La fondation OpenStack prône l’intégration par la collaboration entre communautés
La fondation OpenStack veut être le liant inter-communautaire en favorisant la collaboration avec d’autres projets Open Source.
La fondation OpenStack, qui encadre l’un des projets open Source les plus populaires en matière d’infrastructure Cloud, passe une seconde étape de son évolution : celle de la fertilisation croisée entre communautés. Alors que se tient actuellement l’OpenStack Summit à Sydney en Australie, l’institution Open Source a montré son intention de mener à bien des projets d’intégration et de collaboration avec les autres communautés et technologies Open Source qui motorisent aujourd’hui une grande partie des projets dans les entreprises. Pour la fondation, la première mission qui consistait de faire d’OpenStack une technologie clé pour les entreprises est remplie, l’heure est à structurer et consolider ce qui gravite autour du projet et qui font qu’OpenStack est déployé en entreprise.
Il faut dire que si le framework Open Source est certes encore souvent pointé du doigt pour sa complexité – complexité née d’ailleurs d’une kyrielle de module à intégrer -, il apparaît que la technologie semble avoir gagné ses lettres de noblesse, du moins dans les environnements de Cloud privé des entreprises. Si l’on en croit une récente étude de l’éditeur Suse (qui développe sa propre déclinaison d’OpenStack avec Suse Cloud), le framework équipe à ce jour 23% des environnements IT de 1 400 entreprises sondées, contre 15% en 2015. Mieux, 82% des répondants l’utilisent déjà, ou le considère comme une future option pour leur déploiement.
Autres chiffres : ceux de la fondation elle-même. Dans sa dernière enquête utilisateurs, que la fondation mène tous les 6 mois auprès de sa communauté, l’organisation parle d’un doublement du nombre de Cloud motorisés par OpenStack (+95% en 2017, presque 1 000 Cloud OpenStack ont été déployés dans le monde en 2017). A 48%, OpenStack est associé à d’autres Clouds ou services Cloud, montrant que le multi-Cloud et la volonté des entreprises d’interconnecter leurs services sont devenus une réalité.
« La technologie n’est pas ce que nous avons accompli de mieux, mais bien sa communauté », a résumé Jonathan Bryce, le directeur exécutif de la fondation OpenStack, Comme l’aveu d’une certaine satisfaction devant les quelques milliers de participants à l’événement qui tenait siège pour la première fois en Australie. Avec ses projets cœurs à maturité, et sa communauté active, bien que parfois très ramifiée et silotée en projets, « OpenStack est devenue une plateforme d’infrastructure logicielle clé pour l’écoystème Open Source », où tous les composants peuvent être virtualisés (le fameux software defined).
L’intégration, le maillon faible de l’Open Source
Toutefois, l’innovation seule n’est pas suffisante. Si la fondation, et l’Open Source en générale, sont performantes à développer des technologies et à faire germer l’innovation, elles ne sont que peu utiles s’il manque une brique indispensable : l’Intégration, a ainsi résumé le directeur executif. « Nous avons un problème d’intégration dans l’Open Source, et cela est nécessaire pour faciliter l’accès à l’innovation », a-t-il lancé.
Et pour cause : la fondation suit le rythme de la communauté et de ses usages. D’un « moteur d’intégration » pour les environnements Cloud dans les datacenters, OpenStack trouve aujourd’hui des cas d’usages dans le Edge Computing (l’opérateur américain AT&T y trouve des applications dans la santé et l’imagerie médicale de proximité) et se positionne comme l’und des infrastructures clé dans l’orchestration et l’exécution des containers. « En tant que fondation, nous devons supporter tout ce que la communauté réalise. Notre communauté d’utilisateurs interagit avec nombre d’autres projets », explique-t-il. Et par conséquent, inclure dans son équation toutes les autres technologies et projets Open Source auxquels se retrouve désormais associé OpenStack. « Depuis le début, nous avons considéré OpenStack comme un moteur d’intégration, mais il s’agit aussi d’aller au delà de l’intégration technologique, en prenant en compte les différents projets extérieurs et les autres communautés », a résumé de son côté Allison Randal, membre du board de la fondation.
« Les utilisateurs se sont mis à développer leurs propres outils pour intégrer des technologies alors qu’ils pourraient très bien se reposer sur de la collaboration », résume encore la fondation, qui entend ainsi supporter ces scenarii d’intégration, en prônant la collaboration entre communauté. « En désolidarisant cela d’OpenStack, un effort plus conséquent peut être fourni sur les fonctions cœur d’OpenStack ».
Ce constat, la Cloud Foundry Foundation l’a également réalisé, comme nous avions pu le voir, en octobre lors de l’édition européenne du Cloud Foundry Summit. La communauté du Paas Open Source s’était rapprochée de la Cloud Native Computing Foundation, pour donner naissance Container Runtine, ex projet Kubo, dont l’ambition est d’associer BOSH et Kubernetes. Sarah Novotny, en charge de la stratégie Open Source chez Google Cloud Platform, avait résumé la situation ainsi : « il s’agit de se rapprocher en premier des besoins des utilisateurs et pas que les utilisateurs adapte à outrance la plateforme ». Là est l’un des enjeux de cette collaboration.
Evénements communs, contributions upstream
Chez la fondation OpenStack, cette intégration de projets extérieurs se traduit par un programme en plusieurs étapes. Outre le fait d’identifier des cas d’usages type le plus communs qui ont germé dans la communauté et de se rapprocher par la suite des communautés Open Source associées, la fondation entend organiser des événements communs et contribuer en upstream à ces projets, avec pour objectif de produire des interfaces standards et de favoriser l’interopérabilité, assure la fondation.
Des priorités seront données en fonction des niveaux d’usage, assure Jonathan Bryce. Kubernetes et Cloud Foundry en feront partie.
Enfin la dernière étape portera sur le testing de bout en bout des solutions qui émergeront, pour maintenir la cohérence, l’utilisabilité ainsi que les performances. Illustration de cela, la fondation a profité de son événement pour présenter son programme OpenLab. L’objectif de ce projet est de tester et de développer des outils pour les déploiements d’environnement multi-cloud. Huawei, Intel et Deutsche Telekom en sont les principaux supporters.