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IBM Cloud Private : un accélérateur IBM vers Kubernetes…en cloud privé
La solution permet de déployer Kubernetes dans un Cloud privé et de porter le datacenter au plus près des technologies natives pour le Cloud.
Porter les technologies natives pour le Cloud dans les datacenters des entreprises et accélérer la transition vers le numérique. C’est ainsi que pourrait être interprété le lancement par IBM de Cloud Private début novembre. Cet outil permet en fait d’embarquer des technologies de développement modernes, comme les containers, les microservices et les API – des attributs du Cloud public – dans des environnements de Cloud privé, là où finalement IBM dispose d’une forte empreinte.
Big Blue, très présent dans le datacenter
IBM occupe une position très affirmée dans les datacenters des entreprises, avec le mainframe, la base de données et les outils middleware. Aujourd’hui, le groupe se décroche de sa base pour accompagner les entreprises, évoluant sur des marchés très réglementés ou manipulant des données très sensibles, et pouvoir bénéficier d’outils de développement Cloud ainsi que de possibilités de portabilité et d’intégration plus avancées.
« IBM a enrichi son offre de services pour développeur avec une chaîne d’outils DevOps qui comprend plusieurs runtimes, framework, middleware et autres, et ce dans la cadre de son offre de Cloud privé », explique Charlotte Dunlap, analyste chez GlobalData. En effet, cette nouvelle offre apporte aux développeurs une kyrielle d’outils de gestion et DevOps, y compris des outils d’APM (Application Performance Management). Il supporte également Jenkins, Prometheus, Grafana et ElasticSearch.
Un cœur Kubernetes
Au centre de la solution, on retrouve l’orchestrateur de container Kubernetes, mais également Docker et Cloud Foundry. Selon Steve Robinson, directeur général d’IBM Hybrid Cloud, après plusieurs entrées dans le monde du Cloud privé, comme par exemple Bluemix local, Big Blue « est parti d’une feuille blanche et a considéré les technologies modernes en matière de développement ». D’où ce socle Kubernetes. « Nous avons ensuite décidé de porter plus en avant nos outils DevOps et Middleware. » IBM a en effet accompagné sa solution de versions optimisées pour les containers de ses produits Middleware, comme IBM WebSphere Liberty et DB2 par exemple.
Une réaction à la concurrence ?
Certains observateurs considèrent IBM Cloud Private comme une réponse à la concurrence, représentée par exemple par Microsoft Azure Stack. IBM préfère vanter les mérites de ses outils middleware et de son empreinte dans le monde des systèmes d’entreprise pour se différencier. « Cela positionne mieux IBM face à ses premiers rivaux que sont Microsoft Azure Stack et VMware / Pivotal », assure encore Charlotte Dunlap. « IBM assure que 71% de ses clients utilisent aujourd’hui trois ou plus Cloud, qu’ils soient public ou privé. Le Cloud privé reste leur plus grosse opportunité avec des exigences très complexes et des problèmes de latences. »
Selon les propres estimations d’IBM, ses clients devraient dépenser plus de 50 milliards de dollars par an dans le Cloud privé en 2017 et la croissance du secteur devrait être comprise entre 15% et 20% par an jusqu’en 2020.
« L’un des gros avantages de Microsoft sur ce secteur est qu’il peut faire du cloud privé et public, presque sans couture », affirme de son côté Rob Enderle, fondateur du Enderle Group. « Cisco et Google se sont récemment allié pour proposer la même chose et aujourd’hui IBM y voit le même intérêt. «
On garde les fondamentaux
Avec IBM Cloud Private, IBM reste sur ses fondamentaux, tout en accompagnant les entreprises vers des outils de développements plus modernes « IBM Cloud Private augmente la valeur des investissements en place plutôt que proposer une nouvelle plateforme sur site, comme Azure Stack », analyse de son côté Charles King du cabinet Pund-IT.
Le premier avantage de cette offre est qu’elle permet aux entreprises de capitaliser sur leurs investissements déjà effectués dans les systèmes, les applications et les données en les connectant à une plateforme Cloud. « Cela va accélérer le développement d’applications, et exposer plus facilement ces applications à des services de Cloud public et même permettre de les migrer vers le Cloud public », explique Michael Elder, ingénieur sur Cloud Private.