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L’adoption du stockage Flash continue à progresser
Le stockage Flash continue à séduire les entreprises. Les achats de baies Flash continuent à croître à un rythme soutenu allant de 40 à 60 % par an pour les acteurs les plus importants.
Près de 8 ans après le lancement par Violin Memory des premières baies Flash — une première mal récompensée puisque la société a déposé le bilan en décembre 2016 —, la technologie est devenue un incontournable dans les datacenters. Depuis 2012, la plupart des grands acteurs du stockage ont fait de la Flash l’un des piliers de leur stratégie. Ils ont développé agressivement des lignes de produits incorporant la technologie, avec des fortunes diverses.
Les gains importants de performances par rapport aux baies hybrides ou traditionnelles sont l’un des moteurs de la conversion des entreprises au stockage Flash. L’autre grand vecteur d’adoption est la simplicité d’exploitation au quotidien de ces nouvelles baies. Ce dernier bénéfice découle partiellement du fait que la performance de ces systèmes permet aux équipes IT de ne plus avoir à gérer les tâches d’optimisation et de gestion qu’imposaient les baies de stockage à base de disques durs. Avec la Flash, la performance est prévisible. Les tâches de provisioning de volumes ainsi que des opérations comme les snapshots ou les clones sont aussi grandement facilitées, permettant aux équipes de stockage de se concentrer sur des tâches à bien plus forte valeur ajoutée.
Des ventes qui continuent à progresser à un rythme soutenu
A fin 2017, Dell EMC, NetApp et Pure Storage dominent ce marché, devant HPE et IBM.
Lors de son premier trimestre fiscal 2018, Dell EMC a annoncé une hausse de 66 % de ses ventes Flash puis a expliqué au second trimestre qu’il avait progressé à un rythme deux fois supérieur à celui de son plus proche concurrent.
NetApp, de son côté, a annoncé une progression de 60 % de ses ventes de systèmes all-Flash lors de son dernier trimestre, clôturé à la fin octobre 2017, tandis que Pure Storage vient tout juste d’annoncer une hausse de 40 % de ses ventes Flash pour son trimestre clos le 31 octobre 2017.
Tous les grands fournisseurs de stockage annoncent des croissances solides à deux chiffres et ont encore de la marge de progression. HPE et NetApp estiment ainsi que seuls 10 % de leurs clients ont pour l’instant migré vers le 100 % Flash.
Ce chiffre aiguise l’appétit des nouveaux entrants. Alors que le nombre d’acteurs actifs sur le marché des serveurs s’est considérablement réduit en quinze ans, le nombre d’acteurs présents sur le marché de la Flash reste élevé. Et chaque année, de nouveaux entrants arrivent sur ce marché.
Un marché qui reste dominé par les acteurs historiques
Contrairement à ce que les débuts du marché Flash auraient pu laisser croire, les nouvelles architectures n’ont que peu séduit les clients. Seul Pure Storage, qui avait levé plus de 450 M$, a pu s’imposer dans le top 5 au prix de pertes initiales massives. L’architecture moderne développée par le constructeur est la seule qui a réussi à séduire un large public. Face à Pure, les autres géants du stockage réalisent aujourd’hui la majorité de leurs revenus dans la Flash avec leurs architectures historiques.
Ainsi Dell EMC après avoir très tôt parié sur XTremIO, réaliserait aujourd’hui la majorité de ses revenus Flash avec ses systèmes VMAX (dérivés de l’architecture Symmetrix) et avec ses systèmes Unity (héritiers des VNX).
NetApp, qui a racheté Solidfire, l’un des pionners des baies 100 % Flash, réalise quant à lui l’essentiel de ses ventes dans le secteur avec ses baies AFF (basé sur son OS historique OnTap).
Il en va de même pour HPE avec 3Par (même si le rachat récent de Nimble pourrait faire changer les choses) et d’IBM avec ses baies V9000 et StorWize (motorisées par Spectrum Virtualize) et A9000 (motorisées par l’OS hérité du rachat de XIV).
Parmi les acteurs historiques, Hitachi Vantara a suivi le même chemin allant jusqu’à sacrifier ce qui devait être sa solution de stockage Flash de nouvelle génération (les baies HFS-A) au profit de ses baies historiques VSP.
L’innovation technologique tirée par les nouveaux acteurs
Cette relative stagnation technologique chez les grands n’empêche pas l’innovation chez les nouveaux comme Excelero, E8 Storage ou les évolutions chez des acteurs déjà plus anciens comme Kaminario ou Tegile. On peut aussi citer des émergents comme Vexata, Pavilion Data ou Apeiron Data Systems.
Leur point commun est qu’ils ont mis l’accent sur la performance en adoptant rapidement les plus récentes évolutions technologiques. Leurs architectures sont évolutives et peuvent répondre aux besoins d’applications standards (comme les bases de données transactionnelles), à la virtualisation, ou à ceux d’applications modernes qui nécessitent potentiellement des millions d’IOPS (voire des dizaines de millions d’IOPS) et une latence extrêmement basse.
À l’heure où les entreprises ont fait de la transformation numérique leur priorité, ces acteurs proposent des caractéristiques différenciantes qui rendent possibles des applications que l’on jugeait jusqu’alors impossibles à mettre en œuvre.
Ils préfigurent aussi la façon dont les systèmes des grands constructeurs pourraient évoluer à terme.