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Bretagne Télécom veut accélérer son développement
Né en 2005, l'opérateur spécialiste du centrex IP s'est peu à peu transformé en un acteur généraliste capable de délivrer des services VPN et des services d'hébergement de serveurs et de cloud depuis son propre datacenter rennais. Après une première acquisition en 2017, il poursuit sa croissance à un rythme soutenu.
Fondé en 2005, Bretagne Télécom a fait ses débuts en tant qu’opérateur de téléphonie sur IP régional, mais depuis sa création la société a connu une profonde transformation en ajoutant progressivement à son offre des solutions sophistiquées de VPN ainsi que des capacités d’hébergement et d’exploitation informatique.
Elle se positionne aujourd’hui comme un fournisseur régional de services d’hébergement et de cloud capable d’accompagner ses clients dans leur croissance à l’échelle du territoire national.
Des débuts dans la téléphonie sur IP
Comme l’explique Nicolas Boittin, son fondateur et PDG, la libéralisation des télécoms a été tellement laborieuse qu’il a été difficile pour des opérateurs alternatifs d’émerger. « La déréglementation a été faite de telle sorte que les investissements pour monter son réseau étaient lourds et que les accès aux portes de collectes étaient hors de prix.
A l’époque, j’ai rencontré l’équipe de B3G qui avait alors un modèle de hérisson (les hérissons, des passerelles à base de téléphones mobiles et de SIM dédiées, permettaient alors de faire du fixe vers mobile à des tarifs bien moins coûteux que ceux des opérateurs ). Je leur ai transféré une solution qui permettait de faire du Centrex IP et la Bretagne a été la plate-forme pour ce faire ».
Bretagne Télécom se positionne alors comme un opérateur multiplay régional à même de fournir l’ensemble des services nécessaires pour délivrer de la téléphonie à une entreprise. « On est parti avec une solution nouvelle sur le marché, permettant l’externalisation de la téléphonie depuis un datacenter mutualisé », indique Nicolas Boittin.
« On a aussi en parallèle commencé à déployer des services de VPN. L’activité a décollé et nous avons alors continué à croître à un rythme de 30 % par an ». Entre temps, Bretagne Télécom s’est adossé à des investisseurs solides comme Amundi ou bpifrance (qui a récemment remplacé Ouest ventures et détient environ 10% du capital).
Du centrex IP à l’hébergement et au cloud
Progressivement, les clients de l’opérateur ne se satisfont plus des seuls services de téléphonie. Ils lui demandent de satisfaire des besoins en matière de VPN et de WAN et font aussi part d’un besoin croissant d’hébergement de leurs infrastructures serveur.
« Les DSI de nos clients ont des obligations de disponibilité sur les infrastructures qui viennent de la DG et des DAF. De plus en plus, les entreprises voient l’IT comme un vecteur d’amélioration de leur productivité » explique Nicolas Boittin.
La société y voit l’opportunité de se positionner sur un nouveau marché tout en continuant à jouer la carte de la proximité. Elle se lance alors dans la construction de son propre datacenter de 2 000 m2 à Chateaubourg, près de Rennes afin d’offrir à des clients régionaux des prestations d’hébergement et de cloud privé VMware couplées à du stockage flash haut de gamme Pure Storage.
« Nous sommes devenus un expert des environnements VMware. Outre l’hébergement des productions propres de nos clients, nous avons notre propre infrastructure que nous mettons à disposition de nos clients en mode cloud ».
En complément, la firme opère aussi des liens directs vers les clouds d’acteurs comme Google, Microsoft et Salesforce afin d’optimiser l’accès de ses clients aux grandes infrastructures de cloud mondiales.
Un développement national pour répondre à la demande des clients
Si, les premiers clients de la firme étaient assez petits, la firme a progressivement séduit une cible d’ETI de plus de 100 salariés qui avaient des équipes et des besoins IT plus conséquents. Ce développement l’a contraint à étendre son empreinte géographique afin de suivre ses clients.
« Nous avons ouvert une agence à Paris et racheté une société à Toulouse - qui a ajouté environ un millier de nouveaux clients -, car nous avions beaucoup de demandes de clients pour couvrir Toulouse et Bordeaux » indique Nicolas Boittin. Ces déploiements permettent aujourd’hui à la firme de couvrir l’ensemble du grand Ouest et d’offrir à ses clients des services complexes incluant par exemple la production principale à Rennes et le PRA à Paris. Selon son PDG, la facture d’un client moyen de la société est d’environ 5 000 €/mois.
Après avoir terminé son année 2016 avec un CA de 11,2 M€, Bretagne Télécom affiche aujourd’hui un CA de 15 M€, réparti environ équitablement entre ses 3 lignes de produits : la voix sur IP, les VPN MPLS et l’externalisation de datacenter. La firme emploie environ 65 salariés. Elle opère un peu plus de 22 000 lignes de téléphonie et exploite environ 7 000 liaisons VPN. A court terme, la firme envisage d’accélérer sa croissance en ajoutant de nouvelles acquisitions. Elle pourrait pour cela lever de nouveaux fonds en 2018.