Convergence et hyperconvergence redéfinissent les architectures de stockage
20 ans après l’adoption des architectures de stockage externes SAN et NAS, le stockage fait son grand retour dans les serveurs avec l’avènement des systèmes hyperconvergents.
Historiquement intégré aux serveurs, le stockage est peu à peu devenu une discipline à part entière avec l’émergence des baies de stockage centralisées telles que les Symmetrix d’EMC, puis avec la généralisation des modèles de stockage en réseau (SAN ou NAS). Aujourd’hui, la plupart des architectures au sein du datacenter s’appuient sur cette séparation entre serveurs et stockage, mais ce modèle est peu à peu remis en cause par l’émergence d’une nouvelle génération de systèmes convergés qui reprennent les concepts d’intégration chers aux mainframes et aux minis, mais avec une nouveauté importante : l’aptitude à fonctionner en mode distribué (scale-out) et donc à évoluer avec les besoins.
Le retour de la convergence entre serveurs et stockage
L’idée de réunir serveurs et stockage en environnements x86 n’est pas nouvelle. Ironiquement c’est un français, la start-up toulousaine Seanodes qui a ouvert la voie en 1998 avec sa solution exanodes, aujourd’hui à l’abandon.
Le principe : agréger la capacité des disques durs non utilisés sur les serveurs d’un cluster afin de créer un pool de stockage SAN consommable par les nœuds du cluster.
Depuis, HP avec StoreVirtual (ex-LeftHand) a banalisé le concept et EMC s’est aussi lancé dans la danse avec ScaleIO. Hitachi a lui aussi dévoilé sa propre solution basée sur la technologie de ParaScale, tandis que VMware développait VSAN, sa solution de stockage distribuée pour vSphere.
D’autres constructeurs ont poussé le raisonnement plus loin en créant de véritables appliances hyperconvergées, alliant capacités de calcul et de stockage. C’est par exemple le cas de Nutanix, de Simplivity, d’Atlantis Computing ou de VMware avec ses appliances EVO : Rail.
Toutes ces solutions ont en commun le fait de fonctionner en mode scale-out et de s’appuyer sur les disques durs connectés en attachement direct aux serveurs pour créer un pool de stockage mutualisé.
Avec ces architectures, les constructeurs promettent des performances optimisées, une administration simplifiée et aussi une bien plus grande souplesse d’évolution par rapport aux baies de stockage traditionnelles.
L’hyperconvergence chamboule le marché du stockage
La montée en puissance de ces solutions constitue une menace directe pour les architectures de stockage traditionnelles, même si ces dernières ne disparaîtront pas de sitôt.
Les baies de stockage SAN et NAS sont en effet bien maîtrisées par les équipes d’exploitation, offrent des niveaux de disponibilité élevés et répondent aux besoins de la plupart des applications du marché.
Mais les solutions convergées méritent d’être étudiées pour plusieurs raisons :
La première est que leur nature scale-out correspond bien à l’évolution des architectures applicatives, de plus en plus distribuées.
La seconde est que leur rapport performance/prix peut-être détonnant, comme l’a récemment montré Atlantis Computing. Celui-ci a dévoilé une solution en cluster à 4 nœuds bi-socket Xeon E5v3 avec 12 To de Flash et vSphere préinstallé pour moins de 80 000 $ avec un support de 3 ans.
Enfin, ces solutions contribuent à simplifier grandement l’exploitation au sein des datacenters, en encourageant les équipes stockage et systèmes à fusionner et en éliminant la connectique SAN FC et le besoin d’administrer un réseau de stockage séparé.
En France, les solutions hyperconvergées ont connu un décollage impressionnant, à tel point que l’Hexagone est aujourd’hui le second marché mondial pour Nutanix. Un succès sur lequel surfe aussi son partenaire OEM, Dell. Et il est fort probable que leurs ventes vont encore s’accélérer au second semestre 2015. Au risque de bouleverser le paysage du stockage tel que nous le connaissons aujourd’hui.