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La semaine vue par LeMagIT (22 décembre)
AWS ouvre 3 datacenters en France - Thales croque Gemalto - Le français Cobol-IT devient anglais - Google : Eric Schmidt quitte la direction du groupe après 17 ans de service - Red Hat : une forte progression grâce aux outils de développement
Chaque vendredi, LeMagIT revient sur les actualités qui animent l'écosystème. Voici les 5 brèves importantes de cette semaine.
AWS ouvre ses datacenters en France
Mardi, Amazon Web Services a annoncé l’ouverture de trois zones de disponibilités en France donnant ainsi naissance à sa 18e région dans le monde.
La Région AWS EU (Paris) est la quatrième d’AWS en Europe. Elle vient compléter les implantations en Allemagne, en Irlande et au Royaume‐Uni. Elle s’appuie sur trois datacenters parisiens en colocation - sans doute fournis par les géants du secteur dont Interxion et Equinix (AWS s’est refusé à tout commentaire).
Selon Amazon, l’ouverture de ces datacenters répond à la demande croissance de ses clients français. Cette implantation vient renforcer sa présence en France, pays ou la société a déjà des POPs à Paris et Marseille. Elle devrait aussi permettre au géant du Cloud de satisfaire les exigences de localisation de données de certains acteurs.
Conclusion : 2017 a donc bel et bien été l’année où l'offre de cloud public et de cloud hybride s'est étoffée en France.
Avec le rachat de Gemalto, Thales change de dimension dans le numérique
Dimanche, Gemalto a éconduit Atos pour accepter une offre de rachat de Thalès. Le géant français de l’électronique militaire, de l’aérospatial et de la défense a proposé un prix 11 % supérieur à celui de l’ESN.
Thales ne cachait pas sa volonté de se développer dans le numérique. Il a récemment multiplié les rachats dans ce domaine mais sa division Défense et Sécurité restait marginale au sein du groupe.
Avec Gemalto, Thales va accélérer fortement son développement sur plusieurs marchés clés comme la cyber-sécurité, les titres sécurisés et les programmes régaliens (passeports biométriques, systèmes de contrôles aux frontières, etc.), les communications embarquées et l’IoT. Il va aussi renforcer son implantation auprès de cibles clés comme les banques et les opérateurs télécoms.
Thales va apporter ses activités numériques à Gemalto qui devient l’activité mondiale du groupe dans la sécurité digitale. Aucun licenciement – en plus du plan social en cours – n’est prévu.
Rachat du français Cobol-IT : l’open-source séduit aussi Micro Focus
L’un des spécialistes mondiaux de la modernisation des applications Cobol était français. Il est désormais britannique. Cobol-IT a été racheté cette semaine par Micro Focus, un autre spécialiste du Cobol, des mainframes et de la transition des anciens systèmes vers des architectures plus modernes.
Cobol-IT est au départ un concurrent direct de l’éditeur anglais mais avec un modèle différent : celui de l’Open Source. Ironiquement, une partie des contrats signés par Cobol-IT venaient de ce que Stéphane Croce, son président, appelait « les déçus de Micro Focus ». Ces entreprises avaient placé la modernisation de leurs applications Cobol entre les mains du Britannique mais les coûts de maintenance les en ont aussi écartés.
Mais les temps changent. L’Open Source est devenue « trendy » et Micro Focus a vu dans Cobol-IT une façon d’inscrire son offre de modernisation des systèmes dans ce modèle de maintenance à l’abonnement.
Google : Eric Schmidt quitte la direction du groupe après 17 ans de services
Eric Schmidt, le Président Exécutif du conseil d’Alphabet, la maison mère de Google, va quitter ses fonctions en janvier. Pendant dix-sept années, il a été l’homme clef qui a aidé les fondateurs – Larry Page et Sergey Brin – à faire passer Google du statut de start-up californienne à celui de groupe multinational valorisé 740 milliards de dollars.
Recruté en 2001 par Larry Page et Sergey Brin pour exercer la fonction de PDG – poste qu’il a occupé jusqu’en 2011 avant de devenir président du Board de Google puis président exécutif d’Alphabet - il a été « leur tuteur », comme en plaisantent les trois concernés.
La présence d’un profil comme le sien a en effet permis à Larry Page et à Sergey Brin de se focaliser sur la technologie et les produits. Le « tuteur » lui, réglait les problèmes réglementaires, de lobbying, de commercialisation et, en résumé, les affaires courantes.
A l’actif d’Eric Schmidt, Google a fait son entrée en bourse en 2004. Il a supervisé le projet Android, l’OS mobile aujourd’hui clef pour Google. Il a également mené la restructuration de l'entreprise en 2015 - dans laquelle Google est devenue une filiale de la holding Alphabet.
A son passif, ses détracteurs l’accusent d’être un des instigateurs de la stratégie qui consiste à attirer les clients avec des produits gratuits pour se « nourrir » de leurs données privées et tuer la concurrence payante. L’association Consumer Watchdog l’a par exemple dépeint comme un « pervers » de la donnée en 2010. Un argument repris plus subtilement en 2017 par le concurrent européen du moteur de recherche, Qwant, dans une publicité pour le grand public.
Avant d’entrer chez Google, Eric Schmidt avait passé dix ans chez Sun Microsystems. Il avait également dirigé Novell (aujourd’hui propriété de Micro Focus).
« Ces dernières années, j'ai consacré beaucoup de mon temps aux questions scientifiques et technologiques et à la philanthropie, j'ai envie de me consacrer encore plus à ce travail », explique-t-il.
Eric Schmidt continuera à siéger au conseil d'administration d'Alphabet en tant que conseiller sur les questions techniques.
Red Hat : une forte progression tirée par les outils de développements
L’éditeur numéro 1 mondial de l’open source a publié ses résultats trimestriels ce mardi. Le principal enseignement concerne néanmoins l’année fiscale 2017 dans son ensemble (2018 pour Red Hat). L’éditeur prévoit un chiffre d’affaires de 2,9 milliards de dollars en progression forte de 20%.
Sur le trimestre, Red Hat a enregistré un revenu de 750 millions de dollars dont 660 millions d’abonnements pour un résultat net de 100.000 $. Ce chiffre de souscription se réparti à hauteur de 495 millions pour « l’infrastructure et les offres en rapport » (RHEL, la distribution maison d’OpenStack, etc.) et 162 millions pour les outils de développement (back-end mobile, gestion des APIs avec 3Scale, etc.).
L’activité historique pèse donc encore lourd dans les revenus (66%) mais son taux de croissance est moindre (+15% par rapport au même trimestre de l’année précédente). Les outils de développement, eux, bondissent de 44%.
Si ce différentiel venait à perdurer, Red Hat pourrait voir ses nouvelles activités supplanter ses activités historiques plus rapidement que prévu. En attendant, ce sont bien ces « nouvelles » qui tirent l’éditeur dont la progression est positive depuis « 63 trimestres » et dépasse les 20% depuis trois trimestres consécutifs.