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OCCIware : un projet aujourd’hui finalisé qui industrialise le As A Service
Les composants techniques du projet de Xaas ont été finalisés et des initiatives dans l’industrie ont été développées. Une start-up est en cours de création, Smile y base un service de Linked Data as a service.
Après trois années de développement, le projet de OCCIware, qui vise à proposer des capacités unifiées d’administration pour les environnements multi-cloud a livré ses premiers résultats à la fin novembre. Ce projet, emmené par un groupe d’industriels (Smile, Scalair, Linagora, Obeo, ActiveEon, et Open Wide), et de centre de recherches, dont l’Institut Telecom Sud Paris, l’IRISA, le Pôle Numérique, l’Université de Grenoble et I’Inria, sans oublier le consortium OW2, a pour objectif principal d’abaisser les barrières de l’adoption du Cloud en simplifiant ses capacités de configuration et d’administration. Un monde jugé alors très ramifié dans lequel il n’existe que peu de standards interopérables, mais une multitude d’acteurs et de technologies incompatibles. Et dans ce contexte actuel, et plutôt récent, où le multi-Cloud devient la règle, OCCIware pense avoir sa carte à jouer.
Le principe premier d’OCCIware est en fait d’industrialiser la norme OCCI (Open Cloud Computing Interface), une série de documents et recommandations émises par l’Open Grid Forum qui décrivent la mécanique de la gestion de ressources côté infrastructure (Iaas, donc). Pour Marc Dutoo le responsable du projet et architecte Open Source chez Smile , OCCI correspond au seul standard, sous la forme d’une API REST, qui existe pour décrire les relations entre les ressources Cloud. Initialement bâtie pour la couche Iaas, OCCI, dont le méta-modèle peut être augmenté - on peut en effet y ajouté des attributs -, s’applique également aux couches Paas et enfin Saas. Mais « cette norme est certes déjà utilisé par certains fournisseurs de Cloud, mais encore peu adopté », conçoit Marc Dutoo.
C’est là qu’entre en jeu OcciWare. Son objectif est ainsi de simplifier l’usage d’un OCCI qui n’est finalement que du « papier ». Il s’agit donc de créer des spécifications techniques, de l’encadrer d’outils adaptés pour en faciliter son utilisation et de certifier les implémentations – implémentations qui sont aujourd’hui très différentes, reprend le responsable. Schématiquement, avec OCCIware, l’idée est de permettre à de rendre consommable n’importe quel modèle applicatif dans le Cloud, sous la forme de services, SaaS, PaaS, IaaS et tout ce qu’on trouve entre ces couches, comme le Caas pour les containers, le réseau, la gestion des données Big Data, le datacenter, etc, ….
Une approche architecturale outillée
Techniquement, Occiware est en fait une approche architecturale qui vise à favoriser l’interconnexion à des services Cloud hétérogènes (des formats et des API différentes, par exemple). Ce projet apporte des interfaces urbanisées qui viennent abstraire cette complexité. « Ces interfaces sont ensuite ré-implémentées au dessus des Cloud sur lesquels on souhaite se connecter », résume en substance Marc Dutoo. « Ce sont en fait des wrappers, une sorte de glue que l’on cache sous ces interfaces. »
OCCIware apporte certes l’outillage, mais également la plateforme d’exécution pour une solution de bout en bout : de son intégration dans des environnements multi-Cloud jusqu’à leur maintenance. Le tout plus standardisé. Ce que Marc Dutoo compare à une « une usine à modèles et attributs OCCI ».
Parmi ces outils, plusieurs composants ont émergé de ces 3 ans de développements. D’abord un studio dont la vocation est de modéliser, tester, simuler les attributs OCCI – et enfin les exploiter dans un environnement industriel. Ce studio, présent depuis les débuts du projet et supporté par l’Inria, vient d’être entièrement ré-écrit. En 2018, ll sera soumis à la fondation Eclipse, via Obeo (autre membre du projet OCCIware, également membre d’Eclipse)
Deux runtimes apportent la couche d’exécution. Le premier reprend en fait un précédent projet : CompatibleOne, lui aussi positionné dans le multi-cloud. « Occiware est un bon résultat de CompatibleOne », précise d’ailleurs Marc Dutoo. L’autre runtime portera quant à lui sur Java, un environnement très présent dans les entreprises. Celui-ci est donc plus compatible que le précédent (lui-même écrit en Erlang), mais moins scalable.
OCCIware contient également une console OCCInterface qui permet de tester les extensions OCCI. Celle-ci sera hébergée par OW2.
Transfert vers l’industrie : un produit chez Smile, une start-up en cours de création
Ce projet et sa technique finalisée, l’heure est désormais de le porter au plus près des cas d’usage et de le convertir dans l’industrie. Un projet de start-up est ainsi porté par l’Inria. Selon Occiware, cette jeune pousse travaille sur « le développement de studios multi-cloud, avec la mise en place de nouveaux logiciels fondés sur le standard OCCI et le développement d’applications métiers ». Le dossier est actuellement en cours de montage.
De son côté, Smile, prestataires de services Open Source, et membre de ce projet Occiware, a présenté un projet de Linked Data as a service, comme première réalisation bâtie sur OcciWare. Un premier cas d’usage en somme, qui vise à gérer des projets de jeux de données ouvertes pour permettre de contrôler la consommation d’énergie. Cela s’inscrit en prolongement des scenario liés à l’Internet des objets. Un cas d’usage très tendance qui pourrait bien en entraîner d’autres.