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La semaine vue par LeMagIT (24 novembre)
RGPD : les utilisateurs français d’Oracle, SAP et Dynamics s’unissent pour faire bouger leurs fournisseurs - 60 % des entreprises françaises vont recruter pour le RGPD - SAP craint d’avoir commercé avec l’Iran (et des sanctions américaines) - Broadcom prépare sa deuxième charge sur Qualcomm
Comme chaque vendredi, LeMagIT revient sur les actualités qui animent l'écosystème IT. Voici les 4 brèves de notre semaine purement B2B.
RGPD : les clubs utilisateurs français d’Oracle, de SAP et de Dynamics s’unissent
Pour la première fois de l’Histoire de l’IT en France, les groupes utilisateurs des solutions B2B des trois plus gros éditeurs mondiaux (SAP, Oracle et Microsoft) ont uni leurs forces pour se faire entendre.
Le DynsClub (utilisateurs Microsoft Dynamics), les trois clubs utilisateurs Oracle (AUFO, Groupe Francophone des Utilisateurs JD Edwards et Club des Utilisateurs PeopleSoft) et l’USF (SAP) ont publié ce mardi un communiqué commun qui critique « le manque de coordination entre les éditeurs […] et l'absence de premiers éléments concrets » sur le RGPD. Un flou qui les empêcherait d’être sûrs de leurs conformités à la future réglementation.
Un groupe de travail commun va être créé. Il proposera une liste de contrôles et d’engagements à demander aux fournisseurs. Un de ses buts est de savoir clairement « quelles fonctions seront mises en œuvre dans les logiciels pour identifier les données personnelles, les extraire (en cas de demande), les rectifier, les supprimer (pour les fournisseurs de logiciels), et intégrer la gestion du consentement explicite (pour les fournisseurs de sites web) ».
Le groupe veut également une clarification et des assurances sur la territorialité des données pour les fournisseurs de solutions cloud.
Enfin, d’ici 2019, il établira un code de conduite relatif à la RGPD qui sera soumis à la CNIL et à la Commission européenne.
En creux, la présence du DynsClub dans cette alliance témoigne de la montée en puissance de Microsoft (et de Dynamics 365) dans les applications d’entreprises. La présence de ce groupe d’utilisateur aux côtés de ceux d’Oracle et de SAP aurait presque paru incongrue il y a trois ans. Plus du tout aujourd’hui.
60 % des entreprises françaises vont recruter pour le RGPD
Le cabinet de recrutement Robert Half a interrogé 302 directeurs généraux et managers et 200 DSI en France sur les changements entraînés par le RGPD en matière de recrutement et de compétences.
Les résultats, dévoilés jeudi, montrent que 66% des entreprises françaises cherchent à recruter des gestionnaires de projet ou un DPO.
Les profils recherchés sont des juristes spécialisés dans l’IT ou au contraire des spécialistes du traitement technique des données avec une connaissance des lois et des règlements en vigueur.
« Il y a peu de spécialistes du RGPD sur le marché, et la demande en candidats répondant aux compétences techniques spécifiques et aux qualités d’écoute et de communication s’accélère », constate Bruno Fadda, directeur chez Robert Half.
Conséquence, « ce sont les gestionnaires de projet et les analystes commerciaux bénéficiant, par exemple, d’une expérience en certification ISO, qui justifient des capacités requises pour offrir leur soutien ».
SAP craint d’avoir commercé avec l’Iran (et redoute des sanctions américaines)
Après l’Afrique du Sud, c’est au tour de son bureau de Dubai de susciter l’inquiétude de SAP – a-t-on appris ce mercredi.
D’après une source de Reuters, l’éditeur allemand soupçonne que sa filiale a – directement ou indirectement – fait affaire en Iran. Ce qui le mettrait dans l’illégalité par rapport à l’embargo américain.
L’éditeur allemand ne précise pas si ces soupçons viennent des nouveaux contrôles qu’il a mis en place suite à l’amende de 3,9 millions de dollars infligée par les Etats-Unis l’année dernière, mais il y a de fortes chances que ce soit le cas. Cette amende sanctionnait « l'absence de contrôles internes » qui a laissé s’établir un « système de corruption » mis en place par un cadre commercial de SAP qui avait obtenu des contrats lucratifs de la part du gouvernement panaméen.
SAP confirme qu’il fait également l'objet d'une deuxième enquête américaine pour corruption liée à ses activités sud-africaines.
Depuis, l’éditeur allemand a fait savoir qu’il avait suspendu les commissions sur les transactions avec les secteurs publics des pays où ces risques de corruption sont élevés.
L’affaire iranienne – la troisième – pourrait couter à SAP une nouvelle amende. On peut penser qu’elle serait beaucoup plus lourde que celle infligée pour l’affaire du Panama si l’on en croit les douloureux précédents, régulièrement dénoncées par l’Europe où de plus en plus de voix les qualifient de « rackets ».
SAP a officiellement confirmé qu’un de ses cadres dans la région du Golfe avaient démissionné et qu’un autre était en « congé administratif ». D’après Reuters, il s’agirait des Country Managers d’Oman et des Emirats Arabes Unis (UAE). L’un des deux aurait affiché jusqu’à récemment sur son LinkedIn qu’il chapeautait également l’Iran. Cette mention a depuis été retirée.
Broadcom prépare sa deuxième charge sur Qualcomm
Après la fin de non-recevoir de Qualcomm à sa première offre, Broadcom a décidé d’augmenter sa proposition de rachat. La nouvelle offre n’est pas encore officielle mais elle devrait proposer plus d’actions Broadcom aux actionnaires de Qualcomm.
La première offre se montait à 103 milliards de dollars, soit 70 $ par action (en fait 60 $ par action Qualcomm et un échange d’actions à hauteur de 10 $ de Broadcom pour une action Qualcomm). Les actionnaires de Qualcomm en faveur de la vente en attendraient néanmoins 80 $ à 90 $. Soit une valorisation de 117 à 133 milliards $.
Le directeur général de Broadcom a par ailleurs officiellement fait savoir qu'il était prêt à se lancer dans un raid pour la prise de contrôle du Board de Qualcomm. Il serait sur le point de soumettre une liste d'administrateurs, la date limite pour une telle proposition étant fixé au 8 décembre. Le vote de l’assemblée des actionnaires de Qualcomm aura lieu le 6 mars.