Premiers résultats officiels de MongoDB : Atlas superstar
Le chiffre d’affaires du pionnier du NoSQL a bondi de 60%. Ses pertes tendent à diminuer mais l’éditeur est encore loin d’être profitable. Son offre Cloud, Atlas, décolle en flèche et représente déjà 8% de son CA.
MongoDB a publié les tous premiers résultats officiels de son histoire, une obligation pour une entreprise cotée – ce qui est le cas de l’éditeur de la base de données NoSQL open source depuis fin octobre.
Ces résultats (3ème trimestre qui s’achevait au 31 octobre) sont globalement bons. Ils ont en tout cas battu les objectifs des analystes.
Un chiffre d’affaires en hausse de 50% pour 2017 (année fiscale 2018)
Le chiffre d’affaires du trimestre s’élève à 41,5 millions de dollars, en progression de 60% par rapport au même trimestre de l’année précédente (les analystes attendaient +50%).
Point positif, la marge brute explose de 70%. Mais en bonne start-up américaine, MongoDB n’est pas encore profitable. Ses pertes se creusent (+24% en valeur). La cause principale semble être un investissement massif dans les forces de vente (+50%). Autre investissement en hausse, la R&D est en progression (+25% en valeur) même si en proportion elle baisse de 55% à 40 % du CA.
Si l’on veut regarder le verre à moitié plein, on dira en revanche que le ratio de déficit diminue. Il passe -64% du CA sur ce trimestre contre -80% au même trimestre 2016. Dit autrement, MongoDB perd plus d’argent au total mais il améliore sa rentabilité de 15 points.
Sur l’année fiscale dans son ensemble – qui s’achèvera le 31 janvier – MongoDB table sur un CA de 152 millions de dollars en progression de 50%. Cette évolution est impressionnante mais, et c’est assez normal, elle tend à se tasser année après année : elle était de 60% il y a 2 ans, et de 55% il y a un an.
MongoDB se positionne sur un marché en croissance avec l’avènement du Big Data et l’explosion des données non structurées. Elle est même un pionnier du NoSQL, ce qui lui confère une position préférentielle qui se traduit d’ailleurs dans sa capacité à convertir les utilisateurs de sa version gratuite open-source en client.
Tout comme RedHat et d’autres acteurs open source, le business model de MongoDB consiste à proposer un modèle freemium dont le but est d’amener les entreprises à souscrire ensuite à la version Entreprise, avec support. Au regard des ventes, le moins que l’on puisse dire est que la stratégie fonctionne pour MongoDB.
Atlas atteint des sommets
Suivant le mouvement IT actuel, MongoDB propose également une version Cloud de sa base. Lors de la réunion avec les analystes, ce Database as a Service (DBaaS) baptisé Atlas a d’ailleurs été au cœur des discussions.
« Atlas permet à nos clients de consommer MongoDB à la demande sans avoir à gérer la base. Le modèle de tarification est fonction de la consommation. Il s'agit d'un élément central de notre stratégie Run Anywhere, qui permet aux clients de développer et d'exécuter MongoDB dans n'importe quel environnement, que ce soit les ordinateurs portables, les centres de données, le cloud privé et le cloud public », résume le PDG Dev Ittycheria.
Atlas réalise sur le trimestre 8% du CA de l’entreprise, contre environ 1% sur 2016 (année fiscale 2017). Lancé il y a à peine 18 mois, le DBaaS maison est disponible sur les trois plus gros PaaS du marché : AWS, Azure et Google.
Reste que c’est Amazon qui génère le plus de clients et de revenus. « Il ne fait aucun doute que la plus grande adoption se fait sur AWS, du simple fait que AWS est toujours et effectivement en avance sur Azure ou Google Cloud », constate le PDG qui voit Google en deuxième plateforme « juste devant Azure, mais c'est encore un peu tôt pour en tirer une conclusion ».
On pourrait croire que le DBaaS est surtout plébiscité pour les développements et les tests. Mais, l’usage de cette option Cloud de MongoDB semble dépasser ce cadre. Ce qui explique d’ailleurs sa progression fulgurante.
« Nous voyons une expansion significative [du DBaaS] de la part des clients existants d'Atlas. Cela confirme notre conviction qu'Atlas est à la fois une solution, facile à utiliser, qui nous permet d’attirer de nouveaux clients et à la fois une solution que les entreprises peuvent rapidement faire monter en puissance à mesure qu'elles veulent créer davantage d'applications en utilisant des composants « à la demande » », analyse le dirigeant.
Son DAF, Michael Gordon, ajoute un autre usage : celui qui consiste pour les plus gros clients à compléter leurs licences sur site pour des workloads supplémentaires.
Infosys et Tableau
Avec son taux de croissance, le CA de l’année prochaine de MongoDB devrait avoisiner les 225 millions de dollars. Avec ce chiffre, en France, la « start-up » entrerait dans le Top 10.
Pour justifier sa perspective de croissance, l’entreprise a par ailleurs souligné trois grosses annonces récentes qui devraient nourrir ses ventes de l’année à venir : la sortie de MongoDB 3.6, un partenariat renforcé avec l’ESN indienne Infosys (pour migrer des traitements de données hors des mainframes et réduire les couts liés à ces machines) et un accord avec Tableau qui s’est traduit par un connecteur natif entre l’outil populaire de DataViz et la base NoSQL.