Hyperconvergence : VMware veut étendre sa domination au cloud (et aux applications)
Après les ratés de son offre initiale EVO:Rail, VMware a rapidement rebondi. Il a fait évoluer sa pile logicielle avec son offre de stockage logicielle VSAN et de virtualisation réseau NSX pour créer une pile hyperconvergée de nouvelle génération. Celle-ci est aujourd’hui la principale alternative à Nutanix.
L’offre hyperconvergée de VMware est commercialisée de multiples façons, sous la forme d’appliances hyperconvergées prêtes à l’emploi (VxRail et VxRack chez Dell EMC, Hitachi UCP HC, Lenovo , ThinkAgile VX), sous la forme de système pré-validés (VSAN Ready Nodes) ou sous la forme d’une pile logicielle cloud autonome, VMware Cloud Foundation, etc.
Le fait de proposer plusieurs modes de déploiement permet aux clients de choisir leur mode préféré, explique Marc Frentzel, le CTO de VMware France
VMware revendique aujourd’hui plus de 10.000 clients pour son stockage logiciel hyperconvergée et indique avoir certifié près de 200 configurations de partenaires dans le cadre de son programme vSphere Ready Nodes. Plusieurs opérateurs cloud proposent aujourd’hui des infrastructures à base de VMware Cloud Foundation comme IBM, OVH ou Amazon.
L’ambition de VMware avec sa pile logicielle, quel que soit son mode de commercialisation, est de proposer une plate-forme logicielle homogène, déployable en cloud privé ou dans des clouds publics afin de faciliter le déploiement d’applications et de services en mode hybride par les entreprises. L’idée est de permettre la mobilité transparente de workloads d’un cloud à un autre, mais aussi d’offrir de nouveaux services de résilience (Disaster recovery par exemple) et de supporter le déploiement de nouveaux types d’applications conteneurisées.
La dernière génération de VMware Cloud Foundation (la version 2.2) s’appuie sur vSphere 6.5 Update 1 pour la virtualisation de serveur, sur VSAN 6.6 pour le stockage, sur NSX 6.3.1 pour la virtualisation du réseau, sur vCenter 6,5 pour l’administration et sur une version mise à jour de SDDC Manager. Cet outil de déploiement et de gestion du cycle de vie permet d’installer et de maintenir la pile VMware Cloud Foundation en condition opérationnelle.
La pile hyperconvergée VMware Cloud Foundation est au cœur de l’offre de cloud public « VMware on Amazon AWS », qui a fait ses débuts à la fin du mois d’août 2017 à VMworld et qui pour l’instant n’est disponible qu’aux États-Unis (avant d’être étendue à d’autres régions en 2018).
Elle permet à VMware d’offrir à ses clients des datacenters qui s’opèrent comme n’importe quelle infrastructure vSphere on-premises. Selon la firme, il est possible de provisionner une infrastructure VMware complète sur AWS en quelques heures et d’y ajouter des serveurs additionnels en quelques minutes.
Il est également possible de déployer les mêmes couches logicielles sur cette infrastructure publique que sur l’infrastructure privée.
Comme l’explique Marc Frentzel , « cette convergence permet d’offrir un modèle opérationnel unifié entre cloud privé et cloud public ».
Une vision qui s’étend aux applications
La vision de l’entreprise ne s’arrête toutefois pas à l’infrastructure. Depuis plusieurs années, VMware travaille à ajouter des capacités sophistiquées de déploiement d’application sur sa plate-forme.
En 2016, VMware avait déjà présenté vSphere Integrated Containers (ex-projet Bonneville) qui ajoutait à vSphere la capacité de déployer des conteneurs encapsulés dans des micro-VM. La firme avait ensuite dévoilé Photon Platform, un environnement d’exploitation pour l’exécution de conteneurs, intégrant la solution d’orchestration Kubernetes de Google.
VMware a aussi historiquement travaillé avec Pivotal, sa société sœur au sein de Dell EMC, pour assurer un déploiement transparent de la couche PaaS Pivotal Cloud Foundry sur son infrastructure.
Déployer des conteneurs en mode hybride
Lors du récent VMworld US, l’éditeur a franchi un nouveau pas en annonçant une alliance avec Pivotal et Google autour du déploiement d’applications conteneurisées en mode cloud hybride. Pivotal et Google avaient déjà travaillé ensemble pendant de nombreux mois pour intégrer étroitement Kubernetes au-dessus de Bosh, l’outil de configuration automatisé de Pivotal.
La collaboration avait donné naissance à Kubo (« Kubernetes on Bosh »), une suite logicielle combinant les capacités de déploiement automatisé et de gestion du cycle de vie de Bosh avec Kubernetes. Kubo est une distribution complète de Kubernetes. Elle est déployable très rapidement. Elle allie le savoir-faire d’orchestration de conteneur de l’outil de Google avec les capacités de provisioning de serveurs (sur tout type d’infrastructure ou de cloud), et de gestion de configuration et de gestion du cycle de vie des composants logiciels de Bosh.
À VMworld, les deux sociétés ont poussé leur collaboration un petit peu plus loin en dévoilant Pivotal Container Service (PKS), une implémentation commerciale de Kubo préconfigurée pour tirer parti d’un côté d’une infrastructure de cloud privé vSphere et de l’autre d’une infrastructure de cloud public Google.
L’idée est de permettre aux entreprises de disposer d’un environnement de cloud hybride sur lequel déployer simplement leurs applications conteneurisées. L’un des grands bénéfices promis par PKS est sa compatibilité assurée avec GKE (Google Container Engine) le moteur d’orchestration Kubernetes natif du cloud de Google.
Cette compatibilité garantit qu’une application développée sur PKS pourra fonctionner de façon transparente sur GKE, et vice-versa. Il est à noter que la partie interconnexion réseau entre le cloud privé VMware et le nuage de Google (GCP) est fournie par VMware NSX.
PKS est la réponse de VMware et Pivotal à l’annonce de capacités similaires de déploiement et d’orchestration de conteneurs faite lors de la récente conférence Nutanix .Next par Google et Nutanix, cette fois-ci sur la plate-forme Acropolis de Nutanix.
Microsoft offrira à terme des capacités équivalentes entre son cloud Azure et Azure Stack.