Microsoft rachète le spécialiste de l'accélération NAS Avere Systems
Microsoft a annoncé le rachat d'Avere Systems un spécialiste de longue date de l'accélération NAS qui a progressivement ajouté à sa technologie des capacités séduisantes d'accélération des services de stockage en cloud et de global namespace. Avere devrait venir doper les offres Azure de l'éditeur. LeMagIT fait le point.
Microsoft vient d’annoncer le rachat du spécialiste de l’accélération NAS Avere Systems pour un montant non précisé.
Avere Systems a été fondé en 2008 par Ron Bianchini, l’ancien patron de Spinnaker Networks, après le rachat de la société par NetApp — la technologie de Spinnaker a servi de base à la version cluster d’Ontap. Avere a depuis levé près de 97 M$, dont 14 M$ en mars dernier dans une levée de fonds menée par Google.
Avere Systems s’est fait connaître grâce à ses appliances d’accélération NAS de la série FXT. Ces appliances de stockage NAS 100 % Flash en mode scale-out s’installent en frontal de baies de disques traditionnelles et permettent de doper de façon drastique leurs performances, en jouant le rôle de cache en lecture et en écriture.
Mais c’est sans doute la plus récente évolution de l’offre d’Avere qui a séduit Microsoft. La firme de Ron Bianchini a en effet enrichi son OS de stockage afin de l’adapter au monde du cloud. Il a ainsi hérité de capacités avancées de « global namespace » et de capacités sophistiquées de clonage ou de réplication de contenus.
Un virage progressif vers le cloud
Le virage vers le cloud d’Avere a débuté en 2014 lorsque la firme a ajouté à ses appliances la capacité d’intervenir en frontal de systèmes de stockage objet dans le cloud ou « on premises ».
En mars 2017, dans un entretien avec LeMagIT, Bianchini expliquait ainsi que certains clients considéraient le stockage NAS comme encore trop cher pour certains de leurs usages et avaient demandé à la firme de supporter les services de stockage en cloud. « La version 4.0 nous a permis de fonctionner en frontal de systèmes de stockage objet », nous avait-il alors indiqué.
Bianchini se montrait extrêmement fier de ses développements. Selon lui, le niveau d’accélération délivré par les appliances Avere est exactement le même, quel que soit le stockage utilisé en back-end et son emplacement : « Nous avons mené un test SPEC avec en back-end une baie NetApp locale, une baie NetApp distante et avec un bucket Amazon S3. Dans les trois cas, les performances délivrées par nos appliances ont été les mêmes ».
Avere a ensuite développé une version 100 % logicielle de sa technologie pour les clouds de Google, Amazon et Microsoft et mis en avant un nouveau scénario d’usage particulièrement séduisant. Si la version virtuelle des appliances FXT permet d’accélérer la performance du stockage cloud, elle permet aussi à une application cloud de se connecter avec un niveau de performances élevé à un stockage on-premises (NAS ou objet).
Ce scénario satisfait un besoin opposé à celui des entreprises cherchant à utiliser le stockage cloud pour réduire leurs coûts. Dans ce cas, il s’agit en effet de répondre aux exigences d’entreprises qui souhaitent conserver leurs données dans leurs datacenters, mais qui veulent bénéficier de l’agilité et des coûts abordables des services de machines virtuelles dans le nuage. Plusieurs clients de la firme dans le domaine financier et dans le domaine des médias avaient ainsi retenu les appliances virtuelles en cloud d’Avere pour déporter dans le cloud leur calcul (financier ou rendu 3D) tout en maintenant leurs données dans leurs datacenters.
Selon Bianchini, l’activité cloud d’Avere progressait à un rythme proche de 100 %, tandis que son activité historique « on-premises » se développait à un rythme de croissance de 30 à 40 % par an.
Quel usage pour la technologie d’Avere chez Microsoft
La question se pose désormais de savoir comment Microsoft va utiliser la technologie d’Avere. On se souvient ainsi que l’éditeur de Redmond a déjà acquis il y a plusieurs années Storsimple, un spécialiste des passerelles cloud (en mode bloc), sans toutefois réussir à développer son activité de façon visible. Il faut dire que l’intégration s’était accompagnée de quelques maladresses comme le retrait du support des clouds de stockage tiers (depuis revenu).
Au-delà des usages existants de la technologie, l’un des scénarios qui vient à l’esprit est l’intégration de l’offre d’Avere à Azure Stack pour faciliter la migration de données et de workload entre les installations on-premises et publique d’Azure.
Un autre usage aurait pu être la fourniture de services NFS dans Azure. Mais pour ce service, Microsoft entend s’appuyer sur un partenariat avec NetApp, qui délivrera le service Azure Enterprise NFS à compter du début 2018.
Rien n’empêche toutefois d’imaginer un service NFS accéléré avec NetApp en back-End et Avere en Front-End ou des capacités de global namespace NFS à l’échelle mondiale, motorisées par Avere et utilisant soit Azure Blob Storage soit Azure enterprise NFS en back-end.
Pour l’instant, la seule information fournie par Ron Bianchini dans un billet de blog est que la technologie d’Avere sera intégrée de façon plus étroite et plus transparente à celle d’Azure.