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Départ surprise du PDG de MobileIron
Barry Mainz ne sera resté qu’un peu plus d’un an et demi à la tête du principal spécialiste de la mobilité d’entreprise encore indépendant. De quoi relancer les interrogations sur l’avenir de l’éditeur.
C’est par un consentement mutuel que le conseil d’administration de MobileIron et Pdg, Barry Mainz, ont décidé du départ de celui-ci. Le directeur financier de l’éditeur, Simon Biddiscombe, va le remplacer. Barry Mainz, ancien président du spécialiste de l’embarqué Wind River, était arrivé aux commandes de MobileIron début 2016, à la suite du départ de son Pdg et fondateur, Bob Tinker. Pour certains analystes, ce changement devait apaiser un conseil d’administration peu satisfait des performances du principal spécialiste de la mobilité d’entreprise (EMM) encore indépendant. Après un peu plus d’un an de demi, les résultats ne semblent pas à la hauteur des attentes.
Il faut dire que la concurrence est rude sur un marché qui n’a cessé de se consolider depuis son émergence. VMware a racheté le principal concurrent de MobileIron, AirWatch, pour 1,54 Md$ début 2014, et l’a depuis dépassé en termes de chiffre d’affaires. En novembre 2015, Blackberry a finalisé de son côté l’acquisition de Good Technology pour 425 M$, grâce à laquelle il a pu se recentrer sur quelques niches qui semblent aujourd’hui lui réussir. Avant cela, SAP s’était offert Sybase pour 5,8 Md$, en 2010. Mais d’autres ont aussi contribué à la consolidation du marché, comme IBM avec FiberLink, fin 2013, ou encore Oracle, avec l’acquisition de Bitzer, et Citrix avec Zenprise qui devait servir de base à XenMDM, prédécesseur de XenMobile. Et c’est sans compter avec Microsoft, qui n’a pas manqué d’émerger comme un nouveau prétendant sur ce marché, avec sa suite de mobilité d’entreprise.
Mais comme si cela ne suffisait pas, la pression concurrentielle à laquelle doit faire face celui qui est resté à l’écart de ces mouvements, vient aussi d’autres marché. Okta et Centrify, spécialistes de la gestion des accès, ont ainsi ajouté à leurs offres des briques d’EMM. Des acteurs de l’administration des services et des actifs IT ne sont pas non plus absents du domaine, comme Ivanti, ou encore l’allemand Matrix42, arrivé en France il y a un peu plus d’un an. Et l’on peut ajouter à cela Sophos et même Google…
Les dynamiques du marché de l’EMM ne manquent ainsi pas d’alimenter régulièrement les spéculations relatives à l’avenir de Mobileiron. Déjà lors de la nomination de Barry Mainz, l’éditeur évoquait la possibilité d’une vente : « comme toute entreprise cotée, nous sommes toujours ouverts à l’étude d’options stratégiques. L’équipe de direction et le conseil d’administration se concentrent sur la création de valeur pour les actionnaires en créant de remarquables produits et en répondant aux besoins des clients ».
Aujourd’hui, pour Maribel Lopez, analyste et fondatrice de Lopez Research, c’est encore plus clair : « lorsque vous nommez le directeur financier au poste de Pdg, vous cherchez à vous vendre ».
Reste que Simon Biddiscombe n’est pas qu’un financier : entre 2010 et 2013, il a ainsi été Pdg de QLogic. Il en a démissionné après une période de chute régulière des ventes. Et dans sa lettre d’annonce de sa nomination à la tête de MobileIron, il a surtout présenté l’indépendance de l’éditeur comme un élément positif : « nos forces sont notre concentration et notre agilité et, en conséquence, nous sommes mieux positionnés que n’importe quelle autre entreprise pour accompagner nos clients ». L’avenir dira si le marché l’entend de la même oreille.
Avec nos confrères de Searchmobilecomputing (groupe TechTarget).