certains clients ont aussi mis en place des caissons de cloisonnement physique des flux d’air. Les onduleurs sont des modèles Symmetra Megawatt d’APC, « avec un rendement de 95 à 97 % ».

Aller plus loin dans la quête de l’efficacité énergétique ? Peut-être par un changement de modèle économique : « passer du prix/m2 à une segmentation sur la base d’un rapport criticité/puissance. » Mais cette évolution n’est encore qu’à l’état de réflexion.

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