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Containers : Kubernetes devient le standard en 2017
Au regard de la popularité de Kubernetes et de son écosystème grandissant, les orchestrateurs de containers semblent avoir trouvé leur standard en 2017 : Kubernetes. L’heure est désormais à tenter de l’industrialiser
Si en 2016, les containers et les micro-services, deux piliers de DevOps, avaient trusté les gros titres des medias, et poussés les éditeurs à les considérer de près dans leurs déploiements, en 2017, ils semblent avoir trouvé leur chef de file : Kubernetes. Impossible aujourd’hui de parler de containers sans citer ce projet Open Source et impossible d’exister dans le monde du logiciel d’infrastructure sans en faire un citoyen de premier de rang au sein de sa plateforme. Lorsqu’on aborde la question des containers et de leur gestion, K8 (le petit nom de Kubernetes) s’est imposé naturellement dans les discours, dans les plateformes des éditeurs, et par conséquent dans les entreprises. Bref, Kubernetes est désormais au cœur d’un écosystème.
Et 2017 a été rythmé au son de K8. Les faits qui illustrent ce ralliement à la cause Kubernetes et le grossissement de son écosystème sont nombreux.
Un marché qui se construit
En 2017, par exemple, Microsoft, Oracle et AWS ont pris la décision de symboliser leur implication dans Kubernetes en devenant sponsors de la Cloud Native Computing Foundation. Cette institution encadre le projet Open Source ainsi qu’une kyrielle d’autres projets évoluant autour de la sphère des applications natives pour le Cloud. Si jusqu’alors il était certes possible d’utiliser Kubernetes sur AWS, le n°1 du Cloud en a aujourd’hui fait un service à part entière de son catalogue, au sein d’un offre managée, sobrement baptisée Elastic Kubernetes Service (EKS). De son côté, Microsoft s’est certes impliqué dans la communauté, mais a également étoffé ses compétences en la matière en rachetant la société Deis, justement spécialisée dans la maîtrise des containers et de Kubernetes. De quoi peupler le moteur de containers d’Azure. Un point qui avait été abordé lors du Paris Container Day.
Mais l’image forte de l’ubiquité de Kubernetes est certainement son support par Docker dans la version Enterprise de sa plateforme. Docker, pure-player du monde des containers, bien connu pour son format d’image, avait décliné son offre en y intégrant son propre orchestrateur, Swarm – souvent cité comme concurrent de Kubernetes. Mais lors de l’édition 2017 de la DockerCon, la société Docker a rapproché les deux mondes en misant davantage sur leur cohabitation, côte à côte, au sein de la même plateforme. Les entreprises auront ainsi le choix, martèle Docker. Mais il est clair que Kubernetes est parvenu à s’imposer sur ce marché et qu’il est désormais impossible de le contourner. Autant désormais composer avec lui.
L’heure est à industrialiser Kubernetes
Sauf que justement : composer avec Kubernetes n’est pas le plus aisé. A vrai dire, placer Kubernetes dans des environnements en production et le maintenir à l’échelle est la bête noire de l’outil. Face à l’intérêt grandissant des entreprises, les fournisseurs de technologies y voient donc une porte qui s’ouvre – et l’on comprend mieux aussi leur promptitude à intégrer la technologie.
Si Microsoft, AWS et Google ont certes chacun leur offre managée dans leur Cloud respectif, Red Hat l’a également rapproché de son Paas OpenShift, Suse en a fait un pilier de son offre de Caas (Container-as-a-Service), Pivotal, associé à la Cloud Foundry Foundation, a formalisé son approche dans le projet Kubo. Son idée : industrialiser Kubernetes et sa maintenance en l’intégrant au projet Open Source BOSH, la tour de contrôle opérationnelle du Paas Cloud Foundry. En 2017, ce projet s’est concrétisé au sein de l’institution Open Source sous le nom de Container Runtime. Celui-ci cohabitera avec l’Application Runtime, autre émanation du Paas.
Finalement, standardiser un socle autour de l’orchestration de containers est assurément positif pour l’ensemble de l’écosystème. Si cela donne une orientation technologique pour les entreprises et finit par dessiner les contours d’un marché, Kubernetes devient aussi un maillon clé de la chaîne d’outillage DevOps. Son évolution fait ainsi évoluer globalement l’ensemble du concept DevOps qui devient ainsi plus concret pour nombre d’entreprises qui évitaient alors de s’y risquer. Pour celles qui avaient déjà initié ce changement culturel, miser sur un projet vers lequel converge toute l’industrie a aussi de quoi rassurer.
Par effet de levier, c’est l’ensemble de l’Open Source qui bénéficie de cette volonté des entreprises à s’outiller et à intégrer de nouvelles pratiques pour motoriser leur transition vers le numérique. En 2017, le modèle est devenu une tendance forte tant chez les éditeurs, que chez les entreprises ou les administrations. Ils descellent dans le code ouvert, les communautés et les contributions une façon d’amorcer leur virage et d’entrer dans une nouvelle ère. Et là encore, l’écosystème Open Source a dû lui-aussi s’adapter et changer de rythme. Sans aucun doute, cela se confirmera en 2018.