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Azure : Microsoft écrit l'avenir de son HPC avec du Cray
La course au High Performance Computing dans le Cloud vient de connaître un nouvel épisode. Microsoft, un des leaders du Cloud avec Azure, et Cray, un des leaders historiques du Supercomputing, ont passé un accord stratégique.
Selon les termes de cette alliance, Microsoft pourra proposer des instances HPC qui s'appuient sur du matériel Cray hébergé dans ses datacenters.
Cray dans Azure et sur Azure
Les clients d'Azure pourront, de cette manière, bénéficier de la puissance de calcul de la marque historique sans avoir à débourser le prix d'achat d'un de ses supercalculateurs.
Microsoft souligne que ces instances pourront s'intégrer « sans couture » avec d'autres services de son Cloud comme dans le IaaS avec les VM Azure, le stockage en Datalake hébergé maison ou, dans le PaaS, avec les outils d'AI et de Machine Learning d'Azure.
« Bien qu'il soit déjà possible d'exécuter des workloads très gourmands en ressources de calcul sur Azure, en particulier avec les instances équipées de GPU Nvidia, l'ajout d'un accès dédié au supercalculateur Cray répond aux besoins les plus exigeants, comme la recherche pharmaceutique », explique le cabinet d'analystes Constellation Research qui y voit un partenariat gagnant-gagnant. « Microsoft peut offrir aux clients existants un accès facile à des machines Cray, et Cray obtient plus de visibilité auprès de la base installée d'Azure ».
Concrètement, dixit Microsoft, ce sont les supercalculateurs des séries Cray XC et Cray CS ainsi que le système de stockage ClusterStor qui seront disponibles dans certains de ses datacenters.
Un partenariat qui cible le client haut de gamme
Le PDG de Cray, Pete Ungaro, se félicite lui d'un « partenariat qui va proposer [ses] supercalculateurs à une toute nouvelle catégorie de clients qui ont besoin des ressources informatiques poussées pour étendre leurs capacités de résolution de problèmes, mais qui veulent cette nouvelle capacité dans le cloud ».
Parmi les problèmes visés et les usages ciblés, Cray cite évidemment l'AI, l'apprentissage neuronal, l'analytique avancée et les simulations poussées.
« Cray sur Azure aidera les chercheurs, les analystes et les scientifiques [...] dans des domaines tels que l'imagerie médicale et les véhicules autonomes. Les scientifiques des industries pharmaceutiques et biotechnologiques à la pointe de la médecine de précision peuvent maintenant séquencer le génome dans son entier, réduisant le temps entre les calculs et la découverte d'un remède », précisent conjointement Microsoft et Cray.
D'autres domaines encore plus lucratifs pourraient être intéressés par cette ultra-puissance payable à l'usage. « Les ingénieurs dans l'automobile et l'aérospatial pourront effectuer des simulations de collision et de dynamique des fluides, ou construire des Digital Twins pour le développement de produits et pour optimiser la maintenance ». Autre cible cité en exemple, « les géophysiciens des sociétés d'extractions pourront accélérer l'analyse des champs pétrolifères et réduire les risques liés à l'exploration grâce à une acuité supérieure de l'imagerie sismique et à une caractérisation plus rapide des réservoirs ».
HPC as a Service : un marché en construction
D'un point de vue du marché du HPC, ce partenariat est une réponse au rapprochement entre AWS, et Nvidia, officialisé en mai dernier lorsque les deux sociétés ont annoncé qu'elles allaient collaborer pour concevoir des outils de Deep Learning et d'entrainement d'algorithmes qui s'appuieront sur les processeurs graphiques de Nvidia (qui équipent désormais les instances AWS P2 et G3).
Pour mémoire, la collaboration entre Microsoft et Cray avait débuté l'année dernière, avec le portage du framework de Deep Learning de Microsoft (Cognitive Toolkit) sur les machines de Cray.
Toujours dans le domaine des supercalculateurs, Microsoft a également et récemment fait l'acquisition de Cycle Computing, une start-up spécialisée dans les déploiements hybrides de HPC.